La France a poursuivi samedi ses bombardements aériens contre
les rebelles islamistes qui occupent le nord du Mali et
a déployé des troupes à Bamako, la capitale, tandis que les pays d'Afrique de
l'Ouest entameront d'ici lundi leur déploiement militaire pour appuyer
l'armée malienne contre les insurgés.
Une centaine d'islamistes tués à Konna
Quelques heures après l'officialisation
vendredi par la France de son soutien militaire au Mali pour empêcher une
percée vers le Sud des "éléments terroristes", les autorités maliennes ont
annoncé avoir repris la localité stratégique de Konna, ville du centre du
pays tombée jeudi aux mains des islamistes.
Voir la vidéo > Le
nord du Mali aux mains des rebelles islamistes : décryptage
"Nous avons fait des dizaines de morts, même une centaine de
morts parmi les islamistes à Konna. Nous contrôlons la ville, totalement", a
déclaré le lieutenant Ousmane Fané, à Mopti (centre), région marquant la limite
entre le nord et le sud du pays. Une source sécuritaire régionale a fait état
d'"au moins 46 islamistes" tués, alors qu'un habitant de Konna a dit avoir "vu
des dizaines de corps", d'hommes portant des tuniques arabes et des turbans.
La France s'est contentée de dire que les rebelles avaient été
repoussés de "plusieurs dizaines de kilomètres". Après la prise de Konna, les
islamistes menaçaient Sévaré, dernier verrou stratégique avant Mopti sur la
route vers le Sud et la capitale, Bamako, à 500 km de là.
L'opération Serval : raids aériens et soldats à
Bamako
La
France avait envoyé une unité à Mopti avant l'intervention aérienne de vendredi,
baptisée Serval, ainsi que "plusieurs centaines" de soldats à Bamako, a
précisé samedi le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, lors
d'une conférence de presse. D'autres frappes aériennes françaises ont eu lieu
"cette nuit et ce matin contre des concentrations d'islamistes au Mali", a
déclaré le ministre en précisant que les unités de l'armée française avaient
attaqué une colonne de rebelles se dirigeant vers Mopti.
Le chef d'état-major des armées, l'amiral Edouard Guillaud, a
précisé samedi à la presse que des avions militaires supplémentaires avaient été
envoyés en Afrique et que les chasseurs Rafale étaient susceptibles de frapper à
partir des bases aériennes en France. Il a souligné qu'à ce stade, la France
n'avait pas l'intention d'envoyer des troupes au sol dans le nord du Mali.
Mort d'un pilote de l'armée de l'air française
Le lieutenant Damien Boiteux du 4e régiment d'hélicoptères de
combat (RHC) de Pau a été mortellement blessé vendredi au cours d'un engagement
avec des groupes terroristes armés, selon le communiqué de Matignon. Le ministre
de la Défense que cet officier français avait touché lors d'un raid
d'hélicoptères "contre une colonne terroriste" se dirigeant vers deux villes de
la partie sud du Mali, Mopti et Sévaré, après la prise de Konna vendredi. De
plus, « un soldat est porté disparu", a indiqué le ministre de la Défense.
Lire aussi > Mali :
un pilote français tué dans un raid aérien
Arrivée de soldats de la Cédéo, du Niger et du
Burkina
L'arrivée des premiers soldats de la Cédéao au Mali
est imminente, a annoncé le ministre ivoirien de l'Intégration, Ali Coulibaly.
"L'ordre de déploiement a été signé hier par le président (...). Lundi au plus
tard, les troupes seront là-bas ou commenceront à arriver", a-t-il déclaré. De
son côté, le Burkina Faso a annoncé officiellement samedi le déploiement d'un
bataillon de "500 hommes" au Mali, comme le Niger qui s'est lui aussi engagé a
envoyé 500 soldats sur place dans le cadre de la Cédéao.
Les islamistes menacent la France
L'intervention militaire de la France contre les islamistes au
Mali aura des "conséquences" pour les ressortissants français à travers le monde
musulman, a déclaré samedi un porte-parole du groupe rebelle Ansar Dine.
"Il y a des conséquences, non seulement pour les otages français,
mais aussi pour tous les ressortissants français où qu'ils se trouvent dans le
monde musulman", a déclaré Sanda Ould Boumama à Reuters. "Nous allons continuer
à résister et à nous défendre. Nous sommes prêts à mourir au combat." Vendredi,
un porte-parole d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), évoquant le sort des
otages français aux mains de groupes islamistes en Afrique, avait déjà invité la
France à reconsidérer son intervention.
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