mercredi 13 juin 2012

L'armée ferme son centre de recrutement

Les cinq personnes œuvrant dans ces locaux seront mutées. L'équipe effectuait environ 80 recrutements par an. Le Cirfa de Reims reprendra les missions du Cirfa de Châlons à partir de vendredi.

«LA Marne était l'un des rares départements à avoir deux Cirfa » faisait valoir hier matin le capitaine Fredy Van de Walle, chef du Centre d'information et de recrutement des forces armées à Châlons. Une unité située sur l'avenue de Valmy, à quelques dizaines de mètres de l'entrée principale de la caserne Chanzy.

« Au plus près des jeunes »
La vitrine du bâtiment est déjà recouverte d'écriteaux indiquant l'adresse du Cirfa de Reims.
« Dans le cadre de la réforme du ministère de la Défense et afin de se rapprocher au plus près des jeunes marnais, nombreux à Reims et dans ses alentours, le Cirfa de Châlons-en-Champagne fermera définitivement ses portes le 15 juin » a expliqué le ministère de la Défense dans un bref communiqué. Reims « deviendra le grand pôle recrutement des armées de la région Champagne-Ardenne » ajoute le même texte.
Faute de « jeunes », le chef-lieu de région perd donc une nouvelle fois quelques précieux emplois.
Le processus de Révision générale des politiques publiques (RGPP) poursuit sa marche, enclenchée en 2008.


Les recrutements sont désormais effectués par des structures relevant à la fois de l'armée de l'Air, de la Marine nationale et de l'armée de Terre, afin de réaliser des économies de fonctionnement.
C'est pourquoi les Cirfa ont succédé aux Cirat, qui ne relevaient que de l'armée de Terre. À partir de vendredi, un seul centre concentrera les missions de recrutement et d'information des armées. À terme, l'objectif est de ne conserver qu'un Cirfa par région.
« Le Cirfa de Châlons ferme, mais le recrutement ne s'arrête pas ! » insiste le capitaine Van de Walle. Des permanences seront assurées une journée par semaine à la Mission locale, d'autres dispositifs de ce type sont d'ailleurs mis en place dans les différentes agglomérations marnaises. Car le recrutement reste primordial pour le ministère de la Défense. Un peu moins de 80 jeunes s'engageaient chaque année grâce au centre de Châlons, séduits par l'une des 400 spécialités proposées.
L'édifice de l'avenue de Valmy est rempli de cartons, le déménagement de ses services est en cours. Les quatre militaires constituant l'équipe seront rapidement mutés (dont un à Reims et un autre à Mourmelon-le-Grand). Le civil qui complétait l'effectif part à la retraite. Les locaux devraient rester vides jusqu'à l'aménagement de la future Zac, donc le lancement des travaux repose encore sur un calendrier mouvant.


Le discours du capitaine, affecté à Châlons depuis 2008, est bien rôdé. Sitôt la fermeture du Cirfa présentée, ses arguments de conseiller en recrutement reprennent le dessus. « Il y a aujourd'hui dans l'armée beaucoup plus de possibilités d'évolution qu'autrefois. 50 % des officiers sont issus des sous-officiers, et 70 % des sous-officiers proviennent du rang » avance-t-il, convaincu, avant d'ajouter qu'à ses yeux l'armée est plus un « escalier » qu'un « ascenseur » social, parce qu'il faut en gravir les marches une à une, via des concours ou des examens.
Les futures recrues, sensibles à ce discours, devront prendre la direction de Reims.


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