jeudi 12 décembre 2013

Castres. L'angoisse d'Aurélie, femme d'un militaire en mission à Bangui

Maman d’une fillette, Aurélie vit le quotidien dans l’angoisse. Son compagnon, militaire au 8e RPIMa, est en Centrafrique : les soldats Le Quinio et Vokaer, tués mardi, lors d’une patrouille, étaient un peu «ses fils».
Là-bas, au cœur de Bangui, capitale de Centrafrique, des militaires du 8e RPIMa tentent, dans la confusion et l’agressivité de la population, de remplir leur mission de désarmement. Elle a coûté la vie à deux d’entre eux, les soldats de première classe Antoine Le Quinio et Nicolas Vokaer. A Castres, endeuillée par ce drame, les événements sont suivis avec inquiétude, au gré des bouquets de fleurs déposés devant les grilles du quartier Fayolle, au gré des messages de soutien couchés sur les pages déjà bien remplies du recueil de doléances, sous le péristyle donnant sur la cour de l’hôtel de ville. Là où s’est rendue Aurélie, hier après-midi, accompagnée par sa maman Reine. Âgée de 25 ans, la jeune femme vit dans l’angoisse et le stress depuis des jours. Militaire au «8», son compagnon, papa de sa fillette de 2 ans et demi, est sur place, à Bangui.

Les appels au téléphone sont brefs

Essuyant quelques larmes, Aurélie confie : «On vit mal tout cela car, au départ, mon compagnon était parti pour le Gabon, il devait rentrer dans deux mois. Il ignorait qu’il allait devoir faire un détour par Bangui. Depuis, il m’envoie un texto, quand il peut ; il me téléphone une fois par semaine, mais ses appels sont brefs.»
Depuis mardi matin, l’émotion et l’angoisse ont envahi la jeune maman : «Je suis inquiète pour eux, pour ceux qui sont là-bas. Nicolas et Antoine travaillaient avec mon compagnon, il les considérait comme ses fils. Ma fille réclame son papa, elle sait qu’il est loin, qu’il travaille, elle croit le voir à la télé quand elle voit des militaires…» Une cellule psychologique a été mise en place dans l’enceinte du quartier Fayolle. «Je sais que je peux aller frapper à la porte quand je veux.» Reine aussi a peur pour le père de sa petite-fille : «Par rapport au contexte de cette mission, remarque-t-elle. Nos soldats ne sont pas soutenus par cette population, leur présence est contestée de tous les côtés. Ils sont là-bas pour désarmer, pour faire régner la paix et non pour se battre.»

http://www.ladepeche.fr/article/2013/12/12/1773614-castres-angoisse-aurelie-femme-militaire-mission-bangui.html

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