mardi 16 novembre 2010

Afghanistan : 950 instructeurs canadiens succéderont aux troupes de combat

A trois jours du début du sommet de l'Otan à Lisbonne, le Canada a confirmé mardi qu'il enverrait l'année prochaine jusqu'à 950 instructeurs militaires en Afghanistan, au moment où seront rapatriés ses 2.800 soldats en mission de combat.


"Le Canada enverra à partir de 2011 jusqu'à 950 instructeurs militaires et personnels de soutien dans des installations autour de Kaboul", a indiqué le ministre de la Défense, Peter MacKay, lors d'une rencontre avec les médias.


Le Canada poursuivra cet effort de formation de militaires afghans jusqu'en 2014, a-t-il ajouté.


Les troupes de combat d'Ottawa, quelque 2.800 soldats déployés autour de Kandahar, doivent être rapatriées à partir de l'été prochain. Leur mission, en cours depuis 2002, aura coûté la vie à plus de 150 hommes.


Les alliés du Canada au sein de l'Otan, et notamment Washington, avaient fait pression sur Ottawa pour prolonger la présence militaire canadienne en Afghanistan.


Sortant de sa discrétion habituelle, le chef de la diplomatie canadienne Lawrence Cannon y a fait allusion lors de la même conférence de presse. "En dépit, oui, en dépit de pressions de nos alliés de l'Otan, nous nous retirerons de Kandahar et nous mettrons fin à notre mission de combat, mais nous n'abandonnons pas le peuple afghan", a-t-il dit.


Le coût de la présence du Canada en Afghanistan, après la fin de la mission de combat, sera de 700 millions de dollars canadiens (autant de dollars américains) par an, selon un communiqué.


Sur cette somme, 500 millions par an iront à la formation des forces afghanes, a précisé M. MacKay. Et 100 millions à l'aide au développement, a indiqué de son côté la ministre de la Coopération internationale Beverley Oda.


"La mission de formation sans combat après 2011 contribuera (...) à préparer les Afghans à assumer la responsabilité de leur propre sécurité", a affirmé encore le ministre de la Défense.


"Grâce au travail effectué par les Forces canadiennes, le pays sera doté d'une force de sécurité nationale professionnelle, capable d'y instaurer un climat plus sécuritaire et plus stable pour le peuple afghan", a-t-il prédit.


Répondant aux questions, M. MacKay a précisé que les instructeurs travailleraient dans le centre de Kaboul et qu'ils n'auraient pas à assumer le rôle de "mentors" de leurs élèves afghans, rôle qui pourrait les conduire à participer aux combats.


Les entraînements, a-t-il dit, seront assez classiques, ressemblant à ceux dispensés sur les bases militaires au Canada aux troupes d'infanterie, d'artillerie, de blindés et du génie, voire d'aviation - en fonction des appareils dont les Afghans pourraient disposer.


Quarante-cinq policiers canadiens continueront à entraîner leurs homologues afghans.


La question de la poursuite de la mission militaire du Canada en Afghanistan avait divisé la classe politique et l'opposition parlementaire à Ottawa.


Si les libéraux ont apporté leur soutien à la position de principe prise en la matière par le gouvernement conservateur minoritaire de Stephen Harper, tout en lui reprochant son manque de transparence, les Néodémocrates (gauche) et le Bloc Québécois (souverainiste) ont tiré à boulets rouges sur le pouvoir, accusant le Premier ministre d'avoir violé deux promesses: que tous les soldats canadiens rentreraient au pays en 2011 et que toute décision concernant leur mission serait soumise au vote du parlement.


Le gouvernement a invoqué le précédent de l'expédition de soldats en Haïti pour venir en aide aux victimes du séisme de janvier dernier, pour affirmer que, ne s'agissant pas d'une mission de combat, un vote n'était pas nécessaire.


http://www.lepoint.fr/monde/afghanistan-950-instructeurs-canadiens-succederont-aux-troupes-de-combat-16-11-2010-1263154_24.php
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