La Savoureuse avant l'Amazone pour les soldats du 35ème RI de Belfort

Des soldats de la 3ème compagnie du 35ème RI de Belfort partent en mission en Guyane en septembre. Avant de défier la jungle amazonienne, ils s'aguerrissent en suivant une formation intense. Avec notamment un exercice de brancardage très éprouvant dans la Savoureuse.

La Savoureuse avant l'Amazone . Vous les avez peut-être vus mercredi matin si vous vous promeniez le long des quais de la Savoureuse à Belfort. Des militaires du 35ème Régiment d'Infanterie ont descendu la rivière en portant un faux blessé sur un brancard de fortune. Presqu'un kilomètre entre le pont du Magasin et celui des Arts. Il s'agit en fait d'un exercice de préparation à la mission HARPIE en Guyane en septembre prochain. Dans la jungle amazonienne, les soldats terrifortains seront chargés de la surveillance des camp d'orpaillage clandestins. Cette traversée a pour but de les préparer physiquement et mentalement à ce qui les attend en Guyane.

"Dans l'eau, c'est dur de porter un brancard, mais c'est notre métier"

Et donc, pour se mettre dans le bain , rien de tel qu'un petit parcours du combattant dans les eaux de la Savoureuse. De l'eau jusqu'aux genoux voire la taille, un sac de 30 kilos sur le dos gorgé d'eau, et un camarade dans le rôle du faux blessé, ficelé sur un rondin à porter sur presqu'un kilomètre dans la Savoureuse. Une traversée périlleuse. Une heure et demi d'efforts. Exercice terminé et des soldats fatigués "Changer d'épaule, c'est le plus dur, tout en restant coordonné. Il faut aussi que celui qu'on porte n'ait pas la tête dans la flotte" explique Ceddy, l'un des soldats. "Et puis en étant mouillé, c'est plus difficile, tout est plus lourd .. mais on a signé pour ça, c'est notre métier" ajoute le jeune militaire.

Des soldats poussés dans leurs derniers retranchements

L'objectif de cet exercice de brancardage dans la Savoureuse, c'est justement de tester la résistance physique mais surtout mentale des troupes. Le capitaine Guillaume insiste sur cet aspect "C'est de la mise en fatigue, et l'important est qu'ils gardent leur lucidité même dans les conditions extrêmes, et surtout dans un état de fatigue avancé". C'est d'ailleurs pour cela que la veille, les soldats de la 3ème compagnie du 35è RI avaient avalé 25 kms de marche dans les Vosges.

La Savoureuse, ce n'est pas l'Amazone

Mais s'entraîner dans la Savoureuse, ce n'est évidemment pas pareil qu'être en mission dans les eaux de l'Amazone qui les attend en Guyane : "Ce n'est pas le même décor c'est vrai" avance l'officier mais "c'est quand même un avant goût, une bonne préparation à la cohésion de groupe. En Guyane, ce sera plus dur, le climat très chaud, très humide, la faune et la flore seront plus hostiles" précise le capitaine Guillaume pour qui le principal danger est "le danger sanitaire. Dans une telle humidité, il faudra soigner très vite la moindre petite plaie pour éviter des infections beaucoup plus graves". Chaque soldat recevra de toute façon tous les vaccins nécessaires à la mission. Une fois la préparation terminée dans quelques semaines, chacun aura droit à quelques jours de "perm" bien mérités et indispensables pour recharger les batteries. Il faudra être affuté comme jamais pour affronter l'enfer de la jungle guyannaise.

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