Un officier du 3e RG de Charleville a été tué hier par un engin explosif, en même temps qu'un soldat néerlandais et un interprète afghan.
Deux graves incidents se sont produits hier matin dans le sud de l'Afghanistan, qui ont fait au total trois morts militaires et un civil. Le plus grave a coûté la vie à un capitaine du 3e Régiment du génie de Charleville-Mézières, dans la province de l'Oruzgan. Il appartenait à l'OMLT Oruzgan (Operational mentor and liaison team) composé de 70 militaires français, qui accompagnent quotidiennement un bataillon afghan dans cette région.
Père de deux enfants
Son identité ne nous a pas été communiquée, tant que toutes les dispositions d'annonce et de soutien n'étaient pas encore prises vis-à-vis de sa famille. On sait seulement qu'il était marié à un médecin-militaire et qu'ils ont deux enfants, en bas âge, un petit garçon et une petite fille.
Le président Sarkozy a annoncé lui-même ce nouveau drame, en précisant que le capitaine du 3e RG intervenait au sein d'une équipe de déminage aux côtés de soldats néerlandais et afghans et qu'il a été mortellement blessé (ainsi qu'un soldat néerlandais et un interprète afghan) par le déclenchement d'un engin explosif improvisé. Quatre autres soldats néerlandais ont également été blessés par cette mine.
Un autre soldat des forces internationales, sans autre précision, a péri un moment plus tard, victime lui aussi d'une mine artisanale, arme de prédilection des talibans. Le Président a souligné que le capitaine du 3e RG « a payé de sa vie l'engagement de la France, au service de la paix et de la sécurité du peuple afghan ». Il a présenté ses condoléances à sa famille et à ses proches et a ajouté que ses pensées vont également à ses compagnons d'arme, avant de condamner avec force « cette violence aveugle » et d'exprimer « la détermination de la France, à continuer d'œuvrer au sein de la Force internationale d'assistance à la sécurité ».
De son côté, Hervé Morin, ministre de la défense a exprimé sa peine et sa plus grande reconnaissance à l'égard de cet officier français qui a donné sa vie dans l'accomplissement de sa mission.
Un régiment éprouvé
Il a rendu hommage à son courage, à son abnégation et à son professionnalisme et il a rendu hommage à ses camarades et à son régiment, durement éprouvés par cet événement tragique et où le drapeau a été mis en berne dès hier.
Fin novembre 2008, au sud de Kaboul, le 3e RG avait déjà payé un lourd tribut à cette guerre. L'adjudant Nicolas Rey, 32 ans, père de deux petits garçons de 5 et 2 ans, lui aussi spécialiste du déminage, avait en effet été victime d'un engin explosif, lors d'une reconnaissance à pied, dans le cadre d'une mission d'encadrement et de formation de l'armée nationale afghane. Un autre sous-officier du régiment, grièvement blessé par cette même explosion, avait alors dû être amputé d'un pied. Rappelons que le 3e RG, dont la devise est « Ardennes, tiens ferme ! » assure de nombreuses missions opérationnelles en métropole, dans les DOM-TOM, ainsi que sur différents théâtres d'opérations, dont le Liban, la Côte d'Ivoire et, donc, l'Afghanistan. Fort d'un millier d'hommes, il est articulé en sept unités élémentaires, une compagnie de commandement et de logistique, trois compagnies de combat du génie, une compagnie d'appui, prochainement une compagnie du génie de franchissement, une compagnie d'administration et de soutien et une unité d'instruction de réserve.
L'Union de Reims
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