Revue de presse de toutes les informations militaires française ...OTAN...vie des réservistes...vidéos des engagements en opérations extérieures...recrutement...
mercredi 31 août 2016
Une équipe du 1er régiment de spahis intervient sur un accident de la circulation
Le 14 août 2016, 4 militaires du 1er régiment de spahis, engagés dans les Yvelines dans le cadre de l’opération #Sentinelle sont témoins d’un accident de la route. Un véhicule civil vient de s’encastrer dans un arbre le long de la route nationale, à cause de la conduite dangereuse d’un autre usager. Le ...maréchal des logis Thibault fait un premier bilan sanitaire et sécuritaire, prévient immédiatement les services de secours, fait baliser et sécuriser, de nuit, la zone par ses soldats. Le spahi de 1re classe Idir prend en charge un des passagers, afin de lui prodiguer les premiers soins et le rassurer.
Ces soldats de l’escadron Bir Hakeim pourront passer le relais aux policiers dans les meilleures conditions possibles.Restés sur zone jusqu’à l’arrivée des secours et de la Police, ces soldats de l’escadron Bir Hakeim, grâce à leur formation aux premiers secours et leur sang-froid, ont ainsi pu passer le relais aux policiers dans les meilleures conditions possibles.
Par leur sens civique, ces militaires ont fait honneur à leur régiment et à l'Armée de Terre
L'armée n'est pas seulement un métier d'hommes
L'armée ... un métier d'hommes ? Non ! je vais vous raconter ...
Pendant vingt ans, je n'ai travaillé qu'avec des hommes à l'armée ... j'ai appris à les connaître ... mieux que mes camarades de collège... les traits de caractère de chacun ressortaient et je les analysais ... c'est souvent quand on commande des hommes de les connaître ... pour mieux les comprendre ... et mieux appréhender les solutions à apporter en cas de problèmes personnels...
Arrivé à l'état major du 2° Corps d'Armée à Baden, je me suis retrouvé entouré de femmes ...elles étaient aussi nombreuses que les hommes... mon chef de section était un capitaine féminin et j'avais dans mon bureau une jeune femme qui m'aidait dans ma mission ... j'ai du donc apprendre à travailler avec des femmes ... car au bureau finances budget, elles étaient nombreuses... elles étaient sept pour six hommes ...
J'avais donc une collègue secrétaire près de moi et nous avons même très bien travaillé ensemble...j'aimais sa compagnie car elle était agréable ...Delphine m'avait très bien accueilli quand je suis arrivé au bureau finances budget ... Et j'avais mon capitaine féminin qui nous couvait du regard .. elle était heureuse que ça se passe bien entre Delphine et moi ...
D'ailleurs je vais vous raconter une anecdote...j'ai passé mon concours des majors à Auch...et au cours de l'oral nous passons en entretien privé avec des examinateurs...au cours de cet entretien les questions fusent et il faut répondre vite ...ils doivent connaître notre temps de réaction et la justesse de nos propos...j'ai eu la question suivante " commandé par une femme ça vous semblerait dur?" j'ai répondu tout de go "c'est bon c'est fait, je suis déjà commandé par une femme! et ce n'est pas dur "
Alors il y avait donc Delphine ...deux Françoise, Denise, Hélène et Alessandra ...je me souviens bien de Delphine et Alessandra car nous avions beaucoup d'affinités ...Delphine travaillait directement avec moi ...je suis même allé à son mariage....Alessandra travaillait dans une autre section mais nous avions sympathisé. Si elles lisent cet article un jour, elle sauront que j'ai beaucoup apprécié d'être à leur côté....
Je vais peut être vous surprendre mais pour moi travailler avec une femme est un vrai bonheur....elles sont précises dans leur tâches ...ne laissant rien de côté...elles vont au bout de ce qu'il doit être fait....elles ont le souci du détail. L'homme est plus souvent presque "bacleur" et j'ai beaucoup appris à leur contact.
Alors mesdames merci encore et si vous vous souvenez de moi ...faites moi un petit signe....
L'armée n'est pas seulement un métier d'hommes car si vous saviez ce que sont capables de réaliser les femmes ... imaginez une femme militaire mariée...elle a les mêmes contraintes qu'un homme... pour les exercices il faut faire garder les enfants... il leur faut faire des courses et être toujours à l'heure et dans la tenue prescrite .. en cas de service de permanence il faut assurer ... Si l'une d'elle me lit qu'elle me fasse un petit signe ...
L'armée s'entraîne à la guerre en milieu urbain dans une ville fantôme de l'Aisne
Une ville avec ses immeubles, ses maisons, son lieu de culte, ses rues ses places et artères mais une ville… sans habitants. C’est ici, à Jeoffrecourt, au cœur de l’Aisne et du camp militaire de Sissonne qu’est implanté le centre d’entraînement aux actions en zone urbaine, plus connu sous l’acronyme de Cenzub.
Une ville avec ses immeubles, ses maisons, son lieu de culte, ses rues, ses places et artères mais une ville… sans habitants. C’est ici, à Jeoffrecourt, au cœur de l’Aisne et du camp militaire de Sissonne qu’est implanté le Centre d’entraînement aux actions en zone urbaine, plus connu sous l’acronyme de Cenzub.
Le commandement du 94 e régiment d’infanterie a décidé, comme il le fait régulièrement, de permettre au public de découvrir cet endroit d’ordinaire seulement fréquenté par les militaires, du régiment de Sissonne et d’autres, venus de toute l’Europe parfaire leurs connaissances techniques et stratégiques de la guérilla urbaine. Un moment particulier pour les curieux puisque le Cenzub de Sissonne est le seul centre de cette importance en Europe.
Un mini-parcours urbain sera proposé au public
Au programme ce dimanche, des expositions de véhicules et la découverte de blindés au roulage.Également sur place, plusieurs stands consacrés au déminage, à l’armement ou au combat. Un mini-parcours urbain sera également proposé au public et un stand sera consacré à l’airsoft. La journée commencera véritablement à 11 h 30 avec la première démonstration de combat et l’utilisation de techniques d’interventions opérationnelles rapprochées (les TIO) utilisées par les militaires lors de leurs évolutions en zones habitées. Une autre démonstration est prévue à 15 heures tandis qu’à deux reprises dans l’après-midi, à midi d’abord puis à 16 h 30, ce sont les chiens du régiment qui seront en démonstration. « Ce sera un événement important. Il a aussi pour but d’illustrer le lien entre l’armée et la nation, déjà très fort en Picardie », commente déjà l’état-major du 94 e régiment d’infanterie
http://www.lunion.fr/792866/article/2016-08-30/photos-l-armee-s-entraine-a-la-guerre-en-milieu-urbain-dans-une-ville-fantome-de
mardi 30 août 2016
Le petit sergent d'Hatry
Belfort ... Quartier Hatry ... le fort Hatry ... c'est là que je suis affecté .. et c'est là que les jeunes recrues du 35°RIMéca effectuent leur formation élémentaire ...
C'est un fort.. il y a des douves et la 11° compagnie est logée dans ce fort... les exercices d'entrainement se font dans la cour du fort ... l'étude du règlement militaire dans des salles de cours aménagées près des chambrées des soldats... moi même qui suit célibataire j'occupe une petite chambre vétuste au 3° étage de la compagnie... c'était vraiment le "moyen âge"!!!
Le programme : sports... marcher au pas... maniement d'armes ... présentez armes ou arme sur l'épaule droite... gestes réglementaires comme le demi tour droite ... apprentissage des grades .. et règlement de discipline générale .. limites droite/limite gauche... service de garnison / la garde ... apprentissage du tir .. la ligne de mire (champs de tir balplast dans les douves) et enfin marches et combat... bivouacs dans les bois..
J'avais une section de 30 soldats à former ... effectif des cadres : un lieutenant chef de section.. j'étais son adjoint (responsable de la formation) et 3 chefs de groupes ... responsables des soldats ... tenues, propreté et ponctualité...
Je peux dire que je garde des souvenirs émus de cette période (4 ans) J'étais assez sévère pour que la discipline règne ... mais les soldats m'aimaient bien car j'étais juste ... je n'en ai jamais puni un seul .. tout se réglait entre quatre yeux ... une anecdote .. un soir des gars de la section sont venus frapper à la porte de ma chambre (j'étais un peu comme un "pion" dans un internat) je répondais toujours même si c'était en dehors des heures de service ... certains venaient se confier sur leur problèmes personnels ...je conseillais ... Donc ce soir là .. ça frappe " Sergent sergent ! il y en a un qui veut sauter du 4° étage !!!" Je fonce dans la chambre et, en effet, un soldat est sur le rebord de la fenêtre et fait mine de sauter ... il crie "je veux rejoindre ma mère" et là, alors que tout le monde s'attendait à ce que je lui crie de ne pas faire de bêtises, je lui dit "he bien saute qu'attends tu pour le faire depuis le temps que tu refroidis la chambre (il fait -5°dehors) ! surpris le gars redescend de la fenêtre et regagne son lit en pleurant ... je fais signe aux autres de le réconforter et je repars dans ma chambre..
Après réflexion, je me suis dit que j'avais été gonflé ... et si il avait sauté ??? pari audacieux aurait dit mon capitaine ... tout cela est resté entre nous ... ce fut le temps de la formation notre petit secret ... dans la vie il faut agir selon son intuition ... je pensais, avec raison, qu'il ne sauterait pas ...
Quelques semaines plus tard le soldat partait au régiment sa formation terminée ...il est venu me voir et m'a remercié... "vous êtes un bon gars sergent !"
Des anecdotes comme celle ci j'en ai beaucoup ... mais celle là... je devais la raconter ...
lundi 29 août 2016
Furet dans le Chablis
Bonjour tout le monde !!! c'est la relève "Je m'apprête à passer la nuit au CO (centre opérationnel)...
J'ai pris mes consignes auprès de mon prédécesseur...position des amis...position de l'ennemi...et ordres du chef...j'étudie l'ordre d'opérations ... je suis prêt à prendre mon poste à la cellule conduite...du CO de la 10° DB.
