Le lieutenant français mort au Mali, Damien Boiteux, a «fait son travail en risquant sa vie pour la paix», a confié lundi sa mère, Marie-Claire. Cette disparition est «tragique» et «très dure», a affirmé Mme Boiteux, au Russey, dans le Doubs, d’où le soldat était originaire, à la veille d’une cérémonie d’hommage national à Paris. «Mon fils a fait son travail, en risquant sa vie pour la paix au Mali et aussi en France, car si on n’arrête pas Al Qaïda, l’organisation menacera un jour la France», a-t-elle ajouté.
Apprendre la mort de son fils, pilote au 4ème Régiment d’Hélicoptères Forces Spéciales (RHFS) basé à Pau, était une inquiétude avec laquelle elle vivait «depuis 25 ans», a-t-elle précisé.
En même temps, «il y a des risques dans tous les métiers, on peut aussi mourir en traversant la rue. On essaie de ne pas penser au danger, sinon on ne vit plus», confie cette mère de deux militaires.
«On avait toujours peur pour Pierre-Alexandre, notre premier fils qui était en Afghanistan. Mais finalement, c’est Damien qui est mort, alors qu’on pensait qu’il y avait moins de risques dans une gazelle», l’hélicoptère qu’il pilotait, a souligné Mme Boiteux.
Elle a appris la nouvelle de la disparition de Damien par son frère Pierre-Alexandre.
Damien Boiteux, qui servait depuis 22 ans dans l’armée de terre, a été mortellement blessé aux commandes de son hélicoptère, lors de la première phase de l’opération «Serval» consistant, en appui des forces armées maliennes, à arrêter l’avancée des groupes jihadistes vers le sud du Mali.
«Il aimait son métier, il aimait piloter. Dès l’âge de 7 ans, il voulait être pilote d’hélicoptère», se souvient sa mère.
Les parents du défunt «savaient qu’il était en Afrique, mais pas qu’il était au Mali. Ce genre d’information est secrète».
Ce spécialiste des interventions en milieu désertique était père d’un enfant.
«Il était gai, joyeux, souriant, il faisait rire tout le monde, y compris ses nièces pour lesquelles il était un tonton parfait», a-t-elle ajouté.
Les parents du pilote étaient attendus mardi à Paris, où le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, doit présider aux Invalides une cérémonie d’hommage national au lieutenant Damien Boiteux.
La dépouille du pilote français de 41 ans devrait arriver lundi soir à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle sur un vol de l’armée de l’air. Quant aux obsèques, elles sont prévues samedi en l’église du Russey.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire