samedi 4 janvier 2014

Centrafrique : les Français "lassés" par les interventions à l'étranger

Elle n'était déjà pas très "populaire". Elle l'est encore moins. L'intervention militaire française en Centrafrique, baptisée Sangaris, est moins soutenue par les Français, qu'à son début, il y a un mois. En effet, 41% des Français soutiennent cette opération, un taux en baisse de 10% en un mois, selon un sondage Ifop à paraître dans Sud Ouest Dimanche(voir le site du quotidien). Selon ce sondage, 9% des personnes interrogées se disent "tout à fait" favorables à l'intervention française, 32% "plutôt favorables" et 59% se disent pas favorables. Plus précisément, 33% se disent "plutôt pas" favorables et 26% "pas du tout".

Au tout début de l'intervention, le soutien des Français à l'opération était déjà "à peine majoritaire" selon l'institut Ifop, citant des sondages précédents sur le même sujet. Au tout début de l'intervention lancée le 5 décembre, 51% des Français se disaient favorables. Une semaine plus tard seulement, ce taux passait à 44%. L'"érosion du soutien de l'opinion publique amorcée il y a trois semaines se confirme", et le faible soutien de 41%  a été atteint en un mois, "bien rapidement comparativement aux opérations militaires récentes", observe  l'Ifop.
Une "lassitude", "des ennemis peu identifiables", "des succès invisibles" 
Le sondeur explique cette "molle" approbation de Sangaris par plusieurs facteurs, notamment par "un effet de lassitude" après plusieurs actions militaires françaises à l'étranger ces dernières années, comme celles en Afghanistan, en Côte d'Ivoire, en Lybie ou encore au Mali. L'Ifop justifie aussi ce manque de soutien par "la singularité du conflit" en Centrafrique avec "des objectifs de guerre et des ennemis peu identifiables" et donc, des "succès invisibles", contrairement au Mali.
Du côté politique, le clivage reste marqué. L'institut de sondage note que 70% des sympathisants socialistes soutiennent cette intervention en Centrafrique contre 30% du côté de l'UMP. En 2011, en Lybie, il avait fallu quatre mois pour que l'opinion soutenant l'intervention française devienne minoritaire (49% contre 66% aux premiers jours). Au Mali, par contre, l'opinion a toujours été majoritairement favorable, bien qu'un peu érodée, passant de 63% les premiers jours à 59% au mois de mars, rappelle l'Ifop.
 

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