Quel sentiment gardez-vous après la venue du ministre de la Défense ?
Je suis un maire heureux, parce que cela fait maintenant de nombreux mois que de fausses informations répétées par le plus grand nombre commençaient à devenir des vérités… Et donc le ministre, en s’exprimant à Carcassonne, puis à Castres, a clarifié la situation. Sur un budget de 30 millions, il va faire des travaux d’urgence à Carcassonne, vous comprendrez bien qu’on ne fait pas de travaux quand on a en tête de vouloir fermer un régiment.
Il n’empêche que la phrase prononcée par Jean-Yves Le Drian, quand il dit : «A ce stade, le 3e RPIMa n’a pas de raison particulière de s’inquiéter pour son avenir», n’en reste pas moins ambiguë ?
Dans la mesure où il y aura demain des régiments qui seront supprimés, s’il ne dit pas «à ce stade» dans les régiments qui ne seront pas supprimés, comme il l’a fait à Carcassonne et à Castres, il va y avoir des incendies dans l’Hexagone…
Que vous a réellement dit le ministre en aparté ?
Nous étions trois, il y avait le ministre, Gérard Larrat et moi-même, et il a été encore plus clair en déclarant : «Je ne toucherai pas au 3».
Le ministre de la Défense n’est pas éternel… D’autant qu’un remaniement ministériel est dans l’air du temps et rien ne dit qu’en 2014, au moment d’établir les enjeux de la future loi de programmation militaire 2014-2019, il sera toujours aux affaires… Le fait que Le Drian n’ait donné aucune garantie ce n’est pas une manière de taper en touche et de laisser à son successeur le soin de faire le sale boulot ?
Non parce que sous la Ve République, le chef des armées est le chef de l’État et que toute expression de la part du ministre est validée par le Président de la République et que toute décision est vue et corrigée par François Hollande. Et moi je sais que le changement de cap qui s’est opéré concernant le 3e RPIMa s’est décidé à l’Elysée.
Et maintenant on imagine que vous n’allez pas rester les bras croisés en attendant le futur plan budgétaire de la programmation militaire 2014-2019 ?
Dans le cadre de cette loi, ce que je souhaite c’est que le 3e RPIMa soit clairement affiché comme étant un régiment d’élite. C’est le prochain stade de mon travail et en tant que membre de la commission de la défense à l’Assemblée nationale, je vais m’attacher à ce que le «3» soit transformé en régiment d’élite au sein de la 11e brigade qui regroupe les régiments de Carcassonne et Castres. Maintenant le chef d’état-major des armées, qui accompagnait le ministre à Carcassonne, sait clairement qu’on ne touchera pas au «3», à lui de proposer une copie nouvelle au ministre. La gymnastique n’est pas facile, il faut supprimer 10 000 postes, mais ça, ce n’est plus mon problème mais le sien… Maintenant je dors mieux que lorsque je me suis trouvé au centre de la polémique, à son tour de moins bien dormir…
Le ressenti de Gérard Larrat
Nous avons également interrogé l’ancien maire UMP de Carcassonne Gérard Larrat, pour recueillir son sentiment après la venue de Jean-Yves Le Drian. Il dit : «Nous avons eu un entretien très constructif et instructif avec le ministre. Il travaille sur les problèmes de restructuration de l’armée, mais il a eu une phrase très intéressante concernant l’avenir du 3e RPIMa, puisqu’il nous a fait part de son sentiment très positif à l’encontre du régiment, en nous disant qu’il n’y avait pas de souci à se faire pour son avenir…»http://www.ladepeche.fr/article/2013/11/19/1755994-ministre-defense-carcassonne-dit-toucherait-3.html
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