DEUX officiers se croisent et c'est une page entière, un chapitre presque, qui se tourne. Hier, la passation de commandement entre les colonels Jean-François Schoonman et Patrick Vaglio revêtait un caractère bien particulier. À n'en pas douter, il s'agissait de la dernière cérémonie du genre pour le 1er RAMa de Laon-Couvron. Dans un an, quasiment jour pour jour, la totalité de l'effectif, soit environ 650 bigors, aura quitté l'Aisne pour Châlons-en-Champagne. Là-bas, le 1er Rama s'étoffera de 250 hommes actuellement affectés à la batterie solaire du 402e régiment d'artillerie.
Cela fait deux ans maintenant que cette échéance est attendue par toute la région. Et durant sa mission à la tête de cette unité, le colonel Schoonmann n'a jamais caché son ambition de préparer au mieux ses effectifs à cette restructuration. Au-delà de la dimension matérielle à prendre en compte, c'est l'aspect humain qui aura nécessité (et nécessite toujours) les phases de réflexion les plus importantes.
Et après ? …
« On peut effectivement parler de mutation dans tous les sens du terme, analyse-t-il, au delà du déménagement qui se profile, nos hommes ont appris à s'adapter à de nouvelles missions. En plus du tir au canon, ils sont désormais capables d'effectuer du renseignement, de guider des avions, des hélicos, les tirs des bateaux… Et lorsqu'ils prendront leurs quartiers dans la Marne, ils mettront en œuvre leurs nouvelles compétences en matière de défense anti-aérienne. Nous venons donc de passer deux années extrêmement riches, à la fois sur le plan de la formation et de la cohésion. »
Une vision des choses que partage son successeur, le colonel Vaglio. Ce dernier connaît parfaitement le 1er RAMa de Laon-Couvron pour y avoir servi à deux reprises (lire par ailleurs). Il admet qu'une grosse partie du travail a été réalisée en ce qui concerne ce déménagement. « Il reste désormais à donner les ordres et à veiller à la bonne exécution de toutes les décisions qui ont été prises en amont », explique-t-il. Un transfert sur Châlons-sur-Marne qui devrait s'opérer en un seul bloc, en juillet 2012.
Quant à savoir ce qu'il restera du site laonnois une fois les militaires partis, le mystère demeure, même si l'hypothèse d'un rachat d'une partie de cet espace par un industriel britannique, Jonathan Palmer en l'occurrence, semble vouloir se confirmer. La préfecture demeure toutefois très prudente sur le sujet, se contentant d'admettre que les pourparlers se poursuivent et qu'une visite aura vraisemblablement lieu avant la fin du mois de juillet avec ledit Palmer.
Pour ce qui est de la nature même du projet, on parle encore et toujours d'une activité liée à l'automobile, les pistes étant susceptibles d'accueillir un circuit de vitesse.
Reste cependant cette certitude : une bonne partie du quartier Mangin, soit 600 hectares, ne sera pas réutilisée tout de suite et bon nombre de locaux - en très bon état pour certains - seront certainement voués à l'abandon, voire à la destruction.
http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/changement-de-tete-au-1er-rama-de-laon-couvron
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire