vendredi 13 décembre 2013

Castres. Les épouses des militaires du Huit se rassurent

En plus de problèmes de la vie quotidienne à gérer, les épouses de militaires du Huit actuellement en Opération extérieure en Centrafrique doivent apprivoiser un certain stress et une angoisse certaine. Les derniers événements - les décès des deux jeunes paras mardi - ont sans doute accentué les craintes. L’épouse du chef de corps tient traditionnellement un rôle, non officiel, de relais. Sophie Tassel, épouse du colonel Vincent Tassel, actuellement à la tête de ses hommes en Centrafrique, nous parle de ce rôle.
Dans ce genre de situation, comment ça se passe ?
J’en suis avertie soit par la Cellule d’aide aux familles, soit par le régiment. Mais, je dois préciser que je n’ai pas vraiment eu d’intervention à réaliser dans le cas des deux jeunes militaires tombés en Centrafrique du fait qu’ils étaient célibataires. La Cellule d’aide aux familles est de toute façon là pour ça. Trois assistantes sociales y sont en permanence en relais.
Et si les garçons décédés n’avaient pas été célibataires ?
Le rôle de l’épouse d’un chef de corps n’a évidemment rien d’officiel ; il n’est donc pas défini a priori. Chacune le gère comme elle le sent, en fonction de son ressenti, de ce dont elle se sent capable de faire… Nous n’avons pas d’obligations. On épaule les assistantes sociales si besoin. Être là pour rassurer les épouses. Aujourd’hui, les moyens de communication sont importants. Une centaine d’épouses sont concernées par la Centrafrique.
Depuis mardi, je suppose que des épouses se sont montrées inquiètes ?
Effectivement. Et cela est normal. Avec les relais des chefs d’unités, nous sommes là pour les rassurer, leur donner les informations dont on peut disposer. Que nos maris soient en opération ou pas, nous avons des rendez-vous réguliers : un repas par mois, des petits-déjeuners, des sorties… Viennent celles qui veulent bien sûr. Mieux on se connaît, mieux on gère ensuite d’éventuels soucis. J’essaie donc de faire le lien entre les épouses, mais surtout pas uniquement lorsqu’il y a des drames.
Depuis, d’autres épouses ont dû se rapprocher de vous ?
Oui. Forcément, elles appellent ou rentrent en contact via Internet, pour être rassurées. On les accueille à bras ouverts évidemment. Plus de 4 mois : on sait que l’attente est longue, surtout lorsque l’on n’a pas de nouvelles de son mari. Celles qui résident loin, sont sans doute plus demandeuses de relais, de liens. Je tiens à souligner que les épouses de commandants d’unités ont un rôle très important. Elles sont en première ligne. Elles sont les interlocutrices des épouses des hommes des compagnies de leurs maris. Elles s’investissent beaucoup… Et plus particulièrement actuellement, celles des deux compagnies en Centrafrique. Elles sont attentives, à l’écoute des épouses. On ne peut pas leur donner d’informations précises sur leurs époux, mais on peut organiser des choses ensemble qui désamorcent des angoisses.

Castres. Cérémonie lundi

Un hommage officiel national sera rendu aux deux soldats du 8e RPIMa lundi matin à Saint-Louis des Invalides à Paris. Une centaine d’hommes du régiment placés sous le commandement du lieutenant-colonel Benoît Fine formera le peloton d’honneur.
Par ailleurs, une «marche blanche» est organisée par les amis et les proches de Nicolas Vokaer dimanche 15 décembre à 11 h 30 à Livry-Gargan (93).

http://www.ladepeche.fr/article/2013/12/13/1774352-castres-sophie-tassel-etre-la-pour-rassurer.html

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