dimanche 15 septembre 2013

L'École d'état-major ouvre pour la première et dernière fois

C'est un des éléments importants du patrimoine compiégnois, la marque d'un passé militaire riche : l'École d'état-major de Compiègne est ouverte au public ce week-end, pour la première fois depuis que les Journées européennes du patrimoine existent. Ce sera sans doute l'une des seules occasions de voir ces bâtiments, datant pour la plupart des XVIII e et XIX e siècles, tels que les ont laissés les militaires. L'année prochaine, pelleteuses et engins de chantier auront pris possession des lieux.
L'Agglomération de la région de Compiègne va en effet réinvestir totalement les 4,5 ha du site, pour y installer des logements et des bureaux. L'objectif reste cependant de garder la structure des anciens bâtiments militaires, divisés en deux groupes.
 

« Des bâtiments encore en très bon état »
 

Le long de la rue Othenin et derrière le Théâtre impérial se trouvait, pendant l'Ancien Régime, l'ancien carmel. « L'épouse de Louis XV venait régulièrement y faire des séjours. La proximité avec le château était pour elle très importante », souligne Michel Foubert, premier adjoint au maire de Compiègne.
À l'autre bout du site, côté rue de l'Arquebuse, logeaient les cavaliers, et leurs chevaux, chargés de la protection du château. Jusqu'à 800 chevaux et 1 000 hommes y ont été hébergés. « Ils sont de la même facture que le haras, même s'ils sont antérieurs », poursuit Michel Foubert, qui assurait hier matin le commentaire de la visite.
Le tout était distribué par une rue, baptisée rue Royale, qui prolongeait l'actuelle rue de la Huitième-Division.
Après la Révolution française, les lieux ont quelque peu changé, suite à la destruction du Carmel. Sous Louis-Philippe, puis pendant le Second Empire, de nouveaux bâtiments ont été érigés, à la place de l'ancien couvent. « Le manège et les éléments situés le long du cours Guynemer sont construits, détaille le premier adjoint. L'Oise a alors été canalisée et les bâtiments sont construits sur du limon. Ce sont des bâtiments qui sont aujourd'hui encore en très bon état. »
Les chevaux et la cavalerie sont restés dans leurs écuries jusqu'à la fin des années 1970, une école vétérinaire s'étant installée dans la cour d'Orléans. L'École d'état-major arrive en 1980. « La ville avait beaucoup de régiments - le régiment de transmissions, le régiment de génie de l'air, les hélicoptères de combat - mais Jean Legendre souhaitait qu'un général s'installe à Compiègne, se souvient Michel Foubert. Du coup, il s'est retrouvé avec deux généraux, puisqu'entre-temps, la direction du service national s'était installée. »
Le départ, en juin 2012, de l'École d'état-major vers Saumur a marqué la fin de la présence militaire à Compiègne. Pour autant, la ville gardera encore longtemps des traces de ce passé : l'Architecte des bâtiments de France a en effet demandé le classement d'une partie des bâtiments, pour les protéger. Et l'Agglo escompte garder les guérites des deux corps de garde situés sur le cours Guynemer, comme lieux du souvenir militaire.

http://www.courrier-picard.fr/region/l-ecole-d-etat-major-ouvre-pour-la-premiere-et-derniere-fois-ia190b0n185352

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