lundi 11 novembre 2013

11-Novembre: le général Georgelin plaide pour "le maintien d'armées crédibles"

L'ancien chef d'état-major des armées, le général Jean-Louis Georgelin, participe lundi aux cérémonies du 11-Novembre à Menton en tant que Grand Chancelier de la Légion d'honneur.
"Une institution respectée, recherchée et prestigieuse, tant en France qu'à l'étranger."
Une institution recherchée… Au point d'être parfois dévoyée ?
Dès le départ, la Légion d'honneur a été destinée à tout le monde. Napoléon disait qu'il voulait la donner à ses soldats et à ses savants. Tout citoyen français a vocation à pouvoir être décoré. Pas que les militaires. Des restaurateurs, des artistes, des chercheurs, des chefs d'entreprise, dès lors qu'ils rendent des services imminents au pays. Et il n'y a là aucun dévoiement.
Aucune Légion d'honneur ne vous a choqué ?
Pourquoi voulez-vous que je sois choqué par une décision du conseil de l'Ordre que je préside ? Je sais qu'il y a des polémiques avec les sportifs. Mais je rappellerai que le premier à avoir fait décorer de l'Ordre du Mérite les médaillés d'or aux JO, c'est le général de Gaulle.
Pourquoi êtes-vous à Menton ?
D'abord parce que François Jacquot, président de l'association de l'Ordre national du Mérite de la Riviera française, m'a invité. Ensuite parce que nous allons dévoiler une plaque pour asseoir à Menton le souvenir du général Biard, l'un de mes prédécesseurs.
Se souvenir, continuer à commémorer le 11 novembre, même sans Poilu, c'est important ?
Quand je vois le supplément de Nice-Matin sur le XVe corps et les blessés de la Grande Guerre, je dis bravo ! Alors, évidemment, l'Europe traverse aujourd'hui la plus longue période de paix de son histoire. Probablement parce que 14-18 a été un tel massacre, et derrière 39-45, que l'absurdité de la guerre est apparue au grand jour. Pour autant, elle reste une réalité anthropologique. L'histoire du monde n'est qu'une succession de surprises stratégiques. Et le premier des principes de précaution est donc de maintenir des armées adaptées à nos réalités, mais crédibles et fortes.
Partagez-vous les conclusions du Livre blanc sur la Défense ?
Nous devons trouver le juste milieu entre les besoins de la nation et le maintien d'un niveau suffisant des forces militaires. Il ne faut surtout pas dépasser le seuil au-delà duquel nous ne serions pas en mesure de faire face. Et on voit bien que nous sommes à ce seuil.
Comme au Mali ?
D'abord, il faut voir que l'armée française a été capable de conduire cette opération à plus de 6 000 km de ses bases, de manière rapide et efficace. L'objectif, qui était d'empêcher l'installation d'un pouvoir islamiste à Bamako, a été atteint. Ensuite, les choses deviennent toujours plus compliquées. Churchill disait : « Les guerres ne se déroulent jamais comme on le pensait. » On voit, avec les derniers événements, que c'est un peu plus compliqué. Mais il faut y faire face.

http://www.nicematin.com/derniere-minute/11-novembre-le-general-georgelin-plaide-pour-le-maintien-darmees-credibles.1507984.html

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