dimanche 19 juin 2011

Restructuration des armées : trois ans de crise

Il y aura bientôt trois ans que François Fillon a annoncé la nouvelle « saignée » qui devait frapper la Lorraine, et singulièrement la Moselle.

DOSSIER

Le plan de modernisation de la Défense, selon la terminologie officielle, s’annonçait pour la région aussi dramatique que le fut dans les années 70-80 la restructuration de la sidérurgie. Plus de 7 000 emplois directs sont en train d’émigrer vers d’autres cieux, entraînant avec eux les prestataires de services et les commerces.
Dans le même temps, l’État a tenté de limiter les dégâts en « accompagnant » la (re) fonte de la carte militaire lorraine. Les annonces initiales de compensations ont parfois été améliorées grâce au harcèlement opéré par les élus locaux, dont les efforts ont été concrétisés par les lots de consolation apportés par le chef de l’État, lors de ses visites en Moselle, les 8 et 15 octobre 2009.
Trois ans après le séisme, beaucoup de chemin a été parcouru, parfois dans la douleur. La sérénité est presque de mise, à Bitche, où le 16 e bataillon de chasseurs est rapatrié de Saarburg (Allemagne) pour prendre la place du 57 e d’artillerie. À Commercy, on tend le dos malgré le moratoire apporté au départ du 8 e régiment d’artillerie. Dans l’agglomération messine, l’arrivée cette semaine du régiment franco-allemand des hussards met un peu de baume au cœur pour surmonter, notamment, les départs du 2 e génie, dissout il y a un an, du 1 er régiment médical, qui vient de rouler son drapeau, et des aviateurs de la BA 128, dont l’exode commencera cet été.

Effets à long terme

À Dieuze, en revanche, l’installation imminente d’un centre de formation initiale de l’armée n’empêche personne de pleurer le transfert à Martignas-sur-Jalle du 13 e régiment de Dragons parachutistes.
Globalement, les arrivées sont loin de contrebalancer les départs, d’autant que pour chaque militaire qui boucle ses valises, c’est une famille qui déserte la région. C’est la logique de la réforme de l’armée, qui « n’est pas là pour aménager le territoire », comme le rappelait avec une belle franchise le président de la République en 2009. L’État s’est donc investi dans une série de mesures compensatoires plus ou moins efficaces.
Metz et Dieuze bénéficient de « contrats de redynamisation » dotés respectivement de 32 et 10 M€, et un plan local de restructuration de la Moselle est accompagné d’un crédit de trois millions. Il semble, en outre, que la promesse de Nicolas Sarkozy de transférer à Metz 1 500 emplois publics avant 2015 sera à peu près réalisée, ce qui n’était pas acquis de prime abord. Ces mesures sont évidemment bienvenues pour atténuer le choc ; elles n’en laissent pas moins les collectivités locales en prise avec de multiples difficultés, dont l’effet se fera sentir bien au-delà de l’achèvement du plan de restructuration, en 2015.
http://www.republicain-lorrain.fr/actualite/2011/06/18/restructuration-des-armees-trois-ans-de-crise
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