Pour Denis Favier, le directeur général de la gendarmerie nationale,
le gel des crédits se fait ressentir chez les gendarmes qui ont des
difficultés à payer carburant et loyers.
Le régime est de plus en plus draconien pour la gendarmerie nationale
qui a bien du mal, cette année, à boucler son budget de fonctionnement.
Du coup, il faut parer au plus pressé : report probable du paiement des
loyers pour les logements des 100 000 gendarmes en France, dépenses
d’énergie de plus en plus lourdes, moins de carburant pour des véhicules
de plus en plus vétustes, etc. La coupe est pleine mais les difficultés
sont réelles.
Lors de son audition devant la commission de la Défense de
l’Assemblée nationale, le général Denis Favier, directeur général de la
gendarmerie nationale (DGGN) - il avait mené l’assaut du GIGN pour
libérer les otages de l’Airbus à Marignane en 1994 -, avait attiré
l’attention sur les «véritables difficultés» engendrées par un «budget
sous tension». Des difficultés «amplifiées par les divers gels et
surgels de crédits».
Ces «gels et surgels», qui touchent le budget de tous les ministères
sont une «réserve de précaution», bloquée en début d’année, qui permet
au ministère concerné de faire face à des aléas importants survenant en
cours de gestion. Cette mise en réserve de crédits était toujours levée
par Bercy, plus ou moins tôt dans l’année pour la gendarmerie, mais ce
n’est toujours pas le cas.
«Nous sommes dans une situation difficile», a confié Denis Favier aux
députés le 16 octobre, précisant n’avoir pu passer cette année de
commandes ni pour des véhicules ni pour des ordinateurs, sans compter
les dépenses d’énergie, comme le chauffage, pour lesquelles il manque 16
millions d’euros.
Quant au volume d’essence disponible pour les 30 000 véhicules de
gendarmerie, il est en baisse de 6 % rapport à 2012, selon une source
proche du dossier. Plus grave, le général Favier avait ajouté que «pour
continuer d’assurer le bon fonctionnement des unités», il serait conduit
à reporter le paiement des loyers aux collectivités locales. Le statut
des gendarmes prévoit qu’ils soient logés gratuitement dans des
immeubles appartenant au domaine de l’État ou aux collectivités locales.
L’Association gendarmes et citoyens du coup a ironisé, hier, sur le
thème «Le directeur de la gendarmerie satisfait que la gendarmerie ait
su conserver ce qui fait son essence mais regrette qu’elle n’ait plus
les moyens d’acheter son carburant».
http://www.ladepeche.fr/article/2013/10/28/1740648-gel-des-credits-grand-malaise-dans-les-gendarmeries.html
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