Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian rend aujourd’hui visite aux 3e et 8e Régiments Parachutistes d’Infanterie de Marine (RPIMa) de Carcassonne et Castres. Les troupes aéroportées étant un maillon essentiel de la force de projection française, elles devraient être relativement épargnées par la forte contribution à l’effort budgétaire demandée aux militaires.
Le Mali l’a encore démontré cette année. La France est actuellement quasiment le seul pays de l’Union européenne à pouvoir conduire, dans l’urgence, une opération extérieure à plus de 4 000 km de ses bases en conjuguant forces spéciales, troupes aéroportées et moyens aériens d’attaque , de transport et de renseignement. Déclenchée le 11 janvier dernier à la demande du gouvernement malien, l’opération Serval a ainsi permis d’arrêter net l’avancée des djihadistes vers Bamako puis de détruire l’essentiel de leurs effectifs. Une guerre au terrorisme qui se poursuit aujourd’hui dans le nord et la boucle du Niger, avec un peu moins de 3 000 hommes aux côtés des forces maliennes et de la Minusma. Concrètement pour notre région, à l’heure où le ministre de la Défense Jean-Yves le Drian rend visite au 3e et 8e RPIMa de Carcassonne et Castres ? Un rappel essentiel.
Car une opération telle que Serval n’est possible que parce que la France bénéficie de forces prépositionnées en Afrique... mais surtout parce qu’elle possède des régiments aéroportés tels que ces unités du Grand Sud, basées à Carcassonne et Castres, mais aussi Pamiers, Montauban, Tarbes, Toulouse et Muret, pouvant être rapidement projetées en cas de crise, l’urgence étant au cœur des missions des régiments de la 11e Brigade Parachutiste, dont l’état-major est basé à Balma (lire ci-dessous). Ce faisant, avec des paras plus efficaces au sol que des drones Predator, Serval a alors suscité l’intérêt de nombreuses armées européennes, mais aussi des Américains et des Russes, pour la capacité qu’y avait démontrée la France à pouvoir assurer, pratiquement seule, une telle mission, en autonomie dans le désert et à l’appuyer logistiquement avec efficacité dans le cadre de ce que sont les conflits actuels : combat contre insurrectionnels.
De fait, dans un contexte d’efforts budgétaire auquel le ministère de la Défense a très largement contribué, la visite de Jean-Yves Le Drian au «3» et au «8» pour «dialoguer librement» avec leurs militaires (lire ci-contre), si elle n’évoque pas l’avenir du 3e RPIMa, sonne cependant comme une confirmation de l’importance de la 11e BP, ses troupes étant appelées à tenir, avec les forces spéciales, un rôle majeur au sein du dispositif français, dans le cadre des combats de type «contre insurrectionnel»d’aujourd’hui.
Jean-Yves le Drian qui vient de remporter un arbitrage présidentiel, face à Bercy, puisqu’en contrepartie de l’effort de son ministère il pourra compter sur 500 millions de recettes supplémentaires en 2014, François Hollande ayant rappelé mercredi en conseil des ministres son engagement pour les armées. Une rallonge bienvenue compte tenu des investissements nécessaires, certains matériels fatigués ayant aussi souligné les limites du possible, au Mali. Tandis que dans le ciel, manquaient d’endurants drones d’observation, rendez-vous technologique raté par le précédent gouvernement.
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