Cuges "assiégée" par les légionnaires

6h30 hier matin, tout est calme dans les rues de Cuges-les-Pins encore ensommeillées. Pourtant, les quelques habitants qui promènent leur chien sentent bien qu'il se trame quelque chose. Des militaires armés jusqu'aux dents se mettent en position en plusieurs points stratégiques du village. Notamment devant la mairie où une jeep est en faction.

On entend la radio crachoter des instructions : "Bartavelle à Soleil, la section rouge va vous rejoindre sur Papa Charlie… Les Bleus ne sont plus qu'à 2,5 km au Nord-Est !" Bartavelle est le nom de code du capitaine Gabel qui dirige une des sections ennemies qui, depuis deux jours, tiennent le siège de Cuges face aux "gentils" légionnaires chargés de libérer la cité. Et Soleil n'est autre que le colonel Des Courlis, chef de corps au 1er Régiment de la Légion étrangère, basé à Aubagne, en charge de cet exercice annuel. Car, il s'agit bien de manoeuvres d'entraînement, les Cugeois le savent puisqu'ils ont été prévenus depuis deuxmois dans leur bulletin municipal.

Comme en Afghanistan, en Côte d'Ivoire ou au Kosovo

Il est 8heures et la vie reprend peu à peu dans le coeur du village. Les premiers coups de feu retentissent dans la colline. Les "gentils" légionnaires, dirigés par le commandant Boutry, avancent à pas feutrés dans les bois; un terrain qui correspond à ce que rencontrent les légionnaires en Afghanistan, en Côte d'Ivoire ou au Kosovo puisque les combats font rage aux abords et dans les zones urbanisées. Ils sont reconnaissables à leurs casques et à leur énorme barda qui les fait ressembler à des tortues ninja.

Les cinquante "méchants" sont coiffés de chapeaux mous et maintiennent leurs positions dans le centre autour de la poste, de l'église ou de la mairie. Ils sont en nombre inférieur, de l'ordre de un contre trois. En tout, ce sont 300légionnaires qui se sont déployés sur le secteur en partant de Signes mercredi et infiltrant les communes voisines de Cuges jusqu'au combat final hier.

Il est près de 9heures et les premiers tirs se rapprochent du centre. Les badauds s'installent au café du coin ou sur le parking de l'école pour profiter du "spectacle qui anime le village". 9h30, le dernier bastion des forces ennemies encerclé à la mairie est attaqué. Le dispositif de combat touche à sa fin, même s'il reste encore quelques hommes prêts à en découdre au moment où l'attention se relâche chez les "gentils" vainqueurs. Vers 10heures, l'affaire est pliée et les légionnaires partent en laissant le village à sa quiétude habituelle.

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