mardi 8 octobre 2013

Afghanistan : les militaires du 501e RCC racontent leur mission

Un contingent du 501e Régiment de chars de combat, basé à Mourmelon-le-Grand, était il y a encore peu de temps sur le sol afghan dans le cadre de l’opération Epidote. Cette fois, il n’était pas question de combats à proprement parler, mais plutôt de former des régiments de l’armée afghane. Le commandant Sylvain (40 ans) était à la tête d’un groupe de 12 hommes chargés de mener à bien cette mission de six mois (les quatre capitaines chargés de former leurs homologues afghans étaient accompagnés de deux soldats qui, entre autres, assuraient leur sécurité). « Les Afghans ont reçu des blindés fournis par les Américains et nous devions les former, commence par expliquer l’officier, lui-même chargé de conseiller le chef du régiment. Le camp d’entraînement se situait à 10 km à l’est de Kaboul. On partait le matin à 7 heures et on leur apprenait à tirer, à manœuvrer les blindés. Sur le terrain, on les formait également à des missions de reconnaissances. » Et l’adjoint du bureau opérations instruction de souligner qu’« il est nécessaire de trouver le bon discours pour faire passer notre message. Nous sommes parfois face à des hommes qui ne savent ni lire ni écrire. Le niveau d’instruction est très hétérogène, on doit s’adapter et avoir une approche très pragmatique. Il faut comprendre qu’autrefois, ils se battaient à pied dans les montagnes et que désormais, ils vont devoir utiliser du matériel beaucoup plus sophistiqué. Ces soldats ont des valeurs de courage et une vision du combat plus exacerbée que la nôtre. Tous ces paramètres sont à prendre en compte quand nous faisons ces formations. »
Fort d’une expérience similaire il y a deux ans et demi, le commandant Sylvain a capitalisé sur son expérience. « C’est un plus de connaître le pays, apprécie l’officier. On s’habitue à la culture, on apprend quelques mots d’afghan au fur et à mesure et comme ça, il n’y a pas de round d’observation. »

Des conditions de vie très difficiles

Des connaissances utiles dans un endroit du monde où les « conditions sont difficiles, poursuit-il. Il fait très chaud pendant l’été (plus de 40º à l’ombre). De même, pendant le ramadan, on fait preuve d’exemplarité en ne mangeant pas et en ne buvant pas devant eux, on s’adapte au pays dans lequel on se trouve. Toutes ces choses mises bout à bout sont pesantes avec le temps. En revanche, il y a la satisfaction d’être immergé complètement dans une culture différente, de prendre d’autres repères, de découvrir une autre culture, des paysages magnifiques. C’est un métier particulier qui apporte une grande richesse. »
Ces missions s’inscrivent dans une démarche globale visant à former, dans le cadre de l’Otan, l’armée afghane pour qu’elle puisse fonctionner de manière pérenne et ainsi, assurer la sécurité du pays, ce qu’elle a déjà commencé à faire.
« D’une manière générale, les Afghans apprécient ces formations. Pour parler de l’armée française, il y a un savoir-faire qui est apprécié, avance le commandant Sylvain. On représente toujours le pays des droits de l’Homme. On est habitué à travailler avec les habitants des villages, il y a une vraie proximité avec les civils, ce qui n’est pas toujours le cas avec d’autres armées. L’ouverture d’esprit et la culture française permettent de nous adapter. »
« Les Afghans sont inquiets car la coalition doit s’en aller fin 2014, conclut le commandant Sylvain. Mais le plus gros du travail est fait. Tout n’est pas parfait, mais si l’on regarde dix ans en arrière, il y a des meilleures bases. »
Un socle que le successeur du président Hamid Karzaï devra consolider à l’issue des élections prévues en avril prochain.

http://www.lunion.presse.fr/accueil/afghanistan-les-militaires-du-501e-rcc-racontent-leur-mission-ia0b0n224989

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