Visite d'un ministère au lendemain des annonces de l'Elysée sur la restriction budgétaire...
Au pied du grand escalier en marbre, deux des cinq orchidées blanches font grise mine. La chaleur est reconnue coupable par Patrice Clémencet. Après vingt-deux ans passés dans la marine, il a pris en charge l'intendance du ministère de la Défense. «Quand on partait en mission, il fallait toujours veiller aux vivres sur le bateau, explique-t-il fièrement. Les économies, ça me connaît.» Les fleurs aussi. A son arrivée au service d'Hervé Morin, il a laissé tomber le superbe fleuriste de la rue Saint-Dominique pour s'approvisionner directement à Rungis. Et les orchidées seront bientôt remplacées.
De la sangria à la place du champagne
Et les mesures de réduction du train de vie des ministères, annoncées lundi soir par Nicolas Sarkozy, ne sont pour rien là-dedans. «Honnêtement, ça ne change pas grand-chose pour nous», lâche Alain Marc, le chef du cabinet. Ça n'affecte pas non plus la volonté d'Hervé Morin de maintenir la garden-party de la Défense le 13 juillet au soir, alors que l'Elysée a annulé la sienne. «Il y aura juste moitié moins de petits-fours et de la sangria à la place du champagne», sourit Alain Marc sous le lustre impérial de son vaste bureau.
Dans cet hôtel particulier, qui abrite le bureau historique du général de Gaulle, la rigueur n'est pas un mot tabou. «Les règles du Président me semblent de bon sens, poursuit le chef de cabinet. Elles peuvent donner une autre image de l'Etat à l'avenir.» En attendant, elles alimentent les conversations dans les couloirs. Hervé Morin dispose aujourd'hui d'un cabinet de vingt et une personnes. Une de plus que la règle fixée par l'Elysée et qui doit être «rigoureusement respectée dès la rentrée prochaine». Dans son petit bureau sans dorure, ni climatisation, Stanislas Prouvost est plus dubitatif qu'inquiet sur ce point. «Je ne crois pas qu'on va résorber le déficit de l'Etat en limitant le nombre de collaborateurs», lâche ce conseiller chargé de l'environnement qui plafonne à 60 heures de travail par semaine et n'a plus de «vie privée».
Le ministre dort parfois sous la tente
Car son week-end, Stanislas le passe aussi parfois avec le ministre quand il doit l'accompagner en déplacement. A ce sujet, Nicolas Sarkozy a d'ailleurs rappelé qu'il fallait privilégier «l'hébergement dans les ambassades ou les préfectures» plutôt que les hôtels. «On ne va pas mentir, on ne le fait pas toujours, reconnaît Alain Marc. Mais le ministre est aussi capable de dormir sous une tente en Afghanistan avec les militaires quand les conditions l'imposent!»
http://www.20minutes.fr/article/582267/A-la-Defense-des-economies-la-fleur-au-fusil.php
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