La nuit va être longue...L'EEI (escadron d'éclairage et d'investigations) est en place pour un parcours de nuit à la lunette infrarouge ...seuls les comptes rendus des PC amis à la radio vont me tenir éveillés...parfois les yeux clignotent...c'est long la nuit dans le silence d'un centre opérationnel....et je me souviens.....
La semaine d'avant je suis convoqué par le chef d'état major...
Mission : "vous allez participer à l'exercice Furet de l'EEI dans le chablis du côté d'Auxerre ! Le directeur de l'exercice est le général adjoint ... vous prendrez vos ordres auprès de lui ..
Un CO de DB c'est un Barnum ... tout y est ... les camions couchettes, les wc et douches de campagne, et la popote tenue par l'ordinaire du 10°RCS ... et ça dure une semaine ...
Ce soir là je suis donc à mon poste à la cellule conduite pour toute la nuit... j'ai de la chance pour dormir le matin j'aurais le camion couchette du général adjoint .. lui aura le camion du général commandant la Division .. le général commandant la Division n'est pas présent à l'exercice ... c'est sympa car c'est une couchette toute seule alors que d'habitude je dors dans un camion de 6 couchettes ...
Je viens de prendre mon poste ... la radio commence à cracher ... je n'ai pas le temps d'accuser réception du message ... le général entre dans le CO et se dirige vers moi ...
"Major, cette nuit vous allez suivre la manœuvre sur le terrain avec moi ... nous allons suivre la manœuvre. "Je lui fais remarque que cela m'est impossible car je suis de nuit au CO ! il s'agace appelle le colonel chef du CO et lui donne l'ordre de me faire remplacer ... mon remplaçant arrive donc rapidement .. c'est mon camarade mais il me fait la tête car il va travailler à ma place cette nuit pendant que je me "promènerais" avec le général ...
On ne s'est pas promené .. on a travaillé sur le terrain, carte d'état major et jumelles infrarouge pour distinguer les véhicules de l'EEI la nuit ... nous avons vu leur progression ... les VBL (véhicules blindés légers' fonçaient sur la route départementale en pleine nuit ... l'escadron de circulation du RCS avait bloqué tous les véhicules civils qui auraient pu se trouver sur l'itinéraire ..on appelle ça sécuriser un itinéraire ...
La nuit se passera à suivre les VBL ... et pour le général, parfois scruter les champs à la recherche d'un cerf ou chevreuil ... nous n'avons aperçu qu'un lièvre !!!
Avant de regagner le campement ... nous sommes passé dans un village visiter le lavoir ... j'étais dans mes petits souliers ... vous pensez ... passer une nuit avec son général !!!
Le lendemain j'ai reçu un appel téléphonique au CO ... la secrétaire du général m'avertissait que le lendemain c'était l'anniversaire du général ...
Je m'en suis ouvert à mes camarades et nous avons décidé de lui souhaiter son anniversaire par surprise au petit déjeuner du lendemain ... je suis donc allé donner des ordres à la popote pour que l'on ait de quoi ... viennoiseries et petit déjeuner très copieux ... enfin un grand gâteau avec des bougies pour couronner le tout ...
Tout s'est passé avec émotion... au bord des larmes le général nous a remercié ... pourtant officier légionnaire c'était la première fois qu'on lui souhaitait son anniversaire sur le terrain ... il doit se souvenir de Furet ...
Nancy-Ochey : un chassé-croisé de colonels
Deux petites années et puis s’en va de la BA 133. Le 8 septembre, le colonel Olivier Lapray passera officiellement la main au colonel Loïc Rullière. Un départ « déchirant », pour le premier, un « retour aux sources » pour le second. Portraits croisés.
Olivier Lapray chapeautait la base depuis 24 mois, le temps « réglementaire » pour ce genre de poste, « essentiel dans une carrière d’officier supérieur de l’armée de l’air »
Mais il connaissait bien la BA 133, pour y avoir entamé sa carrière comme navigateur de 1995 à 2001, au sein de l’escadron de chasse 1/3 Navarre. Entre deux allers-retours vers Salon-de-Provence, il y avait à nouveau atterri de 2003 à 2005 comme chef des opérations d’escadron, puis commandant en second d’escadron, de 2006 à 2008, et commandant de l’escadron de chasse 2/3 Champagne de 2008 à 2009.
Il avait ensuite enseigné à l’école de guerre de Paris. « Bref, j’y ai passé 14 ans sur différentes périodes. Et je me suis arrogé le titre de Lorrain ».
Dans les prochains jours, il rejoindra le nouveau « balargone » soit la direction de l’état-major de l’armée de l’air, pour s’occuper des relations humaines. Il reviendra cependant chaque week-end sur sa terre d’adoption : sa famille et lui-même ont choisi d’installer leur base arrière à Nancy.
En 2007-2008, il a intégré l’école de guerre. Avant d’embrasser un poste de commandant en second, puis de commandant de l’escadron 1/7 Provence à Saint-Dizier. De là, il a effectué sa première opération en Libye. Nous étions alors en 2011.
Puis, il a rejoint l’état-major de l’armée de l’air. Loïc Rullière s’occupait ses derniers temps des relations internationales et de la stratégie au ministère de la Défense.
Frappées d’une fermeture chaque année au cours des deux dernières décennies, les bases aériennes ne sont plus légion sur l’hexagone… Nancy-Ochey est l’une des six de France à avoir encore des avions de chasse, la seule à pouvoir se prévaloir de trois de ces escadrons de combat.
Des mirages 2000D, actuellement déployés en Jordanie et qui prennent une part active au recul de Daesh en Irak et en Syrie. « Un motif de satisfaction pour moi en tant que militaire et citoyen », se réjouit le colonel Lapray. Avant d’ajouter que son tableau de souvenirs est cependant assombri par le dramatique accident d’Albacete, survenu en janvier 2015 et qui a coûté la vie à sept de ses hommes. L’épreuve a été rude et laisse des traces indélébiles dans le cœur de l’homme, même si la solidarité témoignée alors par la population l’a énormément touché.
Pour boucler la boucle, d’une carrière dans les airs, il a effectué son dernier vol en mirage 2000D en juillet, avec les quatre dernières recrues actuellement en formation. « Cela symbolise bien l’esprit de compagnonnage de notre métier », opine le colonel Loïc Rullière. Enthousiaste à l’idée de relever ce défi, soit se « montrer à la hauteur de la tâche ». Et Dieu sait que la verticalité est bien une notion essentielle dans l’armée de l’air !
http://www.estrepublicain.fr/edition-de-toul/2016/08/29/nancy-ochey-un-chasse-croise-de-colonels
Olivier Lapray chapeautait la base depuis 24 mois, le temps « réglementaire » pour ce genre de poste, « essentiel dans une carrière d’officier supérieur de l’armée de l’air »
Mais il connaissait bien la BA 133, pour y avoir entamé sa carrière comme navigateur de 1995 à 2001, au sein de l’escadron de chasse 1/3 Navarre. Entre deux allers-retours vers Salon-de-Provence, il y avait à nouveau atterri de 2003 à 2005 comme chef des opérations d’escadron, puis commandant en second d’escadron, de 2006 à 2008, et commandant de l’escadron de chasse 2/3 Champagne de 2008 à 2009.
Il avait ensuite enseigné à l’école de guerre de Paris. « Bref, j’y ai passé 14 ans sur différentes périodes. Et je me suis arrogé le titre de Lorrain ».
Dans les prochains jours, il rejoindra le nouveau « balargone » soit la direction de l’état-major de l’armée de l’air, pour s’occuper des relations humaines. Il reviendra cependant chaque week-end sur sa terre d’adoption : sa famille et lui-même ont choisi d’installer leur base arrière à Nancy.
Sous les ordres de son prédécesseur
Loïc Rullière, 43 ans - soit un an de plus que son prédécesseur lors de sa prise de fonction - est lui né à Grenoble et a grandi dans le sud-est de la France. Mais lui aussi a commencé sa carrière professionnelle à Nancy-Ochey - il a habité Ecrouves - comme pilote de combat au 2/3 Champagne. Il s’est ensuite envolé vers Salon-de-Provence pour encadrer une nouvelle promotion. Puis est revenu sur la base nancéienne où il a même servi un an sous les ordres du colonel Lapray.En 2007-2008, il a intégré l’école de guerre. Avant d’embrasser un poste de commandant en second, puis de commandant de l’escadron 1/7 Provence à Saint-Dizier. De là, il a effectué sa première opération en Libye. Nous étions alors en 2011.
Puis, il a rejoint l’état-major de l’armée de l’air. Loïc Rullière s’occupait ses derniers temps des relations internationales et de la stratégie au ministère de la Défense.
Le drame d’Albacete une trace indélébile
« Je suis très heureux que ce soit lui qui prenne le commandement de cette base phare : un quart de l’armée de chasse est ici », assure, le compliment sincère, le colonel Lapray, désignant son successeur. « Il faut pour ce poste, des gens compétents, fiables, bien dans leurs baskets ». Tout le portrait, suggère-t-il, de Loïc Rullière.Frappées d’une fermeture chaque année au cours des deux dernières décennies, les bases aériennes ne sont plus légion sur l’hexagone… Nancy-Ochey est l’une des six de France à avoir encore des avions de chasse, la seule à pouvoir se prévaloir de trois de ces escadrons de combat.
Des mirages 2000D, actuellement déployés en Jordanie et qui prennent une part active au recul de Daesh en Irak et en Syrie. « Un motif de satisfaction pour moi en tant que militaire et citoyen », se réjouit le colonel Lapray. Avant d’ajouter que son tableau de souvenirs est cependant assombri par le dramatique accident d’Albacete, survenu en janvier 2015 et qui a coûté la vie à sept de ses hommes. L’épreuve a été rude et laisse des traces indélébiles dans le cœur de l’homme, même si la solidarité témoignée alors par la population l’a énormément touché.
Pour boucler la boucle, d’une carrière dans les airs, il a effectué son dernier vol en mirage 2000D en juillet, avec les quatre dernières recrues actuellement en formation. « Cela symbolise bien l’esprit de compagnonnage de notre métier », opine le colonel Loïc Rullière. Enthousiaste à l’idée de relever ce défi, soit se « montrer à la hauteur de la tâche ». Et Dieu sait que la verticalité est bien une notion essentielle dans l’armée de l’air !
http://www.estrepublicain.fr/edition-de-toul/2016/08/29/nancy-ochey-un-chasse-croise-de-colonels
dimanche 28 août 2016
Les Oscars du Corps d'Armée
Je raconte mes souvenirs dans le désordre ...
Je suis à l'Etat Major du 2° Corps d'Armée à Baden Baden en Allemagne... je viens d'être convoqué par le général Chef d'Etat Major... c'est en fait le chef de corps de l'état major et cette convocation avait pour objet la fête de fin d'année ... je fais partie de l'Amicale de l'Etat Major et avec quelques collègues nous amusons les cadres et leurs familles.. repas à thème, bals ou anniversaires ... c'est assez prenant mais c'est nécessaire ... il ne faut pas oublier que nous sommes à l'étranger ... alors il faut que les militaires puissent se rassembler pour s'amuser ...
J'organise une réunion de l'amicale et chacun donne des idées pour cette fin d'année ... il est donc décidé d'organiser un bal de prestige avec une animation particulière ... il est décidé de monter un spectacle dans le style de la remise des Oscars du cinéma. Nous allons créer les oscars du Corps d’Armée. Des officiers et sous officiers seront nominés aux oscars avec comme étiquette un film collant à leur personnage... Nous passons en revue nos collègues officiers et sous officiers ... un colonel marchant vite sera nominé pour "l'homme pressé" moi même pour "le lauréat" pour mon concours de major... ou mon capitaine féminin pour "Hiroshima mon amour "car elle s'occupe du nucléaire au centre opérationnel !
Il faut trouver l’objet qui représentera l’Oscar…Ce sera un Donald en bois fabriqué par le casernement du 20° Régiment de train (RCS)
Le soir du bal, dans les salons de Latour d’Auvergne », le cercle officiers, les dames sont habillées comme des princesses, les hommes en costumes sobres et les baises mains sont de rigueur. Avec mon épouse, nous sommes un peu intimidé dans ce monde inconnu. Une table est réservée pour chaque bureau, nous sommes donc avec des gens que l'on connait. Le moment de célébrer les Oscars arrive. J'ai été désigné pour annoncer les nominés. je m’acquitte de ma tâche sans trop de fautes.
J'ai même réussi à donner un oscar à mon capitaine féminin pour le film "Hiroshima mon amour" Elle en était toute retournée ... et l'a posé fièrement sur la table du repas ...
Ensuite les gens ont dansé... ça m'a toujours frappé de voir mes officiers généraux danser ... ils ont l'air martial dans leur emploi et là au bal ils se "lâchent" !
La soirée est une réussite...nous seront félicités par le général....et chacun va rentrer chez lui heureux des merveilleux moments passés en commun.
Il y avait parfois des bals de garnison comme celui ci où les toilettes des épouses étaient superbes...
C'est dans cette ambiance que nous travaillons ... c'est pour cela que je dis toujours aux jeunes qui pensent intégrer l'armée qu'ils ne seront pas déçus ... il y a des instants difficiles parfois même tragiques mais il y a des moments de pur bonheur et de camaraderie ...
samedi 27 août 2016
Le réglement c'est le réglement !
J'ai effectué quatre belles années au 8°RI !
Adieu Noyon ...
Mais les bonnes choses ont une fin et il est temps pour moi d'être muté... car ma demande de changement d'armes avait été acceptée par la DPMAT (Direction du Personnel de l'Armée de Terre). Je suis entré dans le Groupe de spécialité état major (GSEM) (ex cadre spécial)
j'ai donc rejoint le Centre mobilisateur 287 de Folembray. Ce centre se trouvait dans une ancienne verrerie à la sortie de la ville ...
Fort de mon expérience administrative j'ai été affecté au poste de trésorier ... mais pas que ...
J'avais la charge du budget du centre, j'étais responsable du point de cuisson et des matériels de couchage, ameublement, habillement ...
Dès le départ, j'ai été confronté aux mauvaises habitudes prises par mes prédécesseurs au cours des années du début du CM... il a donc fallu que je me batte pour que la pratique administrative soit respectée ... que le règlement soit respecté ..
Un seul exemple parmi d'autres ... le trésorier (moi) est responsable pécuniairement de tous les fonds du Centre... et c'est le trésorier qui a la signature du carnet de chèque CCP (avec le chef de corps)
Donc c'est le trésorier qui est le seul habilité à effectuer des retraits de fonds à la Poste...mais c'était sans compter les habitudes des militaires présents depuis longtemps et aussi les employés de la poste de Folembray...
Le premier mois de mon arrivée, je fais une demande réglementaire de perception de fonds pour avoir des liquidités pour la solde des soldats... la demande est effectuée au CCP qui la transmet au bureau de poste de la ville ... Le jour dit je me présente à la poste et là ... surprise mon retrait m'est refusé... on ne me connais pas ... j'ai pourtant la signature du CCP... et la poste de Folembray est en possession de tous les documents l'attestant... rien n'y fait ... ils ont l'habitude de donner l'argent à la secrétaire du colonel et moi je n'y ai pas droit ...
Je refuse donc que la secrétaire, qui n'a aucune signature, aille chercher l'argent et je rentre dans un bras de fer avec la Poste... pas d'argent ? pas de solde pour les soldats... Si ils veulent des manifestations de soldats ils l'auront ...
Je préviens donc mon commissaire (intendant à l'époque) à Amiens et je lui adresse un message pour officialiser ma demande ... ça n'a pas trainé... le lendemain j'étais reçu à la poste pour percevoir l'argent de la solde...
Plusieurs semaines plus tard une nouvelle receveuse arrivait à la poste et je n'ai plus eu aucun problème ... LE REGLEMENT C'EST LE REGLEMENT !!!
Et ce n'est que le début de mon passage à Folembray ... il s'en est passé en 6 ans de présence...
Une dernière anecdote sur la Poste ... au bout de quelques mois, une nouvelle receveuse est venue assurer l'intérim de celle qui était arrivée ... et surprise c'est avec un grand plaisir que je vu arriver une camarade très chère de Guise ... nous nous sommes rencontré pour le travail pendant son mois de remplacement et ce fut pour moi un grand plaisir ... Martine je sais que tu es sur mon Facebook et dis toi que j'ai beaucoup apprécié ta présence à cette époque ... c'était dur pour moi le CM 287 à mes débuts ... je m'en suis sorti quand même tu vois !!!
vendredi 26 août 2016
On se retouve toujours un jour ou l'autre
Dans la série "comme on se retrouve" voici des retrouvailles ... que j'ai eues dans ma carrière ...
Au 35°Régiment d'infanterie à Belfort, l'officier mécanicien de la CCS était le lieutenant Legru... Quand je suis arrivé au 8°régiment d'infanterie à Noyon 10 ans plus tard le chef des services technique était le lieutenant colonel Legru ... je ne lui ai jamais dit que je l'avais connu à Belfort ...Aux services techniques du régiment, sous les ordres du lieutenant colonel Legru, il y avait l'adjudant chef Michel B... Michel tu te souviens ? Michel était adjudant avec moi au CEC de Margival ... aux services techniques toujours ... nous avons donc travaillé ensemble dans deux régiments... au 8 RI, j'ai retrouvé également un sous officier de Margival ... l'adjudant Bernard B... qui était au CEC à l'atelier explosifs ... Mister B le breton à la grand barbe, je l'ai retrouvé au 8° RI à la CEA sous les ordres du colonel (le frère de mon collègue de la Société Générale de Guise)
Au 8° RI, toujours, il y a un officier qui m'a suivi et que j'ai souvent rencontré par la suite ...Le capitaine Jean Louis P était, quand je suis arrivé au régiment, capitaine commandant la 4° compagnie.. il venait souvent me voir à l'ordinaire pour me demander de servir ses hommes qui rentraient tard du terrain... pas de problème on est là pour servir ... on servait les hommes parfois toute la nuit ... nous ne comptions pas nos heures de travail.. et le lendemain matin il fallait assurer le petit déjeuner pour le régiment ... combien de fois j'ai dormi dans les locaux des cuisines ... dans mon bureau... c'est le métier ...
Le capitaine Jean Louis P a quitté sa compagnie pour être affecté au bureau instruction du régiment.. (BOI)... nous étions donc dans le même bâtiment au PC puisque je venais d'être affecté comme chef du secrétariat des services administratifs... et il venait me voir pour le budget instruction ... nous avons toujours eu de très bonnes relations...
Puis j'ai quitté le régiment... et lors de mon affectation à l'état major de la 10°DB à Chalons, je l'ai revu à une prise d'armes 10 ans plus tard... il était colonel commandant le 16° bataillon de Chasseurs ... il m'a vu et s'est bien souvenu de moi...il est venu me dire quelques mots gentils... ce qui m'a fait bien plaisir !
Puis, plusieurs années encore plus tard alors que j'étais à l'école d'Etat Major à Compiègne... j'avais été invité par mon chef de Centre Janus à une cérémonie à Lille... en effet mon chef de centre prenait le commandement du prestigieux 43° RI. Et qui présidant cette cérémonie ? Le général Jean Louis P. !!! Au pot qui a suivi la prise d'armes il est venu me saluer et me dire 'ça fait un bail major !!!" le capitaine était passé général et le sergent chef était passé major !
J'ai revu une dernière fois le général Jean Louis P. L'école d'Etat Major recevait tous les chefs d'état major des grandes unités françaises Corps d'armée et divisions... Le général P. était chef d'état major de CFST de Lille ... il était donc présent dans les locaux du centre de simulation Janus pour les présentations ... la veille, au sport, mon nouveau chef de centre se fait une grave entorse à la cheville et le voila arrêté pour plusieurs semaines ... l'adjoint du centre étant absent pour un examen à Paris .. j'étais donc désigné, en tant que 3° personnage du centre, pour faire la présentation du système Janus et la présentation power point du centre de simulation opérationnel ... j'ai donc "planché" devant tous ces personnages importants de l'armée de terre ... Le général a assisté à mon exposé et à la fin m'a pris à part, dehors, pour me féliciter discrètement ... encore un très grand plaisir pour moi ...
