GIVET (Ardennes). Les élus communautaires ont tranché et viennent d'officialiser leur intention de racheter le fort. Mais à plusieurs conditions…
LE feuilleton continue. Vendredi soir, le dossier de la « forteresse » givetoise s'est à nouveau invité à la table du conseil communautaire. En cinq mots lourds de sens, déclinés au point N° 14 de l'ordre du jour : « Avenir du fort de Charlemont ».
Il faut dire que le sujet turlupine les élus de l'assemblée délibérante depuis maintenant plusieurs mois. Pour rappel, en janvier dernier, l'Etat avait proposé à la com'com de racheter le site et ses 90 hectares pour l'euro symbolique. Prudente, l'interco avait alors botté en touche et décidé de prendre le temps de la réflexion.
Neuf mois plus tard, sa position est aujourd'hui (un poil) plus affirmée. Vendredi soir, les conseillers communautaires ont ainsi avancé d'un pas, en donnant leur accord de principe à la transaction. Tout en veillant bien, cependant, à garder une porte de sortie ouverte, au cas où le « cadeau » s'avérerait empoisonné. « On est tous conscients du potentiel touristique du fort, et qu'il y a certainement autre chose à faire que de le laisser en ruines, souffle le président, Bernard Dekens. Maintenant, il faut aussi être très prudent. Et avant de nous engager, on tient vraiment à savoir où l'on va. D'abord, combien ça va nous coûter en frais d'entretien (on parle de 200.000 à 700.000 euros par an, NDLR), mais aussi savoir précisément ce que l'on pourra et ce que l'on ne pourra pas faire sur le site. »
Dans cette optique, la com'com a conditionné son rachat à trois garanties. La première - liée au renforcement des remparts - semble d'ores et déjà acquise. Le ministère de la Défense a en effet annoncé sa volonté de prendre en charge la consolidation des cinq tranches de murailles qui doivent encore être rénovées (pour un coût estimé à environ 1,250 million d'euros).
Mais au-delà de cet aspect, le deal Etat - intercommunalité dépendra également des conclusions d'au moins deux études : une concernant la dépollution pyrotechnique du site (le fort ayant été « touché » par plusieurs guerres) ; et une autre, liée au volet « environnemental ».
Il faut dire que Charlemont abrite diverses espèces protégées (de végétaux, chauves-souris, reptiles et oiseaux, pour ne citer qu'elles). Reste maintenant à savoir quel impact ces spécificités auront sur le futur réaménagement du site.
Bref, le chemin semble encore long avant une éventuelle réouverture. Même si dans le meilleur des cas, l'interco pourrait récupérer les clefs du fort dès septembre 2012. Ce qui lui permettrait alors de le louer en vue de la saison touristique 2013.
A ce jour, le jeune Belge Jan Cuylits - qui envisage de déménager son parc d'activités Agimont Adventure* (escalade, paintball…) à Givet - semble tenir la corde. « Pour le moment, c'est le seul candidat crédible », confirme le directeur général de la communauté de communes, Claude Wallendorff.
Mais rien n'est encore acté. Le feuilleton continue…
* Qui accueille chaque année environ 30.000 visiteurs.
http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/acquisition-de-charlemont-la-comcom-donne-son-accord-de-principe
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