vendredi 20 décembre 2013

De violents combats ont repris à Bangui

À la tombée de la nuit, hier soir, des affrontements violents ont éclaté dans la capitale centrafricaine. Dans le quartier nord de Gobongo, à PK12, à la sortie de la ville, des groupes ont échangé des tirs d’armes automatiques, de mitrailleuses 12-7 et de roquettes. Des détonations plus fortes retentissaient, laissant supposer que des armes plus lourdes étaient employées. Alors que le couvre-feu était en vigueur et que l’intensité des tirs redoublait, il était impossible d’approcher de la zone de combat qui semblait s’étendre vers le quartier de Miskine, en direction du centre.
Selon les premiers témoignages recueillis sur place, le premier incident aurait éclaté alors que des individus armés, identifiés comme des Tchadiens, emportaient des civils dans leur pick-up, pour une destination inconnue mais sans doute funeste. Des milices chrétiennes anti-balaka, très présentes dans les faubourgs, auraient répliqué, déclenchant l’enchaînement des violences. L’armée française et la force africaine Misca se dirigeaient sur les lieux en soirée mais n’ont pas communiqué officiellement. Aucun bilan n’était disponible.
Plus tard, des tirs puissants étaient audibles depuis l’hypercentre de Bangui qui s’apprêtait à passer une nuit agitée. Les 5 et 6 décembre, une flambée de violences avait déjà semé la mort dans la ville. Les ONG estiment à près d’un millier de tués, par balles et machettes, le nombre des victimes.

Climat exacerbé

Il ne sera possible de constater l’ampleur de ces nouveaux affrontements que ce matin. En pleine nuit, dans une ville qui n’est qu’un lacis de pistes et de ruelles sans éclairage, il est parfaitement impossible, même pour des militaires entraînés, de pénétrer profondément dans les quartiers d’où les tirs viennent de partout. Flambée de violence sans lendemain ou vrai reprise des combats ? Il est trop tôt pour le dire dans un climat où les haines entre chrétiens et musulmans sont exacerbées.
En tout cas, ce nouvel épisode dramatique tranche fortement avec les propos rassurants du général Soriano, patron de l’opération française Sangaris, qui deux heures avant, au camp français de l’aéroport M’Poko, évoquait « le pacte de confiance » passé avec les autorités de transition. « Les éléments armés sont cantonnés dans les casernes avec interdiction de sortir en ville », expliquait-il : « La situation s’améliore jour après jour. La vie économique reprend. Le désarmement se poursuit, quartier par quartier ».
Calme trompeur ? Le jour même, nous étions passés en 4x4 au PK 12, là où les affrontements se déroulaient hier soir. Tout semblait parfaitement tranquille.

http://www.estrepublicain.fr/actualite/2013/12/20/de-violents-combats-ont-repris-a-bangui

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