lundi 29 août 2016

Nancy-Ochey : un chassé-croisé de colonels

Deux petites années et puis s’en va de la BA 133. Le 8 septembre, le colonel Olivier Lapray passera officiellement la main au colonel Loïc Rullière. Un départ « déchirant », pour le premier, un « retour aux sources » pour le second. Portraits croisés.
Olivier Lapray chapeautait la base depuis 24 mois, le temps « réglementaire » pour ce genre de poste, « essentiel dans une carrière d’officier supérieur de l’armée de l’air »
Mais il connaissait bien la BA 133, pour y avoir entamé sa carrière comme navigateur de 1995 à 2001, au sein de l’escadron de chasse 1/3 Navarre. Entre deux allers-retours vers Salon-de-Provence, il y avait à nouveau atterri de 2003 à 2005 comme chef des opérations d’escadron, puis commandant en second d’escadron, de 2006 à 2008, et commandant de l’escadron de chasse 2/3 Champagne de 2008 à 2009.
Il avait ensuite enseigné à l’école de guerre de Paris. « Bref, j’y ai passé 14 ans sur différentes périodes. Et je me suis arrogé le titre de Lorrain ».
Dans les prochains jours, il rejoindra le nouveau « balargone » soit la direction de l’état-major de l’armée de l’air, pour s’occuper des relations humaines. Il reviendra cependant chaque week-end sur sa terre d’adoption : sa famille et lui-même ont choisi d’installer leur base arrière à Nancy.

Sous les ordres de son prédécesseur

Loïc Rullière, 43 ans - soit un an de plus que son prédécesseur lors de sa prise de fonction - est lui né à Grenoble et a grandi dans le sud-est de la France. Mais lui aussi a commencé sa carrière professionnelle à Nancy-Ochey - il a habité Ecrouves - comme pilote de combat au 2/3 Champagne. Il s’est ensuite envolé vers Salon-de-Provence pour encadrer une nouvelle promotion. Puis est revenu sur la base nancéienne où il a même servi un an sous les ordres du colonel Lapray.
En 2007-2008, il a intégré l’école de guerre. Avant d’embrasser un poste de commandant en second, puis de commandant de l’escadron 1/7 Provence à Saint-Dizier. De là, il a effectué sa première opération en Libye. Nous étions alors en 2011.
Puis, il a rejoint l’état-major de l’armée de l’air. Loïc Rullière s’occupait ses derniers temps des relations internationales et de la stratégie au ministère de la Défense.

Le drame d’Albacete une trace indélébile

« Je suis très heureux que ce soit lui qui prenne le commandement de cette base phare : un quart de l’armée de chasse est ici », assure, le compliment sincère, le colonel Lapray, désignant son successeur. « Il faut pour ce poste, des gens compétents, fiables, bien dans leurs baskets ». Tout le portrait, suggère-t-il, de Loïc Rullière.
Frappées d’une fermeture chaque année au cours des deux dernières décennies, les bases aériennes ne sont plus légion sur l’hexagone… Nancy-Ochey est l’une des six de France à avoir encore des avions de chasse, la seule à pouvoir se prévaloir de trois de ces escadrons de combat.
Des mirages 2000D, actuellement déployés en Jordanie et qui prennent une part active au recul de Daesh en Irak et en Syrie. « Un motif de satisfaction pour moi en tant que militaire et citoyen », se réjouit le colonel Lapray. Avant d’ajouter que son tableau de souvenirs est cependant assombri par le dramatique accident d’Albacete, survenu en janvier 2015 et qui a coûté la vie à sept de ses hommes. L’épreuve a été rude et laisse des traces indélébiles dans le cœur de l’homme, même si la solidarité témoignée alors par la population l’a énormément touché.
Pour boucler la boucle, d’une carrière dans les airs, il a effectué son dernier vol en mirage 2000D en juillet, avec les quatre dernières recrues actuellement en formation. « Cela symbolise bien l’esprit de compagnonnage de notre métier », opine le colonel Loïc Rullière. Enthousiaste à l’idée de relever ce défi, soit se « montrer à la hauteur de la tâche ». Et Dieu sait que la verticalité est bien une notion essentielle dans l’armée de l’air !

http://www.estrepublicain.fr/edition-de-toul/2016/08/29/nancy-ochey-un-chasse-croise-de-colonels

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