«Espacez! Ne faites pas le lapin Duracell!» Sous un soleil intense, les troupes du régiment du service militaire adapté (RSMA) de Saint-Jean-du-Maroni, en Guyane, apprennent à marcher au pas. Ce sont eux qui ouvriront le défilé du 14 Juillet sur les Champs-Elysées, alors que 2011 est l'Année des outre-mer.
Mais ces soldats ne sont pas des militaires comme les autres. Il s'agit de jeunes volontaires en très grande difficulté sociale qui, en signant à l'armée, bénéficient d'une formation professionnelle (70% de leur emploi du temps) et militaire. Et qui (ré)apprennent les fondamentaux, comme lire, écrire ou compter. Ou encore à passer le permis de conduire ou un brevet premiers secours. Un outil d'insertion – comme pouvait l'être le service militaire obligatoire – qui continue d'exister en outre-mer.
Une intégration par le militaire
«Il s'agit aussi d'apprendre à se lever à l'heure et dire bonjour», souligne le colonel Frédéric Pichon, chef de corps du RSMA de Guyane. «La fonction intégratrice passe par les fondamentaux du statut de soldat: la tenue, la discipline, le port de l'arme qui impose une responsabilité énorme», explique le lieutenant-colonel Philippe Rech, à la tête du RSMA. «Nous ne sommes pas pour autant un centre de prérecrutement», insiste le colonel Pichon.
Seuls 5 à 6% des jeunes s'engagent dans l'armée à l'issue du service qui peut durer de six à douze mois. C'est dans les métiers de la sécurité, de la restauration et des transports routiers que le taux d'insertion – en moyenne de 64,4% – est le meilleur. Une chance dans un département où le taux de chômage des jeunes oscille entre 20 et 25%. Un département où il faut aussi prendre en compte la question des barrières linguistiques – tout le monde ne parle pas français – et où les difficultés de transport sont autant de freins à l'emploi. Restent 15 à 20% des jeunes qui abandonnent le RSMA avant la fin du stage.
http://www.20minutes.fr/article/756922/mieux-armes-rebondir
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire