lundi 30 mai 2016

Les chiens du 132e bataillon de Suippes se préparent pour assurer la sécurité des stades de l'Euro 2016

Bienvenue dans l’un des plus grands chenils d’Europe. Capacité d’accueil : 700 chiens. Là, regroupés sur un hectare situé au cœur de l’immense ferme du Piémont, quartier général du 132 e  régiment cynophile de l’armée de terre, près de 400 chiens militaires s’entraînent. Pour les encadrer, plus d’un demi-millier de militaires, parmi lesquels 400 maîtres-chiens. Ce jour d’avril, 252 chiens sont recensés ; les autres étant déployés sur diverses missions.

Binôme

Sur chaque courette est inscrit le nom du chien qui y réside, le grammage des rations du soir et du matin, un code couleur qui correspond au type d’aliment (« très haute énergie », « maintenance ») et, bien sûr, grade et nom du maître. Car chaque chien a son maître. Si, avant un départ en mission, le chien a un pépin, le maître ne partira pas. « En opération, on ne peut utiliser le chien que si on a été breveté avec » , résume Éric Séné, au « 132 » depuis 1999. Un second code couleur traduit l’éventuel excès d’agressivité du chien. Seul son maître, choisi pour son habitude à gérer des chiens difficiles, est alors autorisé à assurer ses sorties quotidiennes.

Alimentation

Ici, on dévore 1,7 tonne de croquettes à la semaine. Le stock actuel est fourni par Royal Canin qui avait remporté le dernier marché portant sur trois ans. Appel d’offres qui inclut notamment des tests à l’aveugle pendant un mois – sacs de croquettes neutres, sans logo – et analyses de selles et d’évolution de pesée auprès des chiens testeurs. « Nos chiens ont une activité très soutenue, vivent dehors, le produit qu’on va leur donner est essentiel », poursuit Éric Séné. Précisons que les chiens du « 132 » ne mangent jamais de viande « car ça ne couvre pas l’ensemble des besoins alimentaires du chien et durant les opérations extérieures, cela demanderait une logistique trop importante ».

Quarantaine

Au fond du site, derrière les chenils des trois compagnies du « 132 », se découvre le chenil de quarantaine. Capacité : quarante chiens. Un passage obligé de trois semaines pour les chiens qui reviennent d’Opex - traduire : opérations extérieures, longues de quatre ou six mois. Au-delà d’éventuelles infections, ce passage doit permettre à l’animal de « redescendre en pression ».

Races

Environ 70 % des chiens du « 132 » sont des bergers malinois, race qui se distingue par « sa réceptivité au dressage » et « ses capacités d’intervention »  ; 20 % sont des bergers allemands, utilisés pour leurs capacités à détecter les explosifs ; 10 % sont des bergers Tervuren ou hollandais. Poids moyen : 30 kilos « mais ça peut aller jusqu’à 40 selon les gabarits ». Parmi les mâles, aucun n’est castré. Cela fait deux ans que le « 132 » achète des femelles.

Achat

Quiconque, particulier ou éleveur, peut contacter le « 132 » pour proposer son chien, lequel sera ensuite testé, selon un protocole strict, par la cellule achat du bataillon, habituée à voyager en France mais aussi en Belgique, Hollande et Allemagne, où résident des « rabatteurs » chargés d’effectuer une présélection. « La majeure partie des chiens est achetée à l’étranger, précise l’adjudant Mickaël Laigneau. Au-delà de son âge, l’aspect sanitaire (voir par ailleurs) et ses capacités physiques, le test d’achat consiste à évaluer son goût pour le jeu, sa pugnacité, son courage – on va aller le provoquer, avec et sans arme. Les dangereux et les peureux sont écartés. »

« Mordant manchette »

Comme tout visiteur nous étaient réservés une petite surprise : passer le test du « mordant manchette ». Le principe : se faire mordre par un chien – tenu en laisse, tout de même – un avant-bras dûment protégé. Objectif : sentir « la pression des crocs du chien ». Euh… mission accomplie, donc.

http://www.lunion.fr/734444/article/2016-05-29/photos-les-chiens-du-132e-bataillon-de-suippes-se-preparent-pour-assurer-la-secu

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