lundi 26 novembre 2012

Aurélie, Vauclusienne et secrétaire médicale à la frontière syrienne

La fraîcheur de l'étang de la Bonde et des ruelles ombragées de son village, Cabrières d'Aigues, sont loin pour Aurélie G.. 40º à l'ombre sans ombre dans le désert où les tempêtes de sable se succèdent, dans un camp à Za'atari, en Jordanie, à 10 km de la Syrie.
Cette jeune femme de 30 ans est au service des réfugiés syriens au sein d'une antenne chirurgicale et d'un centre médical du service de santé des armées parti le 9 août d'Istres. "J'ai déjà effectué des missions en Guyane et en Côte d'Ivoire et participé au Tchad à un groupement médico-chirurgical (GMC) du même type qu'ici, raconte-t-elle. Notre travail humanitaire est essentiel ici. La nuit, nous entendons le bruit des combats en Syrie."
Et cette secrétaire médicale affectée au régiment de Valbonne, près de Lyon, assiste à la prise en charge massive de blessés de guerre.Ils sont pris en charge par les 22 praticiens dont 2 médecins généralistes, un épidémiologiste, un chirurgien viscéraliste, un chirurgien orthopédique, un anesthésiste réanimateur, deux infirmiers spécialisés, cinq infirmiers en soins généraux, sept aides-soignants, un psychiatre et un vétérinaire (qui surveille les conditions d'hygiène, la qualité de l'eau, la nourriture et les maladies causées par les animaux).
Déjà 55 heures d'opérations chirurgicales
"Cette nuit, un Syrien nous a été amené par les Jordaniens, il avait trois blessures par balles. Au bloc, nous opérons régulièrement des réfugiés criblés de balles. Et des personnes touchées par des éclats sur tout le corps." Une autre membre de l'équipe raconte que les soldats syriens tirent sur les réfugiés au moment où ils passent la frontière. "D'autres ont été touchés par des éclats de bombes ou d'obus et parviennent tout de même à marcher jusqu'au camp de Za'atari."
Les praticiens de l'armée française ont déjà 55 heures d'opérations chirurgicales sur place et ils sont déjà intervenus 13 heures d'affilée. Au total, cela représente 22 opérations menées jour et nuit et quelque 650 consultations au poste médical dans le cadre de cette opération baptisée "Tamour" (datte en arabe).
Même si les "conditions sanitaires sont relativement correctes" dans le camp, la chaleur, les tempêtes de sable affectent les enfants, les adolescents qui sont nombreux parmi les quelque 20 000 réfugiés qui sont arrivés en quelques jours. "Ils n'étaient que 3 000 à notre arrivée", raconte Aurélie. Une véritable ville de la détresse qui se crée en plein désert jordanien et de plus en plus de travail pour Aurélie et les 80 membres du détachement français. "Les Syriens vivent quelque chose de très dur et il est essentiel de les assister dans le cadre de cette opération humanitaire. Pour moi, c'est une expérience très forte, un enrichissement."
Au téléphone, on entend hurler la sirène d'une ambulance. De nouveaux blessés arrivent.

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