samedi 22 octobre 2011

La caserne de gendarmerie porte désormais son nom Le juste hommage au commandant Descamps

Lorsqu'il était en poste à Soissons, le capitaine Descamps s'est engagé dans la Résistance. Cela lui vaudra d'être exécuté par les nazis. Depuis hier, la caserne porte son nom.
UNE promotion de l'école des officiers de la gendarmerie, la caserne de Valenciennes et une rue soissonnaise portaient déjà son nom. Depuis hier, juste hommage à celui qui en a été le commandant, la gendarmerie de Soissons a pris, à son tour, le nom du chef d'escadron Henri-Clotaire Descamps. Les hasards de la vie avaient voulu qu'après avoir débuté sa carrière militaire au 171e RI à Soissons, il fût affecté le 14 août 1940 au poste de commandant de la section de gendarmerie soissonnaise, rue des Francs-Boisiers.
Dès son arrivée dans la cité du Vase, il s'engageait dans la Résistance et intégrait le groupe Vérité française dont il devenait « l'animateur principal sur le Soissonnais, le conseiller très écouté, le véritable chef moral ». Malgré les risques, il organisera lui-même des centres de sabotage et de parachutage. « J'ai toujours suivi le chemin de l'honneur », expliquait-il.
Refus de l'humiliation
Cette implication lui vaudra d'être arrêté par la Gestapo. Blessé par balle, il fut torturé. C'était sans connaître le courage d'Henri-Clotaire Descamps, qui paiera de sa vie son refus de lâcher les noms de ses compagnons qui jugeaient, comme lui, illégitime le régime de Vichy. Déporté en Allemagne, il sera exécuté le 5 décembre 1942.
Hier, l'hiver était là à l'heure d'honorer sa mémoire. Mais pour le chef d'escadron Lefèbvre, commandant de compagnie, « peu importe le froid. Aucune journée ne sera jamais aussi froide que celle du 5 décembre 1942 à 5 heures du matin dans les fossés du camp de Brandenbourg, quand les veines d'Henri-Clotaire Descamps se glacèrent. »
Pour le commandant de compagnie, « par cet hommage public se trouve consacré le souvenir de cet officier dont la carrière courte, droite et glorieuse, offre le témoignage de l'héroïsme le plus pur et une foi ardente dans la destinée de la patrie ».
Le maire Patrick Day, le colonel Louvet, commandant de groupement, et le préfet Pierre Bayle saluaient, eux aussi, le « maillon » important que constituait le capitaine Descamps dans le réseau Vérité française, son « sens suprême de l'honneur » et son « refus de l'humiliation de la défaite et de l'Occupation ».
Par la voix de son arrière-petit-fils, Hugues François, qui a lu le texte de Pierre Descamps écrit à la mémoire de son père, c'est évidemment l'hommage de la famille qui était le plus émouvant. « Il est juste et salutaire que son nom soit donné à cette caserne de Soissons, cette ville chère à son cœur, afin de perpétuer la mémoire de celui qui, avec ses héroïques frères d'armes, eut le courage de ramasser les tronçons du glaive, pour rendre à la France l'honneur. »

http://www.lunion.presse.fr/article/autres-actus/la-caserne-de-gendarmerie-porte-desormais-son-nom-le-juste-hommage-au-commandan
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