Mourir à 20 ans ? Drôle de question, que les élèves officiers de l'armée de terre des écoles de Saint-Cyr Coëtquidan se posent. ...
En s'entraînant comme des fous dans la forêt de Brocéliande à 50 km de Rennes, en bûchant pendant trois ans, ils pensent tous à « l'Afgha », comme ils disent ils veulent tous s'y rendre, au premier rang, dans l'infanterie ou le génie ils en connaissent les risques.
Il y a quinze ans, en sortant de Guer (l'école est située sur la commune...), leurs aînés n'avaient pas de pression équivalente. Au mieux, ils espéraient une mission de maintien de la paix, le casque bleu et l'interdiction de tirer.
Depuis 2001, qu'on le veuille ou non, la France fait la guerre en Afghanistan. Certes, c'est le métier du soldat. Le pays en paye le lourd prix : soixante-seize morts, dont vingt-quatre cette année.
La vision de l'engagement n'est plus la même ça ajoute quelque chose. » Ce futur lieutenant, tête et corps bien faits, réalise un mémoire de groupe au thème évocateur : « La réinsertion des soldats blessés en service. » Le retour au régiment - « Trois, quatre ans plus tard, plus personne ne les connaît. On les regarde comme des blessés, plus comme des héros » -, les syndromes post-traumatiques difficiles à accepter et à reconnaître, les problèmes d'assurances... Jérémy Bellot n'élude rien : « On a tendance à méditer, à réfléchir à notre engagement. » Au début de la formation de trois ans, les élèves officiers passent un mois et demi à peser cet enjeu lors d'une session intitulée « Sacrifice, honneur et conflits contemporains ».
« On y aborde le sujet de notre mort, celle de nos soldats, car nous sommes appelés à commander, et aux conséquences que cela entraîne sur les familles, l'entourage », explique l'élève officier Alexis Guégan, 22 ans. Ce ne sont pas tout à fait des jeunes comme les autres.
« Les opérations extérieures, l'Afghanistan, on y pense tout le temps, on en rêve, avoue Alexis Guégan.
J'ai encore une petite chance d'y aller. Mais je n'ai pas d'inquiétude, il y aura d'autres conflits. Attention, je ne parle pas d'un jeu vidéo, mais de commander sous le feu, au combat, trente bonshommes et leur transmettre un message. Le risque de mourir ou d'être blessé renforce l'engagement, lui donne un sens. »
http://www.lavoixdunord.fr/France_Monde/actualite/Secteur_France_Monde/2011/12/17/article_ces-jeunes-eleves-officiers-de-saint-cyr.shtml
Il y a quinze ans, en sortant de Guer (l'école est située sur la commune...), leurs aînés n'avaient pas de pression équivalente. Au mieux, ils espéraient une mission de maintien de la paix, le casque bleu et l'interdiction de tirer.
Depuis 2001, qu'on le veuille ou non, la France fait la guerre en Afghanistan. Certes, c'est le métier du soldat. Le pays en paye le lourd prix : soixante-seize morts, dont vingt-quatre cette année.
Pas de la science-fiction
Jérémy Bellot, élève de deuxième année de 20 ans, a ouvert pour de bon les yeux quand il a rencontré des blessés d'Afghanistan, quatre marsouins de Vannes : « C'était très enrichissant de les rencontrer, deux touchés physiquement et deux souffrant d'un syndrome post-traumatique. Quand on prépare le concours, cette réalité paraît lointaine. Le sujet n'est pas tabou, mais c'est presque de la science-fiction. On découvre un autre monde, réel.La vision de l'engagement n'est plus la même ça ajoute quelque chose. » Ce futur lieutenant, tête et corps bien faits, réalise un mémoire de groupe au thème évocateur : « La réinsertion des soldats blessés en service. » Le retour au régiment - « Trois, quatre ans plus tard, plus personne ne les connaît. On les regarde comme des blessés, plus comme des héros » -, les syndromes post-traumatiques difficiles à accepter et à reconnaître, les problèmes d'assurances... Jérémy Bellot n'élude rien : « On a tendance à méditer, à réfléchir à notre engagement. » Au début de la formation de trois ans, les élèves officiers passent un mois et demi à peser cet enjeu lors d'une session intitulée « Sacrifice, honneur et conflits contemporains ».
« On y aborde le sujet de notre mort, celle de nos soldats, car nous sommes appelés à commander, et aux conséquences que cela entraîne sur les familles, l'entourage », explique l'élève officier Alexis Guégan, 22 ans. Ce ne sont pas tout à fait des jeunes comme les autres.
« Les opérations extérieures, l'Afghanistan, on y pense tout le temps, on en rêve, avoue Alexis Guégan.
J'ai encore une petite chance d'y aller. Mais je n'ai pas d'inquiétude, il y aura d'autres conflits. Attention, je ne parle pas d'un jeu vidéo, mais de commander sous le feu, au combat, trente bonshommes et leur transmettre un message. Le risque de mourir ou d'être blessé renforce l'engagement, lui donne un sens. »
http://www.lavoixdunord.fr/France_Monde/actualite/Secteur_France_Monde/2011/12/17/article_ces-jeunes-eleves-officiers-de-saint-cyr.shtml
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