Les opérations militaires contre les forces de Mouammar Kadhafi pourraient se compter en semaines mais pas en mois, a déclaré jeudi le ministre français des Affaires étrangères lors d'un point de presse. Les frappes aériennes de la coalition internationales vont continuer mais sont déjà un succès, avait dit un peu plus tôt le chef de la diplomatie française sur RTL. « L'étau s'est desserré, l'offensive de Kadhafi s'est arrêtée », a-t-il expliqué. « Je pense qu'on peut dire de ce point de vue qu'un premier succès a été remporté ». Les interventions de la coalition, qui ont déjà permis de neutraliser les défenses anti-aériennes et l'aviation, continueront « le temps nécessaire », a-t-il ajouté. « Ca peut être long mais nous ne voulons pas nous enliser », a poursuivi le ministre. « Ca n'est pas l'Afghanistan, ça n'est pas l'Irak ».
Selon lui, il s'agit d'un « régime barbare et inacceptable pour la communauté internationale ». « Nous n'imaginons pas qu'un régime incarné par une telle personne puisse perdurer mais c'est aux Libyens de décider de leur avenir », a-t-il dit. « Est-ce qu'on peut continuer avec un dictateur, je ne veux pas utiliser de termes excessifs, mais fou ? »
Moral chancelant
Les écoutes réalisées par la coalition donnent le sentiment que le moral des troupes encore fidèles à Mouammar Kadhafi chancelle, a déclaré pour sa part le ministre français de la Défense. « On sent que ça vacille, on le sait parce qu'on écoute », a-t-il dit sur Europe 1.
La crise libyenne sera le sujet principal d'un dîner de travail du Conseil européen ce jeudi soir à Bruxelles et Nicolas Sarkozy, en première ligne dans ce dossier, interviendra à cette occasion. La France et la Grande-Bretagne sont, avec les Etats-Unis, à la tête d'une coalition qui impose depuis samedi une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye. Paris, Londres et Washington se sont accordés sur le rôle de l'Otan dans la coordination des actions militaires, dont le pilotage politique devrait rester aux mains de la coalition, mais les pays de l'Alliance atlantique peinent à trouver un accord entre eux, la Turquie étant opposée aux frappes.
Alain Juppé a qualifié jeudi d' « irréversible » le mouvement en faveur de la démocratie qui agite le monde arabe et a appelé tous les pays de la région, Arabie saoudite comprise, à en tenir compte. « Il faudra que les aspirations populaires soient prises en compte partout, y compris en Arabie saoudite », a-t-il dit lors de son point de presse. La diplomatie française, critiquée pour sa passivité face aux crises tunisienne et égyptienne, change ainsi de cap, a-t-il souligné. « Un grand changement est en train de s'opérer », a-t-il souligné. « Très longtemps, la politique arabe de la France a visé à la stabilité. Aujourd'hui, la politique arabe, c'est d'être à l'écoute des aspirations des peuples ».
http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0201250121196-alain-juppe-les-operations-en-libye-ne-dureront-pas-des-mois.htm
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