Le Parlement français a voté, lundi, la prolongation de l'opération militaire française au Mali. Ce, alors que plus de 500 soldats ont déjà quitté le Mali depuis le début du désengagement des forces françaises, entamé mi-avril, selon l'état-major des armées. Le nombre des soldats français encore déployés au Mali s'élève à «un peu moins de 4.000». Au plus fort de l'opération Serval contre les groupes islamistes qui occupaient le nord du pays, le contingent français était de près de 4.500 hommes.
Les députés ont donc, sans surprise, autorisé le maintien des soldats au Mali. Au début de la séance, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a qualifié de «réussite» sur le plan politique et militaire, l'intervention française. «Réussite politique, parce que la décision du président de la République d'engager la France a profondément changé la donne du combat contre les groupes terroristes», a déclaré le chef du gouvernement à l'ouverture du débat à l'Assemblée nationale. «Réussite militaire également», a-t-il poursuivi, rendant hommage au courage et au professionnalisme des soldats français.
Après le Premier ministre, les principaux orateurs se sont félicités du «consensus politique» qui s'est fait dès le début sur l'intervention au Mali. L'intervention française au Mali a été, jusqu'à présent, largement soutenue par les parlementaires, y compris dans les rangs de l'opposition. Après le démantèlement des réseaux jihadistes dans le nord du pays, notamment à Tombouctou et Gao, par les forces françaises et tchadiennes, l'improbable processus de réconciliation malien après de longs mois d'incertitude du régime pose problème chez certains élus, à la gauche de la gauche.
Le PCF s'interroge sur l'action militaire
Le Parti communiste a jugé que la «crise politique malienne ne peut en aucun cas être résolue par la seule action militaire» et «quatre mois plus tard cette préoccupation reste entière». Et d'ajouter: «Dès le début de l'engagement militaire français au Mali, le PCF a fait valoir, tout en partageant l'inquiétude des Maliens devant l'avancée des jihadistes, que l'action de la France soulevait de nombreux risques et des interrogations». Concrètement, le parti communiste «s'inquiète d'une implantation de longue durée» de la France au Mali.
«Pour faire reculer les jihadistes de façon durable et répondre aux espoirs de sécurité et de paix du peuple malien, il n'y a pas que les armes à combattre, mais aussi leurs idéologies. Il est de la responsabilité de la France de donner toutes ses chances à la démocratie, en soutenant les intelligences citoyennes maliennes, la liberté de la presse, la liberté de circulation, la possibilité de s'organiser dans la pluralité et de réévaluer sa politique d'accueil à l'égard des migrants», fait valoir le PCF.
L'intervention française a débuté le 11 janvier, peu avant la menace des islamistes d'entrer à Bamako, la capitale. Mais les vacances parlementaires programmées dans la première quinzaine de mai ont conduit à avancer le débat à ce lundi. Le président François Hollande a répété vendredi que le retrait du Mali sera «progressif» en «fonction de la situation». Mardi en fin de journée, un détachement du 17e Régiment du génie parachutiste (RGP) est attendu à Montauban. Un premier groupe d'une centaine de parachutistes est rentré en France le 9 avril. L'objectif fixé par le chef de l'Etat est de ramener le contingent français au Mali à 2.000 hommes en juillet et à un millier fin 2013.
Les opérations se poursuivent près de Gao
Les militaires retirés depuis le début du désengagement sont notamment des parachutistes du 1e RCP, basé à Pamiers, du 35e RAP (artillerie parachutiste) de Tarbes, et des légionnaires du 2e REP de Calvi. Ces troupes ont participé à l'ensemble des opérations aéroportées, qui ont permis aux forces françaises de reprendre le contrôle du nord du Mali, notamment dans les régions de Tombouctou, Gao, Tessalit et Kidal.
Lancée dans l'urgence le 11 janvier, l'opération Serval a permis de démanteler les réseaux jihadistes dans le nord du pays, au prix de violents affrontements, meurtriers, notamment dans l'Adrar des Ifoghas, où les combattants d'Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI) s'étaient retranchés. L'armée française poursuit actuellement ses opérations notamment contre de petits groupes de combattants islamistes dans la région de Gao.
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