Commémorations officielles, expositions, visites, colloques, livres… Les temps forts du programme du 70e anniversaire de l’appel du général de Gaulle.
Nicolas Sarkozy à Carlton Gardens, puis à Paris
Les commémorations officielles de l’appel du 18 juin vont débiter, comme il se doit, à Londres. Demain, Nicolas Sarkozy, accompagné de nombreuses personnalités, témoins, anciens résistants, doit se rendre, d’abord, au siège historique de la BBC, d’où le général prononça son allocution. Puis, direction Carlton Gardens, le quartier général de la France libre de 1940 à 1943.
Les commémorations vont se poursuivre à Paris. Le chef de l’Etat déposera une gerbe au pied de la statue du général de Gaulle, au rond-point des Champs-Elysées, ainsi que devant celle du Premier ministre britannique, Winston Chruchill.
Sans doute l’un des moments les plus poignants, un hommage national sera ensuite rendu au Mémorial de la France combattante au fort du mont Valérien, situé à Suresnes, en banlieue parisienne. C’est là que plus d’un millier de résistants furent exécutés par l’occupant nazi entre 1940 et 1944.
Mérignac, la veille de l’appel
L’épopée de la France libre débute le 17 juin, à Mérignac près de Bordeaux. Juin 1940, le général de Gaulle tente, en vain, de convaincre le gouvernement français en exil de poursuivre les combats aux côtés des Britanniques. Sur un constat d’échec, il s’envole depuis l’aérodrome de Mérignac vers Londres. Soixante-dix ans après, la ville de Mérignac organise, aujourd’hui, une reconstitution de cette dernière journée du général sur le sol français avant son retour quatre ans plus tard. Rappelons aussi que Mérignac fut aussi, durant l’occupation, l’un des plus importants camps de transits des Juifs arrêtés dans le sud-ouest de la France. Plus de 1.690 y furent détenus avant d’être envoyés vers Drancy, antichambre d’Auschwitz et des camps de la mort.
Hommage aux marins de l’île de Sein
Une veillée et une cérémonie commémorative rendent hommage, aujourd’hui, au courage des habitants de l’île de Sein. A la suite de l’appel du général, les hommes de ce petit bout de terre, sans exception, gagnèrent la Grande-Bretagne à bord de leurs bateaux. Ces 124 pêcheurs furent parmi les premiers à rejoindre la « France libre ».
Londres à l’heure de la France libre
Une série d’événements est prévue dans la capitale britannique.
Tout d’abord une exposition, jusqu’au 31 août, présentera les objets emblématiques de la rédaction de la BBC pendant la Seconde Guerre mondiale et rendra hommage aux journalistes français qui œuvrent au sein du prestigieux siège historique de la radio, la Broadcasting House.
Jusqu’au 24 juin, l’Institut français propose un cycle cinématographique, « La Résistance à l’écran » avec des films inédits, notamment un émouvant documentaire sur la vie quotidienne des Français à Londres à partir de 1940.
A voir, également, une pléiade d’expositions, notamment au lycée français Charles-de-Gaulle et à l’Alliance française.
Les Compagnons de la Libération à l’Hôtel de Ville de Paris
Jusqu’au 4 juillet, le public est invité à découvrir, sur le parvis de l’Hôtel de Ville de Paris, une « chevalerie exceptionnelle », celle des Compagnons de la Libération, retracée par une exposition originale. Un éclairage sensible, et presque intime, est porté sur les 1.061 hommes, femmes, unités ou communes de France qui formèrent l’Ordre des Compagnons de la Libération. Un parcours de 300 m2, en forme de croix de Lorraine lumineuse, attend les visiteurs. Ceux-ci seront guidés par un texte inédit de Romain Gary. Une belle occasion d’honorer, avec émotion, cet aviateur, combattant de la première heure, qui fut aussi l’un de nos plus grands écrivains, inoubliable auteur de La Promesse de l’aube. L’exposition itinérante gagnera cet été Colombey-les-Deux-Eglises, puis d’autres lieux de mémoire.
Les Invalides illuminés
Grand spectacle et ferveur patriotique ! Ce vendredi 18 juin, de 22 heures à 22 h 40, l’hôtel des Invalides sera le théâtre d’une projection et d’illuminations exceptionnelles. Le public est invité à découvrir une fresque multimédia, projetée sur la façade des Invalides. Au programme une « symphonie en sept grands actes » : la guerre, l’appel, le ralliement, la résistance, la bataille finale, la libération, l’épilogue. Chaque séquence sera accompagnée d’une scénographie en lumières et d’une composition musicale originale.
Une sélection d’ouvrages pour se souvenir
Choisir, c’est trahir ! Mais face à l’avalanche de publications générées par le 70e anniversaire de l’appel du 18 juin, il nous a bien fallu établir une sélection, forcément partielle et subjective. Témoignages, essais historiques des plus pointus, livres illustrés, documents… toutes les attentes des lecteurs seront comblées. Aussi, n’hésitez pas à vous ruer chez votre libraire afin de découvrir le (ou les) livre(s) qui vous accompagneront au fil des commémorations.
Les Français parlent aux Français, 1940-1941
Attention, pavé indispensable. Sur plus de 1.000 pages, cet ouvrage rassemble les textes et chroniques de l’émission Les Français parlent aux Français, diffusée par la BBC et destinée à la France occupée. Ce volume permet donc de retrouver, au jour le jour, ce que certains Français (en prenant de grands risques, car écouter la BBC était formellement interdit par l’occupant), pouvaient écouter, des actualités aux messages d’espoir en passant par les vibrants appels à la résistance. Un livret illustré de 112 pages accompagne cette somme et retrace l’aventure singulière d’une radio de combat légendaire.
Présentation par Jacques Pessis, préface de Jean-Louis Crémieux Brilhac, éditions Omnibus.
Dictionnaire des Compagnons de la Libération
Record battu, 1.232 pages ! Voilà un livre ambitieux qui, pour la première fois, retrace le parcours individuel de chacun des 1.061 Compagnons de la Libération (1.038 hommes et femmes, 18 unités combattantes, 5 communes) sous la forme de notice biographique. Un véritable mine qui tient compte des dernières recherches historiques, le tout abondamment illustré de photographies et documents liés à l’histoire de la France libre.
Par Vladimir Trouplin, éditions Elytis.
Atlas de la France libre
Un livre précis et didactique, autant dire indispensable pour qui veut découvrir et comprendre les enjeux de la France libre. Cet atlas, très richement agrémenté de cartes et de graphiques, propose une lecture originale et vivante de l’épopée gaulliste des premières années. L’auteur, docteur en histoire, explique la manière dont le général de Gaulle a œuvré pour bâtir un Etat et conquérir les opinions avant de combattre hors de France et en métropole.
Par Sébastien Albertelli, éditions Autrement.
De Gaulle et les Français libres
Assurément le « beau » livre de cet anniversaire. Accompagné d’un DVD, l’album retrace, avec plus de 450 photographies prises au cœur de l’action, l’épopée de la France libre, de la première poignée de volontaires réunis à Londres, jusqu’aux combats acharnés menés contre l’occupant nazi.
Par Eric Branca, préface de Max Gallo, éditions Albin Michel.
L’Appel du 18 juin
Si vous ne devez lire qu’un livre sur ce passionnant et poignant moment de notre histoire, c’est bien celui-ci ! L’auteur, Jean-Louis Crémieux-Brihac, fut Compagnon de la Libération, secrétaire, à Londres, du Comité de propagande de la France libre, il fut un acteur de premier plan de cette période. Aujourd’hui, à un âge respectable mais toujours alerte, c’est en qualité d’historien qu’il transmet son savoir et sa connaissance des événements de l’époque. La lecture de cet ouvrage nous permet de comprendre pourquoi l’appel du 18 juin fut un acte fondateur de la France libre, comment s’est formé le symbole, remis en perspective avec les appels ultérieurs prononcés par le général de Gaulle.
Par Jean-Louis Crémieux-Brihac, éditions Armand Collin.
Tête haute
A 92 ans, Jean-Claude Servan-Schreiber publie ici ses souvenirs de guerre. Petit-fils de commerçants juifs allemands arrivés en France en 1875, il choisit de résister dès 1940 et participa au débarquement en Provence en 1944. Mieux qu’un témoignage, un roman vrai.
Par Jean-Claude Servan-Schreiber, éditions Pygmalion.
1940, de l’abîme à l’espérance
Des mois durant lesquels, la France a connu la « drôle de guerre », puis « la guerre éclair », la débâcle, l’exode, l’arrivée au pouvoir du maréchal Pétain qui aussitôt demande de cesser le combat, et le lendemain, 18 juin 1940, le général de Gaulle qui appelle à la résistance. Un récit qui se lit comme un roman.
Par Max Gallo, XO éditions.
http://www.francesoir.fr/politique/18-juin-le-programme-des-commemorations
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