mercredi 4 décembre 2013

L'armée prend mieux en charge le syndrome post-traumatique des soldats

Le service de santé des armées (SSA) organisait hier le deuxième séminaire sur le stress post-traumatique chez les militaires. Un tabou longtemps tu qui est désormais reconnu et pris en charge.
C’est un tabou qui a longtemps caractérisé la Grand muette : le syndrome de stress post-traumatique (SPT). C’est-à-dire l’état psychologique dans lequel peuvent se trouver certains soldats lorsqu’ils reviennent de la guerre ou du théâtre d’une opération militaire extérieure (Opex). Ce syndrome n’est pourtant pas nouveau puisque l’armée française s’y intéresse dès 1915 avec la mise en place des hôpitaux neuropsychiatriques au plus près du front. Durant la Première Guerre mondiale, ceux qui en souffrent sont parfois exécutés comme lâches. Le sujet passionnera jusqu’à Sigmund Freud, mais c’est véritablement avec les séquelles psychologiques des soldats revenus du Vietnam en 1973 que le traitement du SPT prendra son essor dans plusieurs armées et particulièrement depuis les guerres en Irak et en Afghanistan. «Souffrir d’un syndrome psycho traumatique n’est pas comparable à d’autres maladies physiques ou mentales», explique le service de santé des armées, car il y a autant de SPT qu’il y a de patients.

«Levée des tabous»

«Cela va de l’état d’hyper-vigilance où le combattant n’arrive pas à revenir en mode paix et reste toujours sur le qui-vive, à des syndromes beaucoup plus lourds avec des cauchemars itératifs stéréotypés toutes les nuits et plusieurs fois par nuit qui peuvent conduire à une désinsertion sociale et un isolement personnel», explique le service de santé des armées, qui organisait hier le 2e séminaire sur un sujet éminemment d’actualité avec l’affaire de Nouilhan.
L’an dernier, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian s’était engagé à prendre à bras-le-corps le SPT. Une première. «La levée des tabous et l’accessibilité des services d’écoute et d’information doivent permettre une meilleure connaissance du syndrome de stress post-traumatique. C’est un service que le ministère de la Défense doit rendre à ses agents et à leurs proches», expliquait-il. Un service pour ne pas dire un devoir en cohérence avec une armée professionnelle de pointe.
http://www.ladepeche.fr/article/2013/12/04/1767513-armee-prend-mieux-charge-syndrome-post-traumatique-soldats.html

Aucun commentaire: