Les attaques jihadistes de 2015 à Paris en témoignent. Concernant l'utilisation des forces armées sur le territoire national, «L'offensive terroriste sans précédent dont la France a fait l'objet (147 morts, des centaines de blessés), avec deux séries d'attentats majeurs, a transformé la donne», a résumé le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, en présentant cette semaine au Parlement la nouvelle doctrine sur l'emploi des forces armées à l'intérieur des frontières.
De fait, aujourd'hui, il ne s'agit plus «d'apporter un concours supplémentaire ponctuel, épisodique, marginal aux forces de sécurité intérieures. Nous sommes bel et bien entrés dans un ère nouvelle», a souligné le ministre. Et les chiffres sont là...
L'armée de Terre mobilise en permanence 7 000 à 10 000 personnels sur le territoire national pour la surveillance des sites sensibles dans le cadre de l'opération Sentinelle, une situation sans précédent depuis la guerre d'Algérie. Comparée aux 3 000 hommes de Barkhane, dans la bande sahélo-saharienne et au 3 500 de Chammal mobilisés pour le théâtre Irak/Syrie, «la première opération de nos armées en nombre de militaires engagés se déroule aujourd'hui sur le territoire national», a rappelé le ministre.
Et face à la militarisation de la menace terroriste dont la stratégie est de porter la guerre en Europe, il faut donc s'adapter. Les militaires devraient bientôt quitter les gardes statiques pour avoir plus d'initiative et utiliser aussi leurs savoir-faire tels que drones, hélicoptères et forces spéciales en métropole, contre cette menace, sachant cependant qu'ils resteront strictement sous la responsabilité du ministère de l'Intérieur, avec les mêmes règles d'emploi de la force que policiers et gendarmes.
Mais autant d'objectifs qui passeront aussi par un renforcement de la réserve pour alléger la charge des régiments. «Une nouvelle réserve pour une nouvelle menace» : c'est d'ailleurs l'intitulé de la Journée nationale du réserviste dont les différentes actions se déroulent jusqu'au 2 avril prochain. Car l'objectif affiché par le ministre de la Défense est clair : forte actuellement de 28 000 réservistes dans les trois armes, la réserve opérationnelle doit passer à 40 000 d'ici fin 2018, Terre-Air-Mer devant être en mesure d'engager chaque jour un millier de personnes sur le territoire national, dans le cadre de leurs missions de protection sur le terrain... mais aussi dans le cyberespace puisqu'une unité de réserve lui sera aussi désormais dédiée.
Une montée en puissance des effectifs qui concernera directement notre région, base de la 11e Brigade parachutiste, régulièrement mobilisée sur tous les fronts.
http://www.ladepeche.fr/article/2016/03/18/2306791-la-reserve-monte-en-puissance-face-aux-menaces.html
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