jeudi 5 août 2010

1.500 soldats français dans la poudrière libanaise

Nouveaux bruits de bottes au Sud-Liban. L’armée israélienne a déployé mercredi d’importants renforts en véhicules blindés près de la frontière, après les échanges de tirs avec des soldats libanais qui ont fait quatre morts mardi. Le Liban a prévenu de son côté qu’il riposterait à toute nouvelle « agression » israélienne. Ce sont les plus graves incidents entre les deux pays depuis la guerre qui avait opposé Tsahal au mouvement chiite Hezbollah en 2006, provoquant la mort de 1.200 Libanais et de 160 Israéliens.

Au cœur de cette poudrière : 13.000 casques bleus déployés depuis 2006 au Sud-Liban pour surveiller le cessez-le-feu, dont 1.480 soldats français, le deuxième contingent après l’Italie. Des hommes qui risquent de se retrouver coincés entre deux feux. Car depuis deux mois, la Force des Nations unies au Liban (Finul) est dans la ligne de mire du Hezbollah. Les incidents se sont multipliés depuis qu’Israël a accusé la milice chiite d’avoir stocké 40.000 roquettes au cœur des villages du Sud-Liban, poussant les casques bleus à intensifier leurs contrôles.

Des soldats français attaqués à coups de pierres
Le 3 juillet, une centaine de villageois de Touline ont ainsi attaqué et brièvement désarmé une patrouille française à coups de bâton et de jets de pierre, avant que l’armée libanaise intervienne. Un soldat français et un civil libanais ont été blessés. Quelques jours auparavant, des habitants d’une autre localité, Khirbit Silm, avaient jeté des pierres sur un véhicule de la Finul, blessant un casque bleu. Des actes « clairement orchestrés », selon Michael Williams, l’envoyé spécial au Liban du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. De fait, le numéro deux du Hezbollah Naïm Kassem s’est fait clairement menaçant, en enjoignant à la Finul de « faire attention à ce qu’elle fait ».

La tension est encore montée d’un cran fin juillet, depuis qu’on prête au Tribunal spécial de l’ONU (TSL), mis en place pour juger les auteurs de l’assassinat de l’ex-premier ministre Rafic Hariri en février 2005, l’intention d’inculper des membres du Hezbollah.

Cette perspective, violemment dénoncée par le leader de la milice Hassan Nasrallah, fait craindre de nouvelles violences interlibanaises entre partisans du sunnite Saad Hariri, fils de Rafic, et ceux du parti chiite. Les casques bleus pourraient aussi en faire les frais. « Si le TSL devait prononcer un jugement susceptible de provoquer la discorde au Liban, la Finul serait en danger », a menacé l’ancien ministre libanais Wiam Wahhab, proche du Hezbollah.
http://www.francesoir.fr/armee-etranger/1500-soldats-francais-dans-la-poudriere-libanaise

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