dimanche 4 août 2013

Le budget de l'armée repose sur l'hypothèse d'une vente des Rafale à l'étranger

C'était le dernier conseil des ministres du gouvernement avant que ses membres ne partent pour quelques jours de vacances revendiquées comme modestes. Vendredi 2 août à l'Elysée, le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, a présenté le projet de loi de programmation militaire (LPM) pour les années 2014-2019. Au même titre que bien d'autres secteurs, l'armée n'échappe pas à la disette budgétaire. Le projet de la LPM prévoit notamment de supprimer de postes, de récupérer des "ressources exceptionnelles" en vendant des biens immobiliers ou encore de limiter la commande d'avions de combat Rafale.

A ce jour, l'avion construit par Dassault Aviation ne s'est jamais vendu ailleurs qu'en France. L'Inde pourrait être le premier pays étranger à en équiper son armée, mais rien, pour l'heure, n'est acté. Et les déconvenues passées, en particulier avec le Brésil ou les Emirats arabes unis, devraient inciter l'exécutif à la plus grande prudence sur le sujet. Pourtant, comme le note le quotidien Les Echos dans son édition de vendredi, le budget de l'armée est construit sur l'hypothèse d'au moins une vente à l'étranger.
UN DIFFÉRENTIEL DE 4 MILLIARDS
Onze avions par an, c'est la cadence minimale de la chaîne de production de Dassault. Si l'on considère la période concernée par la LPM, l'entreprise devra donc construire au moins 66 Rafale. Or, le projet de loi présenté vendredi prévoit l'achat de seulement 26 avions pour l'armée française. Il restera donc un quarantaine d'avions à écouler auprès des partenaires commerciaux de la France pour ménager à la fois les cadences de Dassault et les dépenses de l'Etat.
A plusieurs reprises, M. Le Drian s'est montré optimiste quant à son exportation prochaine. Ainsi a-t-il assuré, vendredi sur Europe 1, que cet "excellent avion [serait] vendu à l'étranger". Et le ministre de la défense de citer l'Inde, avec qui la France est en "discussion exclusive", le Qatar ou encore d'"autres pays".  Tout ira bien, donc, selon M. Le Drian. Mais qu'adviendrait-il si la France ne parvenait toujours pas à exporter son fleuron ? Les avions produits seraient alors achetés par l'armée française. A 100 millions d'euros pièce, la facture grimperait à quelque 4 milliards d'euros en 2019 si aucun Rafale ne trouvait preneur à l'étranger.

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