Une cérémonie qui, en l'absence de ces derniers témoins des combats de 14-18, a également servi cette année à rendre hommage à tous les soldats morts pour la France. Le chef de l'Etat a ainsi rendu un hommage particulier aux 24 soldats de l'armée française tués au cours des douze derniers mois en Afghanistan. Avant d'annoncer le dépôt "dans les semaines qui viennent" d'un projet de loi faisant du 11 novembre "la date de commémoration de la Grande guerre et de tous les morts pour la France". Le gouvernement apportera par ailleurs "son soutien à la proposition de loi visant à rendre obligatoire l'inscription sur les monuments aux morts des noms des morts pour la France", a-t-il précisé. "Je pense en particulier à tous les morts en opérations extérieures. Ceux qui sont tombés en Indochine, à Suez, en Afrique du nord, mais aussi dans les Balkans, au Moyen-Orient, au Tchad, en Côte d'Ivoire, en Afghanistan, ont droit au respect et aux honneurs que la Nation réserve à ceux qui ont fait pour elle le sacrifice de leur vie". Mais le chef de l'Etat a tenu à préciser : "Qu'il soit bien clair qu'aucune autre commémoration ne sera supprimée". Il doit ensuite, dans l'après-midi, se consacrer au souvenir de la Première Guerre mondiale en se rendant notamment à Meaux, en Seine-et-Marne, pour inaugurer le nouveau Musée de la Grande Guerre.
"Une nouvelle ère dans notre mémoire collective"
Cette annonce de projet de loi était attendue : le 11 novembre 2011 ouvre, avait indiqué l'Elysée avant les cérémonies, "une nouvelle ère dans notre mémoire collective". "Désormais ce sont tous les morts pour la France, ceux d'hier et d'aujourd'hui", qui seront associés à l'hommage de la Nation" lors de ces cérémonies. Douze unités des trois armées ayant servi en Opérations extérieures (Opex), en Afghanistan, en Côte-d'Ivoire ou au Liban, ont ainsi été décorées de la fourragère de la Croix de la Valeur militaire. Le Porte-avions Charles de Gaulle, le Bâtiment de projection et de commandement (BPC) Tonnerre, déployé lors des opérations en Libye, et l'Hôpital d'instruction des armés de Percy à Clamart, ont été notamment honorés. Plus de 8000 militaires français sont actuellement projetés sur une vingtaine de théâtres d'opérations dans le monde faisant, selon l'Elysée, "de la France l'un des pays les plus impliqués dans les actions destinées à garantir la sécurité internationale et le rétablissement de la paix".
Mais cet élargissement de l'objet des cérémonies du 11 novembre n'est pas allé sans polémique. La FNACA, l'une des grandes associations françaises d'anciens combattants d'Afrique du nord, s'est dite farouchement opposée à l'idée d'une journée unique de commémoration de toutes les guerres, sous-entendue selon elle dans le message du président Nicolas Sarkozy pour ce 11 novembre. Aussi le secrétaire d'Etat aux anciens combattants, Marc Laffineur, a-t-il voulu rassurer vendredi matin en indiquant que les dates de commémoration des différents conflits auxquels la France a pris part seraient maintenues. "Les autres conflits seront fêtés. La Seconde guerre mondiale le 8 mai. Bien sûr, le 8 mai restera férié. Et les autres conflits aussi auront leurs dates", a-t-il déclaré sur France Info. "Chacun peut fêter sa date, chaque association. Je crois qu'il faut vraiment respecter ces dates, surtout tant qu'il y a des vivants de ces conflits. Mais je crois que les soldats déployés en opérations extérieures incarnent l'héritage des poilus et méritent leur place dans notre mémoire".
A l'issue de la visite aux soldats ayant participé aux opérations en Libye sur la base de Mont-de-Marsan, le ministre de la Défense, Gérard Longuet, avait estimé pour sa part jeudi que "le 11 novembre est sans doute la date la plus emblématique" pour rendre hommage à tous les soldats "morts pour la France", en soulignant : "Le dernier poilu nous a quitté il y a quelques années. Ce million et demi de morts doit parrainer le sacrifice de tous les soldats français de toutes les générations".
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