samedi 15 octobre 2011

Le général Georgelin évoque à Lille le fantôme d'une Europe de la défense

Ancien chef d'état-major des armées, grand chancelier de la Légion d'honneur, ancien chef d'état-major particulier du président de la République de 2002 à 2006 : c'est un très haut gradé qui s'est rendu à Lille, mercredi soir, pour y tenir une conférence à la Maison de l'éducation permanente. ...  
Le thème : « Pourquoi est-il si difficile de bâtir une Europe de la défense ? » Près de deux cents personnes - parmi lesquelles de nombreux militaires - ont répondu à l'invitation. La présentation du général et de son CV est chronophage. Lui-même reconnaît une certaine pression au moment de prendre la parole après la longue énumération de ses faits d'armes

Baisse des crédits

De quoi parle-t-on, lorsque l'on évoque une Europe de la défense ? Sur le site Internet du ministère de la Défense, on peut lire ceci : « La défense européenne ne signifie pas la défense collective des pays européens contre une agression extérieure, qui reste garantie par l'OTAN, mais la gestion des crises à l'extérieur de l'Union européenne. » Ce que Jean-Louis Georgelin confirme : « À aucun moment il n'est question d'armée européenne. » Cette référence à l'OTAN figure parmi les principaux freins à l'avancée des discussions au sein de l'Union européenne : « L'OTAN est perçue comme l'organisation militaire solide et sérieuse qui rassure et qui apparaît comme l'assurance vie et garantit la survie des nations européennes. » Ces mêmes nations qui sont aujourd'hui 27 et qui rencontrent de plus en plus de difficultés à trouver des consensus : « Nous sommes passés en 2004 de 15 à 25. C'est une date pivot. Ça a tué toute idée d'Europe fédérale et de défense européenne. Les Baltes sont obsédés par la question de la menace russe qui pèse sur leurs frontières. C'est difficile pour un Espagnol ou un Portugais de s'intéresser à ces questions-là. » D'autant que la crise et la question des déficits budgétaires qui en découle n'arrangent pas la lente décrépitude des crédits alloués à la défense. « Les questions de défense ne retiennent l'attention que sous l'empire de la nécessité. Dans le contexte actuel, il est difficile de donner une réalité budgétaire aux idées et aux décisions. » Enfin, selon le général, « la mondialisation tend à évacuer l'idée de guerre et les nations préexistantes ne veulent pas abandonner leur souveraineté. La construction d'une Europe de la défense se heurte à ces deux réalités fondamentales. »
http://www.lavoixdunord.fr/France_Monde/actualite/Secteur_France_Monde/2011/10/15/article_le-general-georgelin-evoque-a-lille-le-f.shtml

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