On revoit des vieilles connaissances ... (avec Michel B. on se voit se Facebook avec toujours autant de plaisir) et vous ne pouvez pas savoir comme ça fait plaisir ... quand vous avez connu un homme alors qu'il était capitaine et que vous le retrouvez général vous êtes heureux pour lui et vous êtes heureux d'avoir servi avec lui ...
jeudi 25 août 2016
Le sport du militaire !
Le militaire se doit d'être sportif ... c'est une priorité ! A chaque examen militaire vous avez des épreuves sportives... je me souviens encore du CIA (certificat interarmes) au cours duquel on enchainait parcours du combattant, 1500 m chronométré et grimpé de corde chronométré également... ensuite le militaire doit toujours avoir une condition physique exemplaire ...
A l'Etat Major de Baden je travaillais à la section "Economies d'Energies"du bureau finances budget... en fait c'est mon ancien chef de corps du 8°RI de Noyon ( le colonel Raillon) qui m'avait fait venir... pour les économies d'énergie...il me connaissais bien sur ce sujet ....
On va se promener ? Mettez vos chaussures de sport... survêtement... et suivez moi .... c'est parti !!!
Je me souviens... le Bureau Finances Budget de Baden ...c'était un bureau sportif...un bureau de sportifs...trois fois par semaine, le matin, nous allions en sport...tout le monde ! Les officiers, les sous officiers et les civils allaient courir ou nager ... notre destination était souvent le bois qu'on appelait "les canadiens" car la base canadienne n'en était pas loin...le parcours était souvent le même et chacun s'étalonnait sur son parcours...que ce soit Delphine, Alessandra ou moi même nous mettions un point d'honneur à terminer le parcours sans encombres. et surtout en battant notre record...
Parfois nous n'allions pas au bois des Canadiens...nous allions au château de la Favorite sur la route de Rastatt...nous y avions également un beau parcours de footing. Que de souvenirs que ces courses folles jusqu'au château !!! Ceux et celles qui me liront se souviendront avec émotion...ce chateau avait servi pour les tournages de Sissi Impératrice...
Une fois par semaine nous allions à la piscine également sur la route de Rastatt ou il y avait un bassin extérieur où on pouvait surfer sur des vagues artificielles... et parfois même, nous allions au Caracalla Thermes de Baden...nous nous glissions dans les bains bouillonnants... nous nous faisions des douches chaudes et froides pour la circulation du sang...
De retour au bureau après la toilette nous buvions un café en commun... je me souviens....
Et le travail dans tout cela ?
Justement...travailler dans ce bureau était un vrai bonheur...l'ambiance y était formidable et l'entente parfaite...les séances de sport servaient la cohésion et travailler avec des collègues qui avaient fait le footing avec vous le matin était un vrai bonheur...
Alors les copines et les copains on se souvient ?
mercredi 24 août 2016
Fin des FFA et l'informatique pour moi !
Le mur de Berlin est tombé... le général Commandant le 2° Corps d'Armée nous a réuni dans une grande salle .. le champagne était sur les tables et nous avons bu à la réussite de notre mission.. la mission des Forces Française en Allemagne ... l'Allemagne allait être réunifiée et nous ? Nous sommes entrés dans l'Histoire ... mais le Corps d'Armée n'avait plus lieu d'être dans cette configuaration et il allait réduire ses effectifs!!!
J'ai voulu prendre les devants faire une demande de mutation pour pouvoir choisir une localisation intéressante pour moi .. et surtout ne pas me retrouver dans un Etat Major parisien !
J'ai été recruté par le chef d'état major qui m'avait téléphoné chez moi en Allemagne..."vous n'avez rien contre l'informatique Major? "
Je lui ai répondu que non...
"vendu !"
ça voulais dire qu'il me prenait avec lui à Chalons !
Quelques mois plus tard... Dans les bois de la Champagne... le métier pour lequel j'ai été désigné en arrivant à l'état major de la 10°DB à Chalons... Je rampe dans la boue dans le noir….Comment en suis je arrivé là?
Je n'avais rien contre l'informatique non ... mais je ne pensais pas que cette fonction pour laquelle j'avais été désigné allait me faire ramper ...
C’est le SICF (système informatique de commandement des forces). Il faut amener les ordinateurs sur le terrain et les assembler en réseaux dans des véhicules de l’avant blindé (VAB) PC. Le centre opérationnel (CO) de la division est composé de quatre VAB disposés en étoile et assemblés par des tentes. Et un CO s’installe de nuit. Il faut faire passer les câbles réseau et RVB (rouge, vert, bleu) sous les véhicules blindés et quand il pleut dans les sous bois les hommes rampent dans la boue. Qui a dit que l’informatique était un métier propre !!!
J'ai appris à câbler et mettre en route le SICF. Je sais aussi le décabler à la vitesse grand V, car un CO de division bascule d’emplacement en emplacement pour suivre au plus près ses troupes. Les pilotes de VAB ne s’occupent pas de savoir si un cable est resté branché sur le véhicule. Ils démarrent dès qu’ils sont prêts! GO !!!
J'effectue ces travaux à contre cœur mais je savais que dans ce métier de militaire on doit "ronger son frein" et espérer un emploi futur plus conforme à nos attentes ... je n'avais pas à me plaindre, j'avais la localisation ... j'aurais un autre poste plus tard ! mais ramper dans la boue alors que vous avez réussi un concours des majors pour avoir un emploi correspondant à la responsabilité d'un officier, c'est assez décevant !
Le chef d'Etat Major s'est bien rendu compte que je n'étais pas dans mon élément.
Il a compris...connaissait ma vie militaire...il a jugé que j'avais rempli ma mission et que je devais passer à autre chose... "dès le 2 janvier vous êtes affecté au bureau logistique "
Youpi pour moi...et les 4 ans restant à Chalons seront effectués dans ce bureau logistique... à la section stages !!!
mardi 23 août 2016
La course d'orientation...
Tout n'est pas rose dans une carrière et les soucis sont nombreux ... il faut faire face et se servir de ses savoir faire.. surtout de son savoir être ...
A l'état major de la 10°DB j'ai été affecté à la cellule stages, concours et examen. J'étais donc chargé de l'organisation de tous les examens et concours du territoire de la division... toute la Champagne Ardennes... j'étais également responsable des inscriptions aux différents stages que l'armée pouvait offrir. J'étais responsable de l'enseignement de 9000 hommes ... Il me fallait également organiser les examens pour toute une circonscription militaire ... plusieurs départements ...
J'étais responsable, en particulier d'organiser l'examen du CM2 ... c'était le passage obligé pour les sous officiers ... une réussite leur permettait d'espérer faire carrière complète... un échec était synonyme d'une fin de carrière à la limite d'âge d'adjudant ... 39 ans !!! Et à 39 ans vous n'avez pas une retraite complète... c'est difficile de partir de l'armée avant l'âge légal ! Donc examen très important!
Voici les matières... Dissertation sur un sujet économique mondial ( ex : économie du Japon) des mathématiques et une épreuve QCM de connaissances militaires... En sport, un grimper de corde chronométré, un 50 m nage libre, un 1000 m d'athlétisme, des tirs au pistolet et au FAMAS et enfin une course d'orientation...
je devais rassembler des examinateurs et des moniteurs de sport pour l'organisation de ces séquences ... c'était un travail préparatoire de plusieurs mois... réunions de calage nombreuses en salle et sur le terrain.. note de service de convocation des candidats qui restaient une semaine sur place à Mourmelon... et convocation des examinateurs... il fallait loger et nourrir candidats et encadrement .. donc une grosse organisation .. je l'avais sur les épaules ... quand vous avez plus de 200 candidats à vous occuper vous ne dormez pas beaucoup !
Le problème que j'ai eu une année est venu de Metz... mon correspondant de la région militaire chargé d'accepter mon organisation était un adjudant chef pointilleux (il y en a aussi) et il voulait faire appliquer le règlement à la lettre .. je ne le critique pas pour ça ... mais le camp de Mourmelon organisait la course d'orientation depuis de nombreuses années et l'adjudant chef de Metz tout frais arrivé dans ce poste des stages de la région n'acceptait pas notre organisation qui selon lui n'était pas conforme au manuel (TTA) militaire d'organisation des examens...
Dans les textes il avait raison ... Le règlement disait que lors de la course d'orientation, les candidats devaient être munis d'une carte IGN d'état major au 1/50000e ! et moi je l'organisais avec des cartes de la fédération française de course d'orientation...
Mon argument : sur Mourmelon le terrain est traversé à longueur d'année par des véhicules militaires chenillés qui creusent des pistes et changent les sous bois... les cartes IGN ne sont plus à jour d'où l'assurance de voir les candidats rater leur épreuve... et cet examen était beaucoup trop important pour que les militaires se ratent sur cette épreuve...
J'ai donc tenu bon, préparant la course avec mes cartes .. tout en sachant que l'Adjudant chef de Metz pouvait lui, de son côté, refuser les résultats car la réglementation n'était pas respectée...
J'ai adressé un message à Metz espérant qu'un des supérieur de l'adjudant chef le lise et accepte mes arguments ... j'aurais eu "l'air fin" de faire faire une épreuve qui aurait été annulée...
Le matin de la course d'orientation j'ai reçu un message de Metz qui m'autorisait à faire disputer l'épreuve dans les conditions que j'avais définies ... OUF!!!!
Je peux vous dire que les jours précédents le CM2 j'étais mal !
A la fin des épreuves j'ai pu enfin dormir tranquille ... mais d'autres examens à organiser m'attendaient ! normal c'était mon métier !!!
L’Armée Française fait l’acquisition d’une licence globale de SWORD
L’Armée Française reste une référence en matière de préparation à l’engagement opérationnel par la simulation. L’acquisition d’une licence globale du simulateur SWORD en mai 2015 marque un tournant majeur dans ce domaine. Fruit d’une longue maturation du besoin opérationnel et d’une collaboration étroite et permanente entre la société MASA group, les forces et la DGA, SWORD permettra de répondre d’emblée à SOULT (programme de Simulation pour les Opérations des Unités interarmes et de la Logistique Terrestre) pour la préparation opérationnelle des postes de commandements de division, de brigade et de Groupements Tactiques Inter Armes.
