lundi 4 avril 2011

La France renforce son dispositif en Côte d'Ivoire

Trois cents soldats supplémentaires ont été déployés pour soutenir la « Licorne ». À Abidjan,tous les ressortissants français vont être regroupés en vue d'un éventuel rapatriement.
Nicolas Sarkozy a tenu, hier après-midi, une nouvelle réunion à l'Élysée sur la situation en Côte d'Ivoire, où les combats se poursuivaient autour des derniers bastions du président Gbagbo. Il a décidé « le regroupement sans délai de tous les ressortissants français d'Abidjan afin d'assurer leur protection », a indiqué un communiqué de l'Élysée.
La France a renforcé son dispositif pour veiller à la sécurité des 12 000 Français, dont la plupart sont présents à Abidjan. Trois cents hommes supplémentaires ont été déployés pour renforcer la force « Licorne », ce qui porte l'effectif global en Côte d'Ivoire à 1 500 soldats. Depuis vendredi, « Licorne » multiplie les patrouilles, en particulier dans le sud d'Abidjan où résident de nombreux Français. « La menace actuelle est essentiellement constituée par des bandes de pillards », a expliqué Thierry Burkhard, porte-parole de l'état-major des armées.
« Crimes de guerre » ?
L'armée française a pris, hier matin, le contrôle de l'aéroport international d'Abidjan, situé en lisière du camp militaire français de Port-Bouët. Plus de 1 600 personnes, dont des Français et des ressortissants libanais, y ont trouvé refuge. La question d'un éventuel rapatriement sera réglée « dans les heures qui viennent », a déclaré, hier soir, le ministre français de la Défense, Gérard Longuet. Dans la journée, près de 170 personnes avaient déjà été évacuées à Dakar, au Sénégal, et à Lomé, au Togo.
La prise de contrôle de l'aéroport d'Abidjan a été vivement dénoncée par le camp Gbagbo. « La force française Licorne agit comme une armée d'occupation en dehors de tout mandat, a déclaré Toussaint Alain, conseiller de Laurent Gbagbo. Nous croyions avoir à faire à une rébellion de Ouattara. En réalité, la Côte d'Ivoire est engagée dans une guerre contre l'armée française. »
Signe de la détérioration du climat, l'Onu a décidé de relocaliser son personnel non essentiel d'Abidjan vers Bouaké, dans le centre du pays. C'est dans ce contexte que le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, a demandé à Alassane Ouattara de prendre des mesures contre ceux qui auraient participé au massacre de plusieurs centaines de personnes, il y a quelques jours, dans l'ouest du pays.
La prise mardi de Duékoué par les combattants fidèles à Alassane Ouattara s'est accompagnée, selon les Nations unies, de massacres à grande échelle (le bilan va de 330 à un millier de morts). La plupart des victimes de Duékoué auraient été tuées par des combattants pro-Ouattara. Ce dernier a contesté ces « allégations », affirmant que tous les tués étaient des « miliciens » armés, et non des civils.
Ces graves accusations sur de possibles « crimes de guerre » sont d'autant plus embarrassantes pour Ouattara qu'elles proviennent de l'Onuci qui assure sa protection et a validé sa victoire à la présidentielle du 28 novembre. Son image internationale pourrait s'en trouver gravement abîmée.
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