Le président de la République François Hollande donne aujourd’hui le coup d’envoi des cérémonies marquant le centenaire du début de la première Guerre mondiale. Durant cette année - puis jusqu’en 2018 - de multiples initiatives célébreront le souvenir de ce conflit qui a meurtri les villes et les campagnes de France.
C’est une page d’Histoire dramatique, douloureuse et fondatrice ; une page dont il ne reste plus guère de témoins directs ; une page qui s’inscrit dans le marbre et la pierre de monuments présents dans chaque ville et village de France ; une page si lointaine et pourtant si proche à la fois ; une page pour laquelle s’ouvre aujourd’hui une année de commémorations. C’est ce jeudi, en effet, que le président de la République va donner le coup d’envoi des cérémonies marquant le centenaire du début de la Première Guerre mondiale. De multiples initiatives, publiques et privées, vont ainsi être organisées tout au long de l’année, coordonnées par la Mission du centenaire, un groupement d’intérêt public créé en 2012 par le gouvernement.
Dotée d’un conseil scientifique international, d’un comité des mécènes et d’un comité des communes pour le Centenaire, la Mission, dirigée par Joseph Zimet, va orchestrer de grands temps forts jusqu’en 2018. Surtout, elle va impliquer les Français dans ce vaste devoir de mémoire collective.
Une grande collecte nationale
Du 9 au 16 novembre, la Mission lance, en effet, «La grande collecte». Cette opération, inédite par son ampleur, consiste à demander aux Français d’ouvrir leurs archives familiales relatives à la Première Guerre mondiale en amenant leurs documents d’époque auprès de quelque 70 points de collecte répartis sur tout le territoire, essentiellement les Archives départementales, mais aussi des bibliothèques municipales, etc. «Ils y seront accueillis par du personnel compétent qui les accompagnera dans leur démarche, en jugeant avec eux de l’intérêt du document, en prenant en compte leur histoire personnelle et en numérisant tout ou partie des pièces. Les documents numérisés seront ensuite disponibles sur le site d’Europeana, où ils constitueront une base de données virtuelle européenne de souvenirs de la Grande Guerre», explique la Mission.
Transmettre aux jeunes générations
Cette masse de documents constituera un formidable corpus pédagogique. Car derrière la commémoration et le souvenir, il y a la nécessaire transmission. Ce conflit «doit être rendu compréhensible aux élèves qui, femmes, hommes, citoyens en devenir, devront en porter le legs aux générations suivantes», explique Alexandre Lafon, conseiller pédagogique de la Mission du centenaire. «Il s’agit donc de faciliter la transmission des mémoires de la guerre et son histoire. Elles disent toutes la violence de la guerre, la difficile construction de la paix en Europe, la valeur de la vie, mais aussi la résistance de la République, malgré tout, aux bouleversements induits par le terrible conflit.»
L’année à venir aura donc des implications en termes de mémoire, de transmission… mais aussi politiques.
Car en lançant ce matin cette initiative, François Hollande, au plus bas dans les sondages, va faire appel à l’unité nationale, renouer avec un récit national qu’il peine parfois à incarner. Mais aussi rappeler, à l’heure où certains véhiculent sans fard l’insulte et la haine de l’autre, que commémorer la Grande guerre, c’est aussi adhérer pleinement aux valeurs de paix, de fraternité partagées par la République comme par nos voisins européens.
http://www.ladepeche.fr/article/2013/11/07/1747914-commemoration-il-y-a-cent-ans-la-grande-guerre.html
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