SWORD, est une simulation constructive agrégée qui bénéficie d’une technologie d’intelligence artificielle innovante permettant aux unités simulées d’agir conformément à leur doctrine. Cette capacité unique permet la tenue d’exercice de grande envergure offrant un maximum de réalisme tout en minimisant les coûts d’exploitation et l’effort d’animation associés. La préparation opérationnelle des états-majors s’en voit grandement facilitée en leur permettant de s’entrainer dans un environnement opérationnel réaliste, interarmées et interallié sur les différents types d’opération auxquels ils pourraient être amenés à participer.
Se réjouissant de cette acquisition, CES Thierry Cadot, Officier de programme SOULT, dit : « L’acquisition de SWORD par l’armée de terre est l’aboutissement d’un processus qui permet de répondre de façon optimum au besoin exprimé par les forces. La nécessité d’entrainement appuyé par la simulation n’a jamais été aussi prégnante que depuis le déclenchement de l’opération Sentinelle. L’atomisation des forces impose de disposer d’outils d’entrainement souples permettant de travailler avec des effectifs réduits et en simulant une grande partie de l’environnement. Grâce à SWORD tous ces objectifs seront atteints. Désormais, l’armée de terre possède un outil hors norme pour l’entraiment des cellules de commandement. »
COL Philippe Dutroncy, SDOR EMAT, ajouta : « SOULT permettra à l’Armée Française de poursuivre son objectif :
De généralisation de l’emploi de la simulation pour la préparation à l’engagement opérationnel en environnement numérisé ;
De rationalisation des outils de simulation déployés dans les forces et les écoles ;
D’élargissement progressif de leurs emplois à la préparation capacitaire ou à l’appui aux opérations.
La richesse, la souplesse d’emploi et d’évolution de SWORD permettent en effet d’envisager son utilisation pour tous les usages de la préparation opérationnelle des postes de commandement, mais aussi pour l’entraînement des chaînes spécifiques (Génie, Renseignement, Logistique ou encore NRBC), l’expérimentation des doctrines futures ou encore la préparation et le RETEX des opérations. »
Responsable du soutien des forces, tant en matière de numérisation que de simulation, le Centre d’Expertise de l’Infovalorisation et de la SIMulation (CEISIM), au confluent de ces deux domaines, conduit des programmes de simulation avec la DGA et les industriels. Il réalise également des simulations telles que Janus et Romulus ou des briques logicielles pour les simulations, et aura pour mission de gérer le déploiement de SOULT et son appropriation par l’armée de Terre. La souplesse de SOULT permettra de conduire des exercices centralisés, autonomes, distribués, multi-sites ou encore mobiles.
Le déploiement de SOULT sera progressif, en commençant par le Centre d’Entraînement des Postes de Commandement (CEPC) afin d’assurer la continuité de service du système SCIPIO. Les écoles, les brigades et les régiments seront progressivement équipés à partir de 2016 pour leur donner une première capacité décentralisée d’auto-entraînement et rentabiliser leurs passages dans les centres de préparation des forces.
De plus, profitant de l’adaptabilité de la modélisation des unités dans SWORD, SOULT remplacera graduellement le logiciel JANUS, aujourd’hui largement utilisé par les écoles et les centres dédiés à l’étranger pour l’entraînement des commandants d’unités mais arrivant en fin de vie. Anticipant ce besoin de renouvellement, le CEISIM avait préalablement expérimenté la capacité de SWORD à jouer l’exercice « Général Bertrand », traditionnellement soutenu par la cellule JANUS, au sein de l’Ecole du Génie d’Angers.
COL Claude Chary, Commandant du CEISIM, ajouta : « Avec SWORD, cœ ur de SOULT v0, le CEISIM poursuit l’œ uvre de rationalisation de nos simulations, concentrant son effort de développement sur la passerelle entre SWORD et les systèmes d’information, avec PASSE, ainsi que sur la maîtrise du comportement des automates. La méthode d’expérimentation de SWORD conduite avec l’Ecole du Génie permet d’envisager sereinement la gestion du changement de Janus vers SOULT v0. L’acquisition et le déploiement de la licence globale de SWORD est la première étape du programme SOULT qui équipera à terme les centres Janus et certains EIC. Il s’inscrit parfaitement dans la politique de déploiement de moyens de simulation chargés d’appuyer la préparation opérationnelle décentralisée des forces terrestres. Compatible avec le référentiel d’interopérabilité ELLIPSE via PASSE, SOULT est aisément connectable avec les SIOC actuels et futurs. Le cas échéant, dans la logique de réutilisation des composants recherchée par le programme SCORPION, SOULT pourra s’intégrer dans un dispositif de simulations capable de fournir un environnement de niveau haut tout en intégrant des zones d’actions plus détaillées fournies par la simulation SPARTE. »
En effet, possédant une API ouverte et documentée, SWORD garantit que SOULT restera une application disponible et intégrable dans n’importe quel autre système sous la forme d’une capacité de simulation contenant un rendu dynamique et autonome des unités de niveau 5 et 6 de l’Armée de Terre.
lundi 22 août 2016
Une Armée de Champions brille aux Jeux Olympiques !
J’adresse toutes mes félicitations aux militaires de l’Armée de Champions qui ont porté nos valeurs tout au long de ces Jeux Olympiques.
J’ai suivi avec intérêt les performances de chacun. Treize militaires sont montés sur le podium, obtenant près du tiers des médailles françaises. Je les ai félicités, chacun et chacune, pour leur réussite.
...
Je tenais aussi à féliciter l’ensemble des militaires engagés dans ces jeux, sans exclure le personnel d’encadrement. Bravo à vous tous, vous qui portez si haut les valeurs des armées et de l’olympisme, concourant avec panache et détermination dans des disciplines toutes plus concurrentielles les unes que les autres.
Je veux vous dire toute ma reconnaissance pour votre engagement, dans l’attente de partager, avec vous et le personnel des armées, le fruit de cette expérience unique qui fut la vôtre.
Vous êtes l’illustration des valeurs portées au quotidien par nos armées et vous faîtes honneur à notre pays.
Je veux vous dire toute ma reconnaissance pour votre engagement, dans l’attente de partager, avec vous et le personnel des armées, le fruit de cette expérience unique qui fut la vôtre.
Vous êtes l’illustration des valeurs portées au quotidien par nos armées et vous faîtes honneur à notre pays.
La vocation ...
Je dois revenir sur ma formation militaire ... Je me souviendrais toujours de mon premier mois à Verdun ...
Un mois de classes intenses...avec un chef de section très talentueux... je ne l'oublierais jamais le Chef Drobinski mon chef de section !!! il m'a appris beaucoup...surtout à me connaître... il connaissait les hommes et savait les commander ...On se disait qu'on pouvait "partir à la guerre" avec un chef comme lui sans avoir peur ... il nous inspirait une confiance sans failles ...
Mais les bonnes choses ont une fin et j'ai du quitter mon chef Drobinski ... L'infanterie commençait à se mécaniser...il lui fallait des hommes pour piloter ses chars et des tireurs pour armer les AMX13T.
Comme j'étais petit, j'ai été désigné pour aller me former comme tireur à Carpiagne, non loin de Marseille. Les petits pouvaient entrer dans les tourelles des chars...Mais l'Infanterie allait me manquer ... je la retrouverais c'est juré !!!
Carpiagne, c'est un grand trou dans la craie blanche....Des "HLM" militaires sont à peine montés, les routes n'existent pas ce sont des chemins plus ou moins larges...des cailloux blancs ...de la craie...partout de la craie ... Nos chaussures sont blanches en permanence et les boites de cirage noir ne durent pas longtemps...et là bas il fallait frotter ... les chaussures mais aussi les logements ... 'était neuf alors ça devait briller ... et ce qu'on appelait dans le temps les corvées étaient nombreuses... nous avions chacun notre responsabilité dans la propreté...
J'ai bien aimé cette periode (4 mois) au cours de laquelle je me suis aguerri. J'ai appris à tirer au FSA (fusil semi automatique) et aussi au canon de 75mm sur le char...sans oublier la mitrailleuse du char... une mitrailleuse à camembert... 360 cartouches dans le chargeur !Les gens de Carpiagne ont fait de moi un soldat....
Sorti de Carpiagne, je parlais commen un soldat, je pensais comme un soldat et je réagissais comme un soldat..."Honneur et Patrie"
Merci à eux....J'avais déjà, dans ma jeunesse, la fibre militaire. La moindre musique militaire m'émouvait...et j'étais fier d'être parmi ceux qui seraient présents s'il fallait défendre mon pays...et ce n'est pas des vains mots ... j'ai eu cette vocation et elle ne m'a jamais quittée... Je dis aux jeunes pour faire ce métier, il faut y croire et avoir une vraie vocation et l'esprit de défense de la patrie ... J'ai quitté Carpiagne pour Belfort pour ma première affectation de militaire...et retrouver mon infanterie ... le 35° régiment d'infanterie mécanisé m'a accueilli !
Belfort!!! quelle ville pour un soldat !"Aux défenseurs de Belfort" s'inscrivait sous le lion... moi, dans mon esprit, j'étais le défenseur de la France ...
dimanche 21 août 2016
Je me revois ... Verdun...
C'est le début de ma carrière que vous allez lire ...
Laon...la voiture de mon père monte doucement vers la ville haute ... je dois aller au quartier Foch au quartier de Semilly... mon père a son air grave et moi... je suis tout petit...papa arrête la voiture devant la grande grille de la caserne. Dehors, les soldats de garde nous interrogent du regard...Papa fait un signe comme pour dire "tout va bien"...
Je dois sortir de voiture, prendre ma valise ...
Nous n'avons pas échangé un mot pendant le voyage de Guise à Laon...
"-fais pas le mariole !" me lance mon père..
Je ne réponds pas, je prends ma valise et je rentre dans le quartier, je ne me retourne pas...il verrait une larme couler doucement sur mon visage...je sais qu'il me regarde monter vers le PC..j'entend enfin la voiture démarrer...moi, je démarre une nouvelle vie...
