Déployés sur la base aérienne d’Albacete (Espagne), les Français mettent en œuvre des moyens importants et variés : quatre Mirage 2000 D, deux Rafale C, deux Mirage 2000 C, un avion-radar E-3F et deux Alphajet. Deux Super Etendard de la marine nationale complètent les moyens aériens français.
Au sol, du personnel du groupe de télécommunications 10.800 d’Orléans réalise du brouillage radio, tandis qu’un détachement de l’escadron de défense sol-air 1/950 d’Istres déploie une cellule tactique et deux unités d’acquisition de tir de Crotale NG. L’ensemble de ces menaces simulées, rendent l’environnement opérationnel de cette formation très proche de la réalité.
« En 2012, les nations participant à TLP ont décidé de concentrer leurs moyens en organisant quatre grosses sessions , explique le commandant Sébastien Salgues, pilote de chasse français et, depuis septembre 2011, premier Français responsable de la Flying Branch (division des activités aériennes) à Albacete. Ce premier TLP de l’année rassemble pas moins de 30 avions Blue Air (simulant les forces amies), ainsi qu’une dizaine d’avions Red Air (plastronnant des avions agresseurs). Tous ces avions proviennent de France, des États-Unis, d’Italie, de Belgique, d’Espagne, et d’Allemagne ».
TLP permet aux pilotes de chasse participants de décrocher la qualification de «chef de mission», aussi appelée «Mission Commander » dans l’Otan. Ce label leur donne les compétences pour diriger des missions complexes sur des théâtres d’opérations de type COMAO (Composite Air Operations - dispositifs complexes d’aéronefs différents réalisant des missions à multiples objectifs). « C’est ce genre d’opérations aériennes complexes qui ont été récemment menées avec succès au-dessus de la Libye », détaille le commandant Salgues.
Chaque jour, une importante COMAO est programmée. Cette dernière obéit à un scénario régi par de multiples facettes : missions d’interdiction aérienne, d'entraînement au combat aérien de type DACT (Dissimilar Air Combat Training ), attaques au sol de type CAS (Close Air Support – appui aérien rapproché) ou Dynamic Targeting (attaque d’opportunité).
« Les journées sont longues et éprouvantes pour les participants au TLP , détaille le commandant Salgues. Les vols ne représentent qu’une petite partie de leur travail. La préparation et la planification en amont sont très longues. Les vols se poursuivent au sol par une phase complète de débriefing au cours de laquelle les actions de chaque participant sont finement décortiquées. »
Cette année, pour la première fois, un réseau mettant en œuvre la Liaison 16 (L16) est déployé à Albacete. Ce système assure une mise en réseau des moyens offensifs et défensifs et permet de suivre en temps réel les évolutions de chaque appareil. Au sol, un centre de commandement composé d’une dizaine de personnes peut ainsi en temps réel savoir où se situe chaque appareil et lui ordonner de modifier la mission qui lui était impartie au départ. « La L16 est désormais incontournable dans les opérations modernes , explique le commandant. Elle améliore nettement l’efficacité opérationnelle dans des engagements de plus en plus complexes. Au sein de TLP, nous développons son utilisation. Toutes les fonctionnalités ne sont pas encore pleinement opérationnelles. Nous nous trouvons encore dans une phase de développement, mais les premiers avantages du recours à la L16 sont déjà perceptibles. »
Installé sur la base aérienne d’Albacete depuis 2009, la formation TLP était auparavant dispensée à Florennes en Belgique. L'encombrement et l'exiguïté de l'espace aérien belge et des pays environnants ont grandement motivé ce choix. En effet, la plus grande taille des zones de travail en Espagne augmente la marge de manoeuvre des équipages. En outre, ils bénéficient également de conditions météorologiques clémentes, paramètre indispensable à l’activité aérienne.
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