mardi 27 novembre 2012

Fermeture du 8e RA de Commercy : une rencontre pour rien

Paris. La semaine dernière, un appel de dernière minute du préfet de la Meuse Isabelle Dilhac leur annonçant une rencontre à Matignon avaient encouragé les élus, les syndicats et les commerçants de Commercy à renoncer à une manifestation devant l’Élysée pour dénoncer la dissolution du 8e régiment d’artillerie.
Cette rencontre s’est déroulée hier entre des conseillers techniques du Premier ministre, du ministre de la Défense et de l’Aménagement du territoire, le préfet de la Meuse et une délégation conduite par Bernard Muller, le maire de Commercy et le député Bertrand Pancher (élus, syndicalistes, commerçants).
Elle n’a rien donné. « Il n’y a pas eu d’annonce particulière sinon la confirmation de la suppression du régiment sans compensation immédiate et sans remplacement par une autre unité militaire. On doit se revoir en mars avril pour faire le point sur le contrat de développement économique. Je ne suis pas satisfait », constatait, désabusé, Bernard Muller.
Il veut prendre un peu de temps avant d’envisager la suite. « Nous devons débriefer. Nous avons demandé un deuxième plan de développement économique. Ils nous ont parlé du centre de formation de CMI pour les opérateurs de canons et de tourelles. On en saura plus au premier semestre. Selon eux, la dissolution est programmée depuis 2008 ». Ce centre de formation serait, selon certains connaisseurs du dossier dont Gérard Longuet, loin d’être acquis car soumis à la signature d’un contrat de vente de blindés à l’étranger. En marge de la réunion où il n’était pas, Christian Namy a demandé des précisions au préfet pour savoir ce n’est qu’un simple effet d’annonce.
Au cours des discussions de près de deux heures, les représentants du gouvernement sont restés sur la position annoncée en catimini par un général en août dernier : la dissolution du 8e RA interviendra le 1er juillet. Une pilule difficile à avaler pour Bernard Muller qui espérait autre chose d’un gouvernement, socialiste comme lui. Il aurait avoué vivement son incompréhension qu’un gouvernement soutenu par sa ville entérine la décision.
Évoquant les pertes d’activité avec le départ des soldats, les commerçants par la voix du président de l’UCIA, Serge Dupuis, ont réclamé un moratoire ou au moins une zone franche en attendant les 400 emplois de Safran et l’arrivée d’autres entreprises. Sans succès. « Je ne m’attendais à rien et je ne suis pas déçu », annonce Bertrand Pancher (UDI). « Ils nous ont répondu Non pour surseoir, Non pour un départ partiel. Ils font fi du développement du territoire. Les échanges ont été animés. Selon eux, le départ était programmé pour 2013, oubliant l’engagement de Nicolas Sarkozy. »
Le député de la Meuse envisage plus que jamais d’aller en justice. Il poursuit dès ce matin la bataille en posant une question au ministre de la Défense lors des questions au gouvernement à l’Assemblée. Sans attendre de miracle pour autant. Sur tous les fronts, le combat se complique.

http://www.estrepublicain.fr/actualite/2012/11/27/une-rencontre-pour-rien

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