Je pense à mon enfance... Villers Cotterêts ...ma mère qui me faisait ingurgiter l'huile de foie de morue le matin et le tapioca du soir...Monsieur Berlizot qui claquait sa règle sur son bureau pour nous autoriser à nous asseoir...mes camarades de foot, ceux de la banque que j'avais quitté pour l'armée... Je revois mon directeur de la Société Générale, Monsieur Duquenne, me regarder partir le soir de ma dernière journée ... le sourire crispé... il m'avait dit "dommage"
J'ai signé mon engagement ... et on m'a donné l'heure du train à la gare... départ pour le 164° régiment d'infanterie...
Je ne sais pas comment je suis arrivé à Verdun ce soir là ...
Le soir même...un jeune homme erre dans les rues de Verdun...nous sommes le 30 octobre et il fait froid.Le train m'a déposé dans cette gare gelée et impersonnelle et je cherche ma destination finale le 164 Régiment d'infanterie...
Mais où est donc cette caserne? personne ne m'attendait ..; les rues sont désertes...
Un camion militaire s'arrête....un militaire m'interpelle
_ 16-4 ?
_oui monsieur
_ monte soldat!!!
J'ai dormi dans une chambre de 20 lits...au fond un ratelier avec des fusils...ça sent la graisse ...et ça sent la transpiration humaine ...Les gens qui dorment ici ronflent et personne ne s'est occupé de moi...
Dans mon lit je pense ...j'ai signé pour 3 ans....3 ANS!!!!!3 ANS mon dieu! Demain, le réveil sera dur...
Un coup sifflet dans la chambre qui vous remonte le coeur dans le cerveau!
Des cris "réveil!!!réveil!!! REVEIL !!! REVEIL !!!
"debout!!!! debout!!!!"DEBOUT !!!
Je fais comme tout le monde ... on se lave...on s'habille... et on dévale les escaliers...
En bas on nous met en rang ... et direction le réfectoire en chantant ... un chant que je ne connais pas ... ça parle de balles et d'obus ...
Je suis un automate toute la journée ... et le soir venu, j'étais déjà un peu soldat... adieu Monsieur Duquenne ... bonjour la vie ...
samedi 20 août 2016
Trèves en Décembre... il neige ...
Encore un épisode de ma vie militaire que je vais raconter ....
Trèves ... quartier du 13°Régiment du Génie ...nous sommes en Décembre... c'est le gros exercice du 2 Corps d'Armée ... le Centre opérationnel s'est installé dans le gymnase du régiment ... un PC de corps d'Armée en opération c'est impressionnant... que de monde et que de travail pour les rédacteurs et ce, jour et nuit.. nous travaillons en bordées... chacun son poste à responsabilité... chacun ses responsabilités... Je suis ce qu'on appelle chef de site régulation... tout arrive et tout repart de chez moi... j'étais adjudant chef à cette époque et j'avais, pour accomplir ma mission, dix jeunes femmes de sergent à adjudant qui frappaient des messages avec frénésies au risque de se casser les ongles... certaines les avaient d'ailleurs très longs... (parenthèse) ...Elles aimaient bien travailler avec moi... c'est peut être pour cela que l'on m'avait confié ce poste ... Moi, j'étais derrière un écran (appelé visu) sur lequel tous les messages qui arrivaient apparaissaient ... je devais les adresser à la cellule du CO concernée par ce message ... à son tour le chef de cellule avait ce message qui lui arrivait sur une imprimante dont le crépitement vous empêchait de vous assoupir ... et quand les imprimantes sortaient leurs messages en même temps ça faisait un sacré bruit dans le PC!!!
Les messages partant de chez nous s'inscrivent également dans la visu et je les classe suivant leur objet tout en les envoyant à la cellule émettrice ce qui faisait encore crépiter les imprimantes !!!
Ce soir là j'étais de bordée de nuit... j'étais malade...beaucoup de fièvre ...c'était en décembre et dehors il neigeait dru...je savais que je devais rester toute la nuit éveillé ...j'ai donc demandé à mon adjointe de me remplacer le temps que j'aille boire une boisson chaude à la popote de la manœuvre... C'était dans une grande tente...je me fais servir un grand café bien bouillant ...j'avais les yeux larmoyants... je me suis assis à une table ...seul avec ma "crève"!
Il y avait d'autres militaires au fond de la tente debout autour d'une grande table en train d'étudier une carte d'état major... l'un deux se retourne et je reconnais mon colonel du 8°RI de Noyon...le colonel Pichon ... ça fait 7 ou 8 ans que je ne l'avais pas vu...il était passé général... malade, je n'ai pas osé aller le voir...pourtant je sais qu'il aurait été très content de me voir...j'étais encore adjudant chef mais je venais de réussir mon concours de major... j'aurais pu lui apprendre...non ! il aurait apprécié qu'un ancien de ses cadres réussissait ... j'ai bu mon café et je suis retourné à mes messages au CO... Je regrette beaucoup de ne pas l'avoir salué ce soir là... je ne l'ai jamais revu...dommage...mon général !
C'est un des grands regrets de ma carrière...
Jeux Olympiques de Rio Félicitation du CEMA
Toutes mes félicitations au brigadier chef Élodie Clouvel pour sa très belle médaille d'argent en Pentathlon moderne aux Jeux Olympiques de Rio.
Vous avez brillé dans les épreuves de cette discipline, créée il y a plus d'un siècle pour désigner le soldat idéal qui sache monter à cheval, courir, nager, combattre à l'épée et au tir. Bravo pour votre niveau d'excellence en parfait accord avec les valeurs militaires françaises.
vendredi 19 août 2016
La simulation opérationnelle à Compiègne
Je vais faire plaisir à deux de mes camarades Yvon et Alain qui, je le sais, viennent régulièrement me lire ... ils ont travaillé avec moi sur ce dernier emploi qui m'était proposé en fin de carrière...
C'est ma dernière affectation et j'apprends un nouveau métier...neuf aussi où j'arrive car il faut monter de toute pièce un Centre de simulation opérationnel à l'Ecole d'Etat Major de Compiègne... les crédits sont là mais il n'y a rien en place...nous sommes une quinzaine de cadres arrivés d'horizons différents et nous devons être complémentaire sur un seul but...faire fonctionner ce centre ...pour cela il faut apprendre le logiciel...apprendre ... apprendre ... C'est Janus!!!
C'est quoi Janus ?
Ce sont des opérateurs tactitiens ( ce sera mon travail)dédiés qui, via le logiciel Janus, positionnent sur des cartes numérisées les troupes, selon les ordres donnés par les commandants d’unité. De la même manière, sont déployés virtuellement des moyens d’appui, comme les groupes génie ou les hélicoptères d’attaque, mais aussi les forces ennemies. « Il y a quinze ans, il aurait fallu dix mois pour monter un tel exercice et trouver les effectifs nécessaires » « Aujourd’hui, il suffit de quelques semaines pour offrir aux troupes un exercice au plus près de leurs attentes, pour un coût dérisoire et en mobilisant uniquement les personnes concernées par ce type d’entraînement. » Donc pas déploiement sur le terrain...peu d'hommes ...que des acteurs principaux...
Je suis donc allé avec mes camarades me former sur le logiciel dans le seul centre qui existait en France...à Paris à l'école militaire...
Puis l'apprentissage effectué, il a fallu monter le centre...il fallait un CO (centre opérationnel) et des alvéoles joueurs amis et ennemis...Dans ces alvéoles des ordinateurs avec les cartes numérisés sur lesquels nous placions nos forces ...un homme au coin d'un bois... des chars prêts à déboucher pour attaquer des positions ennemies...la cellule représentait le centre opérationnel d'un régiment.... j'arrête ma description ici car j'imagine que pour un non initié c'est difficile à comprendre ...j'ai fait le plus simple possible...
Ensuite il a fallu imaginer un réseau radio et téléphonique...établir un annuaire... et installer un Centre opérationnel...là j'étais dans mon élément car j'avais œuvré dans des centres opérationnels en exercice de Corps d'armée, de division et en opération en Bosnie... je me suis occupé de cette partie ...j'ai réalisé un mémento de fonctionnement de ce centre à l'attention des cadres du centre et des forces venant effectuer un exercice ici...
Nous somme devenus le premier centre de France et nous avons même exporté nos savoir faire dans les armées étrangères...au Maroc ou au Liban...
Quand le centre a fonctionné parfaitement, je suis parti en retraite...mais j'ai travaillé encore 10 ans là bas comme réserviste...j'étais convoqué pour chaque exercice... ce qui m'a permis de quitter l'armée active en douceur...
Je me faisais une joie, à chaque exercice de retrouver mes anciens camarades... et surtout de rester dans mon élément militaire...
Aujourd'hui le centre de Compiègne n'existe plus, il a été transféré à Saumur... dans une nouvelle école d'Etat Major... j'espère qu'il fonctionne bien ...
JO Rio : Le Chef d’état-major des armées félicite
Le Chef d’état-major des armées communique :
J'adresse toutes mes félicitations au quartier-maître de 1ère classe Camille Lecointre et au matelot Hélène Defrance pour leur très belle médaille de bronze en voile 470 aux Jeux Olympiques de Rio.
Cette médaille est la onzième pour l’Armée de Champions et la trente-deuxième pour la délégation française.
Un grand bravo !
jeudi 18 août 2016
Mes emplois à Margival
Une partie des cadres du CEC (au premier plan, le colonel chef du Centre)
Je vais vous raconter mes emplois au Centre d'Entrainement Commandos de Margival.
J'arrivais de Belfort tout heureux de servir dans un CEC avec mon brevet de moniteur commando tout neuf de Mont Louis... mais dès les premières semaines mes supérieurs (ils avaient eu connaissance de mon emploi d'adolescent à la Société Générale) m'ont désigné munitionnaire du CEC. J'étais donc chargé de la comptabilité des munitions... et des munitions dans un CEC c'est de la comptabilité ! Entre les pains de plastique, les détonateurs, la mèche lente ou le cordeau détonnant, il y a beaucoup de mouvements... Au bout d'un an, il m'a été demandé si j'acceptais le poste de sous officier responsable de l'ordinaire (cuisines) ... l'emploi était tellement valorisant que je l'ai accepté!
L'emploi de chef de l'ordinaire est assez difficile...en acceptant ce poste je ne pensais pas avoir autant de soucis...non seulement il faut être performant sur le plan culinaire (les soldats doivent bien manger et en quantité car les hommes ici effectuent beaucoup d'efforts physiques lors de leur stage commando)...il faut aussi serrer les prix et ne dépenser que la somme allouée pour le mois... c'est un chiffre par homme et par jour ...ne pas dépasser sur le mois...le bilan de fin de gestion mensuel est source de tracasseries ...
