Vous avez servi une première fois au Régiment de marche du Tchad entre 2010 et 2012 comme chef des opérations. Comment avez-vous trouvé ce régiment à votre retour en tant que chef de corps ?C’est un régiment d’infanterie moderne, qui a beaucoup évolué à la fois dans ses infrastructures, qui se sont adaptées, mais aussi sur le plan opérationnel. Aujourd’hui, le RMT est l’un des régiments d’infanterie les plus modernes, doté du VBCI (le véhicule blindé de combat d’infanterie), des outils de simulation et du système Felin (fantassin à équipements et liaisons intégrés). Il a aussi vu la création d’une cinquième compagnie.
C’est un régiment d’un millier d’hommes qui a le vent en poupe et qui participe à la restructuration de l’Armée de terre, dont les effectifs vont remonter en puissance. C’est un effort sans précédent depuis 1974, et notre régiment y apportera sa contribution. L’objectif pour le RMT est en effet d’incorporer plus de 500 jeunes d’ici la fin de l’année 2017. Son effectif total sera ainsi porté à environ 1200 hommes. Cette politique d’incorporation a été engagée dès le mois d’août et va s’étaler sur la durée, à la fois au niveau de l’active que de la réserve.
L’incorporation de 500 jeunes
Vos prédécesseurs comme chefs de corps ont eu à gérer notamment le déménagement et l’installation du RMT en Alsace, les arrivées du VBCI et du système Felin, l’aménagement d’outils de simulation et d’infrastructures d’entraînement… Quels sont les projets que vous allez porter ?Il y a le recrutement, dont nous venons de parler, et l’aspect opérationnel. Le régiment est engagé dans l’opération Sentinelle et, cet été, après l’attentat de Nice, ce sont 200 de ses hommes qui ont été rappelés, dont certains qui rentraient de Centrafrique, pour participer à ce dispositif. Aujourd’hui, l’équivalent de deux compagnies est présent en région parisienne dans le cadre de Sentinelle, et cet effort va perdurer.
En ce qui concerne les opérations extérieures, nos hommes sont rentrés de Centrafrique, de Guyane et du Sud-Liban à la fin de l’été, et il n’est pas prévu que le régiment soit à nouveau projeté sur des opérations extérieures avant la fin de l’année 2017.
Cela va nous laisser un an pour recruter, assurer l’instruction de ces jeunes, et pour reprendre un cycle de préparation et d’entraînement sur le site et en terrain libre dans la région, dans la perspective des prochaines missions qui nous seront confiées.
Maintenant il faut bien se dire qu’une mission comme Sentinelle est très proche d’une mission extérieure.
Six ans après l’arrivée du RMT en Alsace, en provenance de Noyon, comment appréciez-vous l’intégration du RMT dans la région ?C’est un axe d’effort très important pour moi que de maintenir et de continuer à renforcer les liens qui unissent le régiment et la région. L’accueil est excellent ici en Alsace, chaque compagnie est jumelée avec des communes de la région et le régiment est jumelé avec la Ville de Mulhouse. Depuis un an, le régiment a été très sollicité par les missions dans lesquelles il a été engagé, mais nous allons nous efforcer de renouer les contacts avec nos interlocuteurs locaux. Avec les élus, avec les entreprises de la région aussi pour envisager avec elles le reclassement de ceux qui nous quittent et les accompagner dans leur sortie de l’armée.
Quels sont les autres projets du régiment ?Le programme Scorpion (*) ne concernera pas le régiment dans un premier temps. Nous allons continuer à travailler à la maîtrise du VBCI et du système Felin. Sinon, au niveau des infrastructures, un nouveau bâtiment a été réalisé pour l’accueil de la cinquième compagnie, et un autre nouveau bâtiment est en projet avec 98 nouvelles places d’hébergement ; le chantier devrait démarrer dans un an. Le régiment poursuit par conséquent son installation.
(*) Intégré dans le projet Armée de terre 2020, Scorpion vise à renouveler, à compter de 2018, les capacités du combat de contact autour de deux plateformes : le VBMR (Véhicule blindé multi rôle) Griffon et l’EBRC (Engin blindé de reconnaissance et de combat) Jaguar. Ce projet cible également l’unique système d’information du combat Scorpion (Sics) pour la mise en réseau de tous les systèmes produisant un effet tactique sur le terrain. Scorpion intègre également la rénovation du char Leclerc et prend en compte d’emblée le système de préparation opérationnelle (simulation) et le soutien.
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