Mise en scène
On s’y croirait ! La base, située sous une ligne de crête, protégée par d’imposants remparts et barbelés, constitue la reproduction exacte de l’endroit où les combattants français vont passer leur hiver et le début du printemps, au coeur du pays taliban. L’endroit n’a rien d’un club de vacances.Lever 6 heures. La nuit fut courte en raison d’une alerte nocturne qui s’est soldée par des échanges de tirs nourris avec de faux insurgés. Un scénario réaliste. Café rapide. Petit déjeuner tiré des rations de combat. Puis, c’est le briefing pour préparer la mission du jour. Le lieutenant Emilien, chef de section au 1 er RI, explique à ses hommes ce qu’ils devront faire.
Alerte à l’engin explosif
Debout au-dessus du « bac à sable», c’est à dire la maquette improvisée du terrain, avec petits cailloux et brindilles pour figurer les villages ennemis et les sentiers, il attribue à chacun sa tâche. De faux soldats de l’armée nationale afghane, déguisés, kalachnikov à la main, font partie de la mise en scène. Ce sont eux qui, tout à l’heure se feront les intermédiaires avec les villageois afghans, eux aussi des soldats grimés, à l’approche de la « cible «, un petit groupement de maisons où se cacheront des insurgés…Système de communication par ostéophonie -par les os de la mâchoire-, fusils Famas équipés de lunettes de vision nocturne, gilets pare-balles Tigre de dernière génération, appareils de transmission de données numérisées en temps réel, GPS personnels : les hommes portent leurs équipements FELIN, quarante kilos de technologies de pointe qui les transforment en guerriers du futur. Départ en VAB, les véhicules à l’avant blindé, pour moins d’un kilomètre. Et première alerte ! Un engin explosif a été signalé sur la route. La colonne s’immobilise. Des tireurs prennent position, en protection, tandis que les équipes cynophiles et les spécialistes du déminage commencent les recherches. Celles-ci vont durer une bonne heure, avec chiens et appareils de détection. Chacun connaît son rôle et le remplit exactement comme s’il se trouvait dans une vallée afghane hostile. En répétant avant le départ toujours les mêmes gestes et les mêmes procédures, les soldats français seront moins dépaysés une fois sur le terrain.
Puis, c’est la progression dans les sous-bois qui, à cette saison, embaument le thym. C’est long, très long. Chaque buisson est scruté. Chaque rocher exploré. Le colonel Didier Gros, commandant du 1 er RI et du Battle Group Picardie se félicite de ces entraînements « très concrets «, menés sous la houlette de mentors, eux-mêmes de retour d’Afghanistan, à même d’expliquer la bonne attitude à ceux qui vont partir. « Les soldats mesurent le travail accompli et ce que l’organisation tactique et technique représentera sur place «, précise le patron du Régiment de Sarrebourg.
Trouver une cache d’armes ou arrêter un rebelle
L’arrivée au village afghan, quelques baraques de bois construites spécialement pour l’entraînement, est un monument du genre. Le traducteur afghan, en l’occurence il est plutôt antillais, va à la rencontre du malek, le chef de la tribu, habillé en tenue traditionnelle. Il s’adresse à lui : « Nous souhaitons fouiller une maison et ensuite il n’y aura pas de problèmes, on vous laisse tranquille. Est-ce que l’entrée est piégée ? «. Le malek fait mine de refuser. Des négociations s’ensuivent.Enfin, les combattants, toujours aussi prudents, prennent position. But du jeu : découvrir une cache d’armes, arrêter un rebelle, se confronter à des situations proches du réel. Par exemple, dans l’une des maisons, un soldat, sous une burqa bleue, joue la femme effarouchée. Vraie Afghane ou terroriste caché sous un tchador ? La guerre, c’est aussi savoir gérer ce genre de situation…retrouvez l'article et son diaporama sur l'Est Républicain en cliquant sur ce lien..................
http://www.estrepublicain.fr/guerre-et-conflit/2011/10/21/prets-pour-l-afghanistan
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