CHARLEVILLE-MEZIERES (08). L'annonce est tombée ce lundi matin : le « 3 » ne fait pas partie des régiments qui seront supprimés ou restructurés en 2014. Une excellente nouvelle, qui ne lève cependant pas les doutes à plus long terme.
AU dernier jour de son mandat, Claudine Ledoux avait le sourire hier matin. Le directeur de cabinet du ministre de la Défense venait de l'appeler pour la rassurer : non, le « 3 » ne fait pas partie de la liste des régiments appelés à disparaître, ou à déménager, l'an prochain. « Le « 3 » a toujours été un combat pour moi, a réagi Claudine Ledoux. Je suis heureuse de conclure mon mandat de maire sur une aussi bonne nouvelle. »
Deux heures plus tard, la Ville s'est fendue d'un communiqué de presse très bref : « Les enjeux d'aménagement du territoire et de reconnaissance des attentes de notre ville et de notre département ont été entendus par le gouvernement », peut-on lire. À court terme, l'arbitrage rendu hier matin (*) est donc assurément une excellente nouvelle pour la ville et les Ardennes.
Créé en 1814, installé à Mézières depuis 1947, le « 3 » est un des poumons du chef-lieu. En comptant conjoints et enfants, le 3e Génie représente une population d'environ 2 000 habitants. Il assure des retombées économiques gigantesques et du travail pour des dizaines d'entreprises locales (bâtiment, artisanat, etc.). Du point de vue militaire, il compte 960 « hommes », répartis en six compagnies.
Six cents d'entre eux mènent cette semaine une opération d'envergure, en pleine ville, avec, à partir d'aujourd'hui, un poste de commandement sur la place Ducale (lire nos éditions de samedi).
Et après 2014 ?
Depuis 2011, le « 3 » accueille également une base de défense de plus de cent militaires et civils. Au final, il y a plus de militaires aujourd'hui qu'en 2008, malgré la fermeture, entre-temps, du Centre d'entraînement commando de Givet. Toute la question désormais est de savoir de quoi demain sera fait. La plupart des élus (lire par ailleurs) ont bien noté que la Loi de programmation militaire ne s'arrête pas en 2014, mais court jusqu'en 2019.
À cette échéance, l'objectif est de supprimer l'équivalent de 24 000 militaires (34 000 en prenant en compte l'héritage du précédent gouvernement). À droite comme à gauche, nul n'ignore que les annonces actuelles, à six mois des élections municipales, ne sont que la face cachée de l'iceberg : le gros des troupes appelées à disparaître sera, selon toute vraisemblance, communiqué dans un contexte politique moins « sensible ».
On risque alors de réentendre quelques hauts gradés confier, comme ils le font depuis des mois et comme ils l'ont fait en 2008, que le « 3 » vit ses dernières heures à Mézières. Mais comme le dit Claudine Ledoux, « ce ne sont pas les généraux qui décident, ce sont les politiques »…
* À noter qu'il n'y a encore eu aucune annonce officielle. Les services du ministère de la Défense indiquent que les restructurations de 2014 feront l'objet d'une communication « cette semaine ».Lundi, ils ont cependant contacté les principaux maires et parlementaires concernés.
http://www.lunion.presse.fr/accueil/le-3e-regiment-du-genie-sauvera-t-il-sa-peau-apres-2014-jna0b0n218246
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