«Être et durer». La devise du 3e Régiment parachutiste d’infanterie de marine (RPIMa) est fièrement brandie sur les couleurs et ancrée dans les cœurs des 1 200 marsouins carcassonnais. Mais pourrait-elle être rayée d’un trait de crayon ? En visite hier au sein des troupes de marine, Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, a répété à l’envi que rien n’était gravé dans le marbre. «À ce stade, le «3» n’a pas de raisons particulières de s’inquiéter pour son avenir». Comme il l’avait fait lors de sa visite au 4e régiment étranger de Castelnaudary, le 25 octobre, le ministre de la Défense a résumé ainsi la situation. «On doit garder le contrôle de notre dette et moderniser notre outil de défense» (lire ci-dessous . Et comme il le fait depuis qu’il a entrepris la tournée des composantes de l’armée, Jean-Yves Le Drian - qui aurait «pu faire son service au «3» avant d’être affecté à un régiment du train» à la suite d’une erreur - s’est entretenu, à huis clos, avec les officiers du régiment, sans rien laisser transparaître. Et comme il le fait depuis 8 mois maintenant, Jean-Yves Le Drian reste droit dans ses bottes, expliquant les enjeux de la loi de programmation militaire.
Dans les rangs politiques présents hier matin à l’ordinaire du «3» l’on aurait sûrement aimé qu’il déroge à sa ligne de conduite. «Il n’a rien dit de plus qu’à Castelnaudary, reconnaît en aparté un élu, mais il y a des mots et des signes encourageants».
Ces signes ce sont ces quelques centaines de milliers d’euros (200 000 €) qui permettront de rénover les locaux dont l’ordinaire (le restaurant), le foyer et les chambres des hommes de troupe. «Vous voyez, dira non sans malice Jean-Yves Le Drian, je m’occupe aussi des matelas». L’avenir du 3e RPIMa reste donc suspendu, mais si l’on en croit certains mots utilisés par le ministre lors de son discours, l’optimisme reste de mise. Entre «l’excellence de nos forces» et la «valeur de nos soldats», sans oublier que le régiment «porte haut les couleurs de la France», Carcassonne a toutes les raisons de croire en l’avenir de ses marsouins. Une chose est sûre, l’union sacrée était de rigueur hier matin dans les bataillons
politiques. Jean-Claude Pérez, ceint de son écharpe tricolore, a pu compter sur le soutien de ses confrères parlementaires audois (Jean-Paul Dupré et Marie-Hélène Fabre) mais aussi sur celui de Philippe Folliot, député centriste du Tarn, sans oublier la présence de l’ancien maire de Carcassonne, Gérard Larrat. Mais celles et ceux qui attendaient une annonce du ministre sont restés sur leur faim.
En politique habile, Jean-Yves Le Drian sait aussi qu’il n’aura peut être pas à se prononcer sur le choix des régiments à sacrifier, demain, sur l’autel des économies. Rien ne dit en effet que l’ancien élu breton n’échappe à un remaniement ministériel.
Face aux bérets rouges du 3e RPIMa, Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, a expliqué que la défense nationale devait s’adapter aux contraintes budgétaires. Mais il n’a rien laissé filtrer quant à l’avenir du régiment carcassonnais.
http://www.ladepeche.fr/article/2013/11/16/1754213-carcassonne-le-drian-garde-le-3-pour-le-moment.html
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