« Cela s'appelle un héros »
Dans la foule, les yeux rougis, d'anciens copains de classe de Guillaume, qui l'ont connu sur les bancs de l'école de Rouffiac ou au collège Balzac et des membres de l'aumônerie des jeunes d'Albi dont fait partie la sœur cadette du défunt. Entouré du père Paul de Cassagnac, curé de la paroisse et des abbés Caminade et René Luc, c'est l'aumônier militaire du 17e RGP qui a prononcé l'homélie.« Guillaume est mort il y a une semaine au combat, dans le cadre du métier et de la vocation qu'il avait choisie. Cela s'appelle un héros. Mais, me direz-vous, notre société est-elle encore capable de reconnaître des héros ? ». Pour le père Vénard, « les conditions ne sont pas aujourd'hui réunies » pour qu'il en soit ainsi.
Évoquant « des forums ou des blogs qui font très mal », l'aumônier militaire regrette que la société d'aujourd'hui ait perdu « la conscience que la vie collective a parfois plus d'importance que le bonheur individuel ».
Dans une intervention remarquable de sobriété, le colonel Patrick Poitou, chef de corps du 17e RGP, a évoqué le souvenir d'un « para exemplaire et souriant » qui « avait une foi immuable en son métier ».
« Tout s'oublie, chacun avec sa peine. Que le temps nous reprenne les souvenirs d'un frère. » Une intense émotion a étreint l'assemblée quand les paroles de la célèbre chanson « Mon frère », extraite des « 10 Commandements », a été diffusée.
Juste avant, Célia, la sœur aînée de Guillaume, avait rassemblé tout son courage pour un mot d'adieu. Bouleversant.
Mgr Legrez a témoigné toute sa sympathie à cette famille si digne dans le chagrin. « Ce qui rend heureux, c'est de se donner et non pas de s'approprier. Le bonheur et la joie sont toujours issus du don », a rappelé l'archevêque d'Albi.
Mais hier, sous les voûtes de l'église Saint-Joseph puis dans les allées du cimetière des Planques, le don d'une vie, la 59e perdue par l'Armée française dans le guêpier afghan, apparaissait comme un prix bien trop lourd. Surtout quand il arrache un père à l'affection d'une fillette de 2 ans.
http://www.ladepeche.fr/article/2011/06/09/1102407-l-adieu-dechirant-au-frere-et-au-compagnon-d-armes.html
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