dimanche 13 mai 2012

La coopération militaire franco-britannique a du plomb dans l'aile

L'information est tombée jeudi : le ministre britannique de la Défense a annoncé que Londres revenait à son choix initial de l'avion de combat F-35B américain pour équiper ses porte-avions. Une décision aux conséquences lourdes sur la coopération militaire franco-britannique puisqu'elle se fait aux dépens de l'interopérabilité des forces aéronavales des deux pays.

La réaction de la France vendredi est d'ailleurs sans équivoque : Paris regrette le choix du F-35B américain pour équiper les porte-avions britanniques qui "risque de limiter la coopération aéronavale" franco-britannique, a indiqué vendredi le ministère des Affaires étrangères. "Ce choix risque de limiter notre coopération aéronavale, ce que nous regrettons", a déclaré Bernard Valero, porte-parole du Quai d'Orsay lors d'un point presse, à propos de cette décision qui aura pour conséquence que les avions français
Rafale ne pourront pas se poser sur le futur porte-avions britannique, Queen Elizabeth. "Nous voulons croire que cette décision, dont le gouvernement britannique affirme qu'elle est fondée sur des raisons budgétaires, ne remet pas en cause notre coopération dans le domaine aéronaval", a-t-il ajouté, "prenant note" de la décision du Royaume Uni de choisir l'avion de combat F-35 B à décollage vertical, au détriment du F-35 C à décollage par catapulte.

Pas de Rafale sur le Queen Elizabeth
Londres hésitait entre ces deux versions de l'avion de combat fabriqué par la même société américaine Lockheed Martin pour équiper la Royal Navy et la Royal Air Force (RAF): le F-35B à atterrissage et décollage vertical et le F-35C lancé par catapultes. Le Premier ministre David Cameron avait, en 2010, vanté aux députés britanniques l'interopérabilité du F-35C avec les porte-avions français et américains.

Son gouvernement a finalement renoncé à se doter du F-35C du fait de "l'augmentation inacceptable (du coût) et des délais" qu'impliquait un tel choix. L'une des conséquences de ce revirement est que les avions français Rafale ne pourront pas se poser sur le pont du Queen Elizabeth dépourvu de catapultes, et qui reste à construire d'ici 2020.

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