samedi 22 octobre 2016

Le Larzac, terrain d'opération séduction pour Jean-Yves Le Drian

Le Larzac, terrain d'opération séduction pour Jean-Yves Le Drian
Il fut beaucoup question d'histoire, hier, lors du déplacement de Jean-Yves Le Drian au camp de La Cavalerie. Le ministre de la Défense n'a, en effet, pas manqué de la convoquer lors de chacune de ses interventions, comme s'il avait souhaité prendre le passé à témoin afin de mieux garantir l'avenir. De la création de la treizième demi-brigade de la Légion étrangère, ici même, sur le plateau du Larzac, en 1940, et de son départ, dans la foulée, pour aller combattre l'ennemi nazi, jusqu'à son retour «chez elle», comme il l'a souligné, aujourd'hui, l'occupant de l'hôtel de Brienne a passé en revue toutes les pages qui la composent, sans omettre celles, froissées, qui constituent le chapitre de la «Lutte du Larzac».
«Les relations entre le Larzac et l'institution militaire ont été particulières, a-t-il déclaré avec précaution, comme si ses paroles, prononcées à l'intérieur du camp, avaient eu vocation à résonner bien au-delà de ses limites. Au vu de cette histoire, l'installation pérenne d'un régiment ne semblait pas aller de soi, mais cette rencontre entre un territoire unique par son patrimoine et ses engagements, et une unité qui l'est tout autant, est riche de sens et devrait offrir une alchimie magique.»
«Cette installation qui paraissait impossible est devenue possible grâce à la volonté manifestée localement et au plus haut niveau de l'État de réconcilier ce territoire, ses habitants et l'armée, a souligné Alain Fauconnier, président du Parc naturel régional des Grands Causses, avec qui Jean-Yves Le Drian a signé une convention-cadre ayant trait au respect de l'environnement. Des hommes et des femmes se sont battus, il y a quarante ans, pour défendre un modèle de développement rural et agricole qui a démontré sa pertinence. Aujourd'hui, ce modèle n'est en rien remis en cause, bien au contraire.»

Un développement doublement durable

Venu dans l'Aveyron pour procéder à l'installation «officielle» de la 13e DBLE, Jean-Yves Le Drian a rappelé la volonté qui était sienne d'inscrire l'ensemble du projet dans son environnement immédiat et dans la durée, projet auquel il décida, il y a un an, de donner vie, après avoir consulté «beaucoup d'acteurs locaux et ne pas avoir senti la moindre opposition de leur part».
«Le ministère de la Défense s'inscrit comme acteur du développement économique local, a-t-il insisté au moment de la signature de la convention-cadre. Je sais qu'il y a des attentes fortes en termes d'économie et d'emploi et je souhaite que l'on avance de façon étroite avec les entreprises locales. Il faut que l'implantation de ce régiment soit exemplaire dans tous les domaines.» Une exigence qui a été matérialisée dans le contenu de l'accord paraphé avec le maire de Saint-Affrique, qui formalise l'engagement de l'armée à préserver la qualité de l'eau, la biodiversité, les paysages et les espaces, et à valoriser le mode de chauffage au bois dans les actions de réhabilitation et de construction des bâtiments du camp. «Cela prouve que nous pouvons être en tête de la dynamique autour du développement durable», a souligné celui qui est également président de la région Bretagne, qui s'est dit «convaincu qu'il y aura entre les habitants et la Légion un échange fécond autour de valeurs communes, comme l'ancrage territorial».
 

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