A la demande de la Marine nationale, le 3e RG est allé apporter son soutien humain et matériel à une opération de déminage dans le Pas-de-Calais. Les neuf soldats doivent rentrer cet après-midi. Sauf découverte de dernière minute.
ENTRE 10 et 15 pieux de Rommel. De quoi faire de sacrés dégâts sur cette plage du Pas-de-Calais… Mais qu'est-ce qu'un pieu de Rommel exactement ? Pour faire court, ce sont des pieux antidébarquement, posés à proximité des côtes ou sur la plage.
Gros blocs de béton remplis d'explosifs, prolongés par une tige métallique, ces mines servaient à repousser les vaisseaux alliés des plages françaises. « On a également retrouvé un obus de 280 » confie le lieutenant de vaisseau Yann Geoffroy de la Marine nationale. Vestiges peu glorieux d'une époque où les Allemands craignaient un débarquement du côté de la Manche, toute cette artillerie représente aujourd'hui encore de réels risques d'explosion.
C'est sur la plage de Wissant qu'une quinzaine de ces pieux de Rommel (blocs de béton d'un mètre cube environ) ont été découverts, déterrés par les marées et les années successives. Bourrés d'explosifs, ils présentaient encore des risques de déclenchement en cas de contact avec une lourde charge.
Afin de les neutraliser, la préfecture a donc programmé une vaste opération de déminage dans le courant de la semaine, à laquelle un détachement du 3e régiment du génie de Charleville-Mézières a participé.
Dunes et trous dans le sable
« Effectivement », poursuit le lieutenant Yann Geoffroy, « en accord avec l'armée de terre et avec l'appui de l'état-major, neuf soldats du 3e régiment de Charleville sont venus en renfort sous les ordres de l'adjudant Le Noach ». Accompagné de deux tractopelles et de deux camions bennes montés sur plateau, d'un mécanicien et d'un infirmier, les militaires carolos ont pu « profiter » de la plage quelques jours. « Je pense que ces hommes ont été satisfaits de travailler sur un territoire autre que la campagne ou la forêt. »
Creuser, dégager les pieux, puis les déplacer de quelques dizaines de mètres dans une zone de protection : voilà, dans les grands traits, le travail qui a été celui des militaires de Charleville-Mézières.
« Dans le cadre d'une dépollution pyrotechnique », enchaîne le capitaine Barriere du 3e régiment, « sept militaires ainsi que deux engins du génie rapides ont été détachés pour dégager les blocs ». En parfaite coopération avec le groupe des plongeurs démineurs de la Manche, les explosifs ont été déclenchés sans aucun danger pour la population locale. « L'opération bien conduite mardi va donc se poursuivre ce jeudi », rassure le lieutenant Geoffroy. « Ils ont dû creuser, faire sauter le béton qui entourait les charges, puis créer un site de protection aux explosions entourée de dunes de sable. »
Et puis, boum…
« Pour déclencher les explosions », explique un gradé présent sur place, « il faut respecter un périmètre car les éclats peuvent voler jusqu'à 1 500 mètres à la ronde ». Ainsi, la plus grosse charge retrouvée (un obus de 280 millimètres) a nécessité de garder confinés chez eux les habitants de Wissant. « Cette après-midi (hier), les plongeurs démineurs ont déclenché une charge directement dans l'eau », continue d'expliquer le capitaine Barriere. « Car cela permet d'amortir les projectiles et garantit une plus grande sécurité. »
La procédure de dépollution pyrotechnique durera encore toute la matinée. Puis les militaires du troisième régiment devraient reprendre la route pour Charleville-Mézières vers la fin d'après-midi. Retour à la maison
http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/le-3e-regiment-du-genie-en-operation-de-deminage
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