mercredi 30 janvier 2013

Mali : les militaires français à Kidal, fief des islamistes

L'armée française a pris position mercredi matin sur l'aéroport de Kidal, troisième grande ville du Nord du Mali, première conquise par les rebelles touareg et les groupes islamistes en mars 2012.
Des militaires français ont pris position dans la nuit de mardi à mercredi sur l'aéroport de Kidal, troisième grande ville du Nord du Mali, après Gao et Tombouctou, ont indiqué des sources concordantes. "Un avion français s'est posé sur la piste de l'aérodrome de Kidal. Ils ont pris position sur l'aérodrome. On voit aussi des hélicoptères", a déclaré un responsable de l'administration locale.
L'information a été confirmée par une source de sécurité régionale : "Nous confirmons que des appareils français sont sur la piste d'atterrissage de Kidal, et des hélicoptères de protection dans le ciel". Un notable touareg de Kidal a témoigné dans le même sens, de même qu'un porte-parole du Mouvement islamique de l'Azawad (MIA), un groupe islamiste dissident qui a récemment assuré avoir pris le contrôle de Kidal. "Les Français ont effectivement pris position" sur la piste d'atterrissage de la ville. "Notre chef est actuellement en train de parler avec eux", a-t-il dit.
Kidal, fief d'Ansar Dine, groupe islamiste armé
Ces informations surviennent alors que les soldats français et maliens ont reconquis en 48 heures et sans rencontrer de réelle résistance les deux plus grandes villes du Nord du Mali, Gao et Tombouctou, qui étaient aux mains de groupes islamistes armés qui ont multiplié les exactions depuis plus de neuf mois.
Kidal, troisième centre régional du Nord du Mali, à 1.500 km de Bamako, dans l'extrême nord-est malien, près de la frontière algérienne, était le fief d'Ansar Dine (Défenseurs de l'islam), un groupe islamiste armé, dirigé par un ex-rebelle touareg malien, Iyad Ag Ghaly. La ville a été la première conquise par les rebelles touareg et les groupes islamistes en mars 2012. Les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) avaient ensuite été évincés de la région par leurs anciens alliés.
Selon plusieurs témoignages ces derniers jours, les principaux responsables des groupes islamistes armés se sont réfugiés dans les montagnes de la région de Kidal. Par ailleurs, des centaines de personnes ont fui Kidal vers des villages du nord, en direction de la frontière algérienne, selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l'ONU, qui affirme que l'accès à la nourriture et aux biens de première nécessité a été sérieusement affecté par le conflit et la fermeture de la frontière.

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