Je recevais les représentants et les représentantes...il y a ceux qui sont habitués... on les voit toutes les semaines pour prendre les commandes... on discute des prix bien sur ...et il y a les occasionnels qui viennent vous proposer des "affaires".
Un jour une jeune représentante s'est présentée à mon bureau... je l'ai faite asseoir ... elle était habillée très courte... croisant et décroisant ses longues jambes pour attirer mon regard et ainsi m'endormir sur l'essentiel...les produits qu'elle proposait à la vente...j'ai tout de suite vu son manège et elle est repartie comme elle était venue sans commande...
Il y en a eu plein comme ça...certaines proposaient un poste de télévision en cadeau pour l'achat de 500 poulets...à des prix .... on ne travaille pas dans ce métier pour gagner des cadeaux !!!
Je me souviens de plusieurs fournisseurs... les habitués.. je vais les nommer ici car ils n'exercent plus .. je peux vous dire que les personnes que je vais vous citer, je les ai vraiment appréciés.
Pour les fruits et légumes c'était Monsieur Robert Potier de Laon. Les prix étaient fixés en fonction du cours des halles... journal que je recevais chaque jour... on discutait sur le pourcentage de rabais en moins du cours des halles... monsieur Potier était dur en affaire et cette façon de travailler m'a beaucoup servi au cours de ma carrière administrative. Monsieur Emile Lievin de Sissonne vendait l'épicerie... lui aussi, à sa manière il m'a aidé à progresser... et enfin il y avait un homme à qui on ne pouvait rien refuser... c'était la bonté...il représentait la biscuiterie Dutoit de Chauny... je ne connaissais pas son vrai nom mais je l'appelais Monsieur Dutoit... je lui achetais des biscuits et il ne cessait de remercier à chacune de mes commandes....
De la gestion dans cet emploi à responsabilité mais il fallait aussi la discipline dans les cuisines... on est pas là pour empoisonner nos soldats... c'était parfois assez dangereux...un jour le chef cuisiner s'est approché de moi, le regard menaçant avec un couteau de cuisine... comme je n'ai pas baissé les yeux...il a fait demi tour...mais après, j'étais sans cesse sur le qui vive...c'est loin...(il y a 40 ans) et je me souviens encore de son nom...que je ne dévoilerais pas ici...
Et puis il y a eu l'affaire du poulet... le mercredi soir après le service, je signais une permission de sortie de nuit aux cuisiniers... avant qu'ils ne partent pour faire la fête en ville, il fallait que les cuisines soient super propres...ça devait briller...Comme tous les soirs je passe partout pour vérifier la propreté...arrivé à la boucherie je surprends le boucher en train de voler un poulet qu'il mettait dans une musette..."engueulade" et punition...pas de sortie ce soir pour le boucher !!!
L'affaire aurait pu en rester là...
Le samedi suivant, c'est la fin de semaine... on termine à midi... tout se passe bien... je peux donc repartir chez moi...je prends ma voiture (une belle petite 104 bleue neuve ) et je me dirige vers la sortie...arrivé devant le poste de sécurité, alors que le planton ouvre la barrière... le voiture s'arrête et ne veux pas redémarrer...comme si j'étais en panne d'essence... le planton qui travaille au garage...regarde dans le moteur et me dit que ce n'est pas de l'essence mais de l'eau de javel qu'il y a dans le réservoir... un de mes cuisiniers m'a versé de l'eau de javel dans mon réservoir...
Je préviens tout de suite mon officier des détails ...nous nous rendons tous les deux aux cuisines et là le lieutenant, en colère, supprime toute les permissions... et demande à celui qui avait fait ça de se dénoncer pour que les permissions soient à nouveau signées... il dit aussi qu'il va mettre des jours d'arrêts tous les jours à chacun...un bouton mal fermé, une chaussure sale ...toutes les fautes seront sanctionnées...et à la fin du service militaire ce sera du rabe comme ils disent entre eux... c'est à dire que les jours d'arrêts seront additionnés et que chacun devra faire plusieurs jours (mois) de plus que prévu...
Le lundi matin, les cuisiniers sont venus livrer leur camarade ayant mis l'eau de javel dans mon réservoir...
Il a été condamné à payer la réparation de la 104 ...nettoyage de tout le circuit de distribution et changement du réservoir... il a été muté disciplinaire... Vous avez deviné que c'était le boucher qui avait fait ça !!!
J'ai tenu ce poste pendant trois longues années... puis on m'a proposé le poste d'adjoint au trésorier...
C'est dans cet emploi que j'ai appris l'administration militaire ce qui m'a permis de réussir mon Certificat technique N°2 de comptable des services administratifs (CT2CSA)
Quand je vous dit qu'à l'armée on est polyvalent on doit être capable d'occuper n'importe quel poste et à Margival je n'en étais qu'au début de ma carrière...
mercredi 17 août 2016
Une nuit à Mostar
J'ai déjà raconté que j'avais eu pour mission de former des secrétaires d'Etat Major engagés lors de la suppression de service national.
J'ai eu ensuite à en choisir quinze pour accompagner l'Etat Major de la 2°Division Blindée à la DMNSE (Division Multinationale Sud Est) à Mostar.
Mon rôle à Mostar était de les "accompagner", de les conseiller et de les guider ... tout en effectuant ma mission au Centre Opérationnel... Comme quoi à Mostar, j'avais mon emploi opérationnel, la charge de président des sous officiers et mes jeunes secrétaires engagés... en plus j'avais promis aux mamans de deux des secrétaires féminines de veiller sur elles ...
Pour l'une d'entre elle, ce fut simple car elle était affectée, comme moi, au CO avec l'emploi de secrétaire. Pour l'autre, plus difficile car elle était secrétaire conductrice au bureau des affaires civiles et militaires... elle en a fait des kilomètres en Bosnie!!!
Je prenais des renseignements discrètement auprès des cadres qui avaient mes secrétaires sous leurs ordres...
Au bout de 3 mois de mandat environ, j'ai senti une lassitude de la part de ces jeunes... c'était difficile pour eux.. l'éloignement commençait à se faire sentir .. et le découragement les gagnait .. j'ai donc décidé d'agir...
J'allais organiser un pot le soir après le travail ... un pot qui a duré presque toute la nuit .. une opération de cohésion comme j'appelais ça !
Donc il m'a fallu l'organiser ... avec l'aide des jeunes ... car le CO était engagé dans la préparation d'une opération importante sur Foca (petite Serbie) ... j'étais partie prenante pour la préparation et la mise en place de la cartographie...
Tout avait été organisé... nous nous sommes réunis à "Echos" un restaurant associatif du camp.. le champagne (que j'offrais) avait été commandé et il nous fut servi par Laureen (mon amie anglaise que je vous ai déjà présentée)
Avant de boire la coupe de l'amitié j'ai prononcé le discours d'usage ...
Ils étaient tous là ... Laureen s'était assise à notre table ... elle ne parlait pas français mais devait le comprendre .. elle buvait mes paroles ... les jeunes soldats m'écoutaient attentivement ... en fait je les ai encouragé en les rassurant ... il restait un mois à faire sur Mostar et comme je leur ai dit, les accidents parviennent le plus souvent dans les derniers jours d'un mandat. On se relâche.. on est aveuglé par des habitudes, on fait moins attention... donc méfiance ... je leur redis ma confiance en eux et nous nous servons à boire et à manger ...
Je ne me souviens plus combien j'ai réglé de note pour cette soirée de cohésion mais ce fut un grand plaisir pour moi... nous nous sommes retrouvés comme aux premiers jours lors de la formation et notre raid sur le Chemin de Dames... lors de la nuit chez l'Abbé de Margival ...Nous avons chanté ... nous avons dépassé largement les 22 Heures (heure de fermeture des points de vente de boissons) mais Laurenn avait l'autorisation de son directeur de nous laisser du temps ...
Nous sommes sortis en chantant encore ... il devait être 2h00 du matin ... qui avons nous réveillé? le général ? car nous sommes passé devant sa porte en chantant....
Le lendemain j'ai été convoqué par le colonel commandant la base .. nous nous connaissions... il m'a laissé entendre qu'il n'avait pas été dérangé par nos chants nocturnes... et m'a fait comprendre que ces instants de cohésion étaient nécessaires au moral des soldats...
Voila une nuit bien employée ... les secrétaires sont repartis comme neufs dans leus différents bureaux et ont eu, à la fin de notre mandat, les félicitations de leurs cadres.
Venue à Guise du 67ème Régiment d' Infanterie de SOISSONS
Des réservistes militaires en formation à Nîmes
Pour être employés sur la base du volontariat, ils suivent formations et entraînements, au tir comme au secourisme, à l'égal des militaires d'active. Ils peuvent donc occuper des postes de commandement, administratifs, comme participer à des patrouilles, à Paris comme en province. Pour cette dernière mission, ayant les qualifications requises, ils sont armés comme les autres militaires.
En tout, pour le premier trimestre de l'année 2016, le 503e Régiment du Train a étudié 300 candidatures.
La réserve militaire opérationnelle, est accessible à tout Français, homme ou femme, âgé d'au moins 17 ans et au casier judiciaire vierge: jeunes n'ayant jamais été militaires. Ces civils souhaitant effectuer des périodes annuelles dans la réserve (environ 25 jours).
Tous auront un contrat rémunéré en fonction du poste allant de un à quatre ans, dans l'armée de Terre, l'armée de l'Air ou la Marine, et les directions et services du ministère de la Défense.
http://france3-regions.francetvinfo.fr/languedoc-roussillon/gard/nimes
Premières formations à Nîmes
Depuis ce matin trente cinq jeunes participent à la formation théorique à Nîmes dans le gard qui dure une quinzaine de jours. Leur formation pratique aura lieu à Fréjus dans le Var. Ils ont enfilé un treillis pour la première fois au au 503e régiment du Train (503e RT).En tout, pour le premier trimestre de l'année 2016, le 503e Régiment du Train a étudié 300 candidatures.
La réserve militaire opérationnelle, est accessible à tout Français, homme ou femme, âgé d'au moins 17 ans et au casier judiciaire vierge: jeunes n'ayant jamais été militaires. Ces civils souhaitant effectuer des périodes annuelles dans la réserve (environ 25 jours).
Tous auront un contrat rémunéré en fonction du poste allant de un à quatre ans, dans l'armée de Terre, l'armée de l'Air ou la Marine, et les directions et services du ministère de la Défense.
700 réservistes pour l'opération Sentinelle
Cinq cents réservistes militaires sont engagés dans l'opération Sentinelle. L'objectif est d'atteindre 700 en fin d'année. Au total, l'armée dispose de 28.000 réservistes volontaireshttp://france3-regions.francetvinfo.fr/languedoc-roussillon/gard/nimes
mardi 16 août 2016
Kho Lanta Mont Louis
Je ne suis pas un gros mangeur... bien au contraire .. on peux dire que j'ai un appétit d'oiseau... mais jeûner pendant 4 jours c'est assez difficile pour moi alors pour les gros mangeurs c'est très très difficile ... J'ai donc été privilégié lors de la séquence que je vais raconter !
Le mot séquence je vais encore vous l'expliquer quand il se rapporte au stage de moniteur commando... du lundi au vendredi nous ne savions pas notre programme... nous pouvions dormir dans notre lit comme nous pouvions dormir dans une forêt... nous devions donc toujours nous déplacer avec notre sac à dos qui devait contenir de quoi se changer pendant une semaine !!!
Ce lundi là le lieutenant nous donne notre programme "aller surveiller un pont dans les montagnes"
Pour cela, il nous fallait nous déplacer en camion jusqu'à une zone de posée d'hélicoptères qui devaient nous amener à proximité du pont à surveiller ... nous nous apprêtions donc à veiller de jour comme de nuit pour la surveillance de cet objectif.
Nous sommes donc partis en camion... dans une foret, au détour d'un virage, nous sommes attaqués ! Nous prenons des grenades sur le camion et le lieutenant nous a crié de débarquer "DEBARQUEZ !!! Laissez tout dans le camion... feux sur l'assaillant !"
Nous nous postons dans les bois, nous nous mettons en garde... les camions démarrent et quelques minutes plus tard .. plus un bruit... nos agresseurs se sont esquivés et nous restons sur la route sans sac.. le camions ne reviendront pas !
Le lieutenant nous réuni et nous dit deux mots "OPERATION SURVIE"
Nous devons vider nos poches... plus de cigarettes !!! On nous guide à pied vers une petite clairière au milieu de laquelle coule un petit ruisseau... C'est très joli comme endroit ... sauf que nous n'avons rien à manger ... les ordres sont de survivre en attendant des secours ... nous voila devenus des Robinson Crusoé à devoir nous débrouiller pour subsister...
On nous a quand même donné un petit sac de farine ... débrouillez vous pour en faire du pain !
Nous avons donc mangé des pissenlit crus ou en soupe le soir... notre café était fabriqué avec des pommes de pin que nous infusions... beurk beurk ...
Nous avons eu aussi de la cire pour fabriquer du plomb avec nos cartouches pour tirer d'éventuels moineaux ... on en a jamais eu... et nous pêchions avec de la ficelle dans le ruisseau . En quatre jours nous avons pêché un gardon .. pour 30 personnes c'était léger dans l'estomac !
Au bout de cinq jours de soupe aux pissenlits et de boules de farine fades et inconsommables, des camions sont venus nous chercher et nous ont ramené à Mont Louis ...
Un super steak frites nous attendait arrosé de très bon vin ... et Ô bonheur nos cigarettes nous ont été rendues ...à la première "taf" j'ai failli m'évanouir ... et après le repas pantagruélique j'ai failli vraiment "tomber dans les pommes" !!!
Alors quand je regarde Kho Lanta à la télévision ... je me souviens de cette séquence survie et je me dit que déjà 5 jours c'est bien mais les candidats je me demande comment ils font pour survivre ... !
lundi 15 août 2016
Au revoir les enfants ...
Vous avez certainement entendu parler vos parents ou vos grands parents de leurs souvenirs de la guerre ... Quand les américains sont arrivés, ils distribuaient les chewing gum ou des cigarettes aux jeunes français qui venaient à leur rencontre ...
Je me suis souvenu des histoires de mes parents quand je suis allé distribuer des chocolats et des rations aux enfants d'un village du mont Igman...
Les week end à Sarajevo, les cuisiniers étaient au repos ... ils avaient une charge de travail intense en semaine .. ils devaient servir jour et nuit les hommes rentrant de mission... et leur repos dominical était bien mérité...
Nous percevions des rations de combat que nous devions manger donc les dimanches midi et soir...
Nous avons trouvé mieux ... nous allions faire des courses, acheter de quoi organiser un barbecue ... donc tous les dimanches midi c'était barbecue le midi et les restes le soir ...
Et les rations ... elle ne nous restaient pas sur les bras ...je vous rassure...
Un jour mon commissaire me convoque dans son bureau.. Je savais que nous devions chacun, au moins une fois dans notre mandat effectuer une mission d'aide aux plus démunis...j'en ai effectué plusieurs...une bonne façon de mettre en pratique le cours d'instruction civique de l'école...l'aide aux plus démunis...la solidarité...c'est resté gravé dans ma mémoire
Ma mission du jour, aller sur le mont Igman et bien au delà, à la frontière serbe, rencontrer des bosniaques ayant besoin de vivres ...dans les montagnes ils ont faim et nous, militaires français nous leur apportions nos rations...j'ouvre une parenthèse : les rations de combat militaires françaises sont connues dans le monde entier...les militaires des autres nations nous les envie car elles sont complètes du point de vue nutritif... alors vous pensez que les bosniaques raffolaient de nos rations...Il me fallait aussi récupérer des chocolats (Twix 2 doigts coupe faim) au foyer car ils étaient invendables ... la date de limite de consommation expirait dans la semaine qui venait ...
Me voila donc parti avec un conducteur et mon camarade Jeannot qui s'était porté volontaire pour m'accompagner ... Nous étions, bien sur, armés "jusqu'aux dents" et la radio était connectée sur l'état major du bataillon afin de pouvoir rendre compte de notre progression...
Le commissaire m'avait également indiqué un village dans lequel il y avait beaucoup d'enfants...c'est là bas que j'ai décidé d'aller...voyage périlleux, car nous étions en zone sensible.
Vous ne pouvez pas imaginer le plaisir que j'ai eu à distribuer ces friandises aux enfants et les rations aux parents...j'ai vu des visages d'enfants s'éclairer, des yeux se mouiller, des sourires de gentillesse...pas de merci, je n'en voulais pas...simplement un sourire et un salut...ils ont accompagné mon véhicule en courant jusqu'à la sortie du village pour me dire au revoir...quel plaisir de voir ces enfants agiter un drapeau français...
Alors quand vous mangerez un "deux doigts coupe faim" pensez à ces enfants qui m'attendaient dans la montagne....Ils vivaient comme nos ancêtres au moyen age...une seule pièce au sol en terre battue avec les animaux dans la maison...les animaux donnent la chaleur....et moi je leur ai donné des twix.... C'était ma chaleur à moi.........
Nous étions des soldats de la paix ... et ce enfants, aujourd'hui des hommes, ils se souviennent des militaires français ... et de la France ... le pays de la liberté ...
Au revoir les enfants ... soyez heureux ...
dimanche 14 août 2016
"Allez Pierrot !!!"
Pierre Lechantre à droite .. très bon dribleur ... (ailier gauche à l'époque)
Quand vous avez effectué une carrière militaire complète comme je l'ai fait, forcément vous êtes connu et reconnu par beaucoup de personnes ... et vous avez rencontré des gens qui ont fait leur chemin après leur service militaire ..
quand j'ai fait les classes aux appelés du contingent à Belfort...150 soldats passaient deux mois à la 11° compagnie... et ils me connaissaient tous... vous calculez le nombre de soldait qui m'on connu en trois ans... plus de 2000 personnes ... et je peux vous dire que certains me contactent pour me faire un petit bonjour sur Facebook !
Je rencontre également, parfois, des personnes dans la rue qui m'appellent sergent ou mon adjudant suivant l'époque à laquelle elles m'ont connues... moi bien sur je ne les reconnais pas mais j'essaie de leur montrer que leur visage m'est familier...on ne peux pas se rappeler de tout le monde ... j'ai connu tellement de soldats !!!
Dans ma série de portrait je vais vous présenter une personne qui ont compté dans ma vie militaire ...ce n'est pas tous les jours qu'on côtoie un footballeur professionnel...Un jour, à Belfort, mon capitaine m'a appelé dans son bureau pour une mission de confiance ... accueillir un footballeur professionnel qui était affecté au régiment pour y effectuer ses classes...je devais ensuite le former individuellement et lui apprendre à présenter les armes et à tirer ...
Je l'ai donc accueilli ... il s'est présenté "je suis le fils de Jean Lechantre joueur de Lille et je joue à Sochaux" A mon air il a compris que je ne connaissais pas son père ... Je lui ai dit que j'étais là pour le former comme militaire ... j'ai donc fait les classes à un footballeur professionnel de Sochaux...Pierre Lechantre... il jouait notamment avec Georges Lech... après Sochaux .... il a joué à Monaco, Reims et Laval entre autre et a été entraineur du Cameroun, du Quatar et de Mali... j'espère que lui se souvient de moi car j'étais son professeur militaire particulier...mais il était plus souvent en match ou à l'entrainement qu'à la compagnie pour apprendre le maniement des armes...gentiment il me donnait des places gratuites pour les matchs et le capitaine et moi allions le voir jouer ... le capitaine criait "allez Pierrot!" Beaux souvenirs !
Quand je parle de mon capitaine, il faut que je vous dise que j'ai rencontré son fils 30 ans plus tard... il était capitaine commandant une compagnie du Génie de mon bataillon à Sarajevo... il m'avait donc donné des nouvelles de son père ... ce qui m'a fait très plaisir...
Si quelqu'un m'a connu qu'il me le dise... mais qu'il me dise dans quelle unité et à laquelle